La moitié des Français ruraux se sentent loin de tout

Les Français sont, parmi les Européens, ceux qui passent le moins de temps dans les transports.

Les Français râlent souvent du temps perdu dans les transports. Pourtant, ils sont les moins mal lotis des Européens! Selon une étude menée par Ipsos et la société de conseil Boston Consulting Group, les habitants de l’Hexagone passent en moyenne 7h12 par semaine à se déplacer, que ce soit pour aller au travail, accompagner leurs enfants, se rendre sur leur lieu de loisir… Les Allemands perdent 9h23 par semaine dans des trajets, les Italiens et les Slovaques un peu plus de 10h, et les Grecs, 13h.

Peut-être l’insatisfaction des Français vient-elle de leur perception de la disponibilité des transports en commun: 43% d’entre eux estiment que les trains, bus et autres tramways sont difficiles d’accès. D’autres pays font bien mieux – à peine 23% des Espagnols et 21% des Slovaques sont mécontents de l’accessibilité des transports en commun -, l’Allemagne étant au même niveau.

Surtout, le sentiment «d’être loin de tout» est très différent selon les catégories sociales, dessinant une fois de plus le visage d’une France à deux vitesses. 46% des habitants en zone rurale en souffrent, 32% des jeunes et 26% des personnes aux revenus modestes. Ces personnes se sentant loin des transports en commun, des commerces, des loisirs, sont également nombreuses (40%) à penser que là où elles habitent, «les pouvoirs publics en font plutôt moins qu’ailleurs pour le bien-être des habitants». Enfin, 37% des actifs français pensent qu’ils devraient déménager pour retrouver un emploi équivalent. Bref, le sentiment d’abandon est bien réel en France.

Les Français utilisent davantage la voiture que les autres Européens

Conséquence de ce développement insuffisant des transports en commun, les Français utilisent davantage la voiture que la moyenne des Européens: 67% la prennent pour aller au travail (contre 61% pour l’ensemble des Européens), 86% pour faire des courses (contre 73% des Européens). Si l’offre s’améliorait, 60% des Français seraient prêts à utiliser moins leur voiture. Sur ce point, ce sont les Allemands qui sont les plus réticents à lâcher leur véhicule (50% seulement y seraient prêts).

En revanche, les Français voient d’un bon œil le développement des nouvelles technologies (voitures électriques, autonomes, numérique): pour 72% d’entre eux, cela aura des conséquences positives sur la vie de tous les jours.

Le Figaro 26/04/2017