Le site de covoiturage lance BlaBlaLines pour les « navetteurs » seuls à bord de leur véhicule.
TRANSPORTS Après s’être imposé dans le covoiturage sur de longues distances (300 kilomètres en moyenne), BlaBlaCar s’attaque aux trajets quotidiens entre le domicile et le travail en lançant BlaBlaLines. La nouvelle application entre en service ce mardi sur deux lignes pilotes : entre Reims et Châlons-en-Champagne, et entre Toulouse et Montauban. Elle sera déployée sur tout le territoire en 2018.
Le principe est simple : l’application met automatiquement en contact conducteurs et passagers en fonction de leurs trajets en identifiant des « lignes ». Il n’est pas question pour un conducteur de faire un détour : le passager l’attendra à un point de rencontre précis. Les contraintes sont donc différentes que pour le covoiturage : le passager ne peut perdre de temps pour trouver son covoitureur, et le service doit rester flexible sur les horaires de départ et de retour.
Le coût d’une course, affiché dès la « publication » du trajet, avoisinera 5 euros pour un aller et retour de 50 kilomètres. Le paiement n’ayant lieu qu’à la fin du voyage. « Le système vient en complément du système de transports en commun, souligne Simon Berger-Perrin, le responsable de BlaBlaLines. On va pouvoir facilement être un moyen de transport supplémentaire. »
BlaBlaCar va tenter de renouveler avec les « navetteurs » le succès du covoiturage sur longues distances où il affronte ces derniers mois la concurrence des opérateurs d’autocars qui pratiquent des prix très bas. « C’est vrai nous avons perdu quelques points de part de marché parce que certains opérateurs de cars ont cherché à acquérir des clients sans même couvrir leurs coûts », convient Frédéric Mazzella, président et fondateur de BlaBlaCar.
« Pas encore de modèle économique »
Même si le covoiturage entre domicile et lieu de travail est déjà exploité par des entreprises comme iDVroom (filiale de la SNCF) ou WayzUp, BlaBlaCar a un boulevard devant lui. Actuellement, seulement 8,4 % des trajets effectués par les utilisateurs de son site Internet sont inférieurs à 80 kilomètres. Le leader du covoiturage mise sur quelques facteurs simples : 13,5 millions de personnes font la navette chaque jour entre leur domicile et leur lieu de travail alors que le taux d’occupation des véhicules est de 1,08 passager en moyenne.
Dans un premier temps, BlaBlaLines ne percevra pas de commission sur les transactions effectuées, contrairement à ce qui existe sur BlaBlaCar. « Nous n’avons pas encore de modèle économique, explique Frédéric Mazzella. On peut imaginer une participation des entreprises qui en profitent ou bien des collectivités qui jugent utile de réduire les embouteillages. »
D’après les calculs de BlaBlaCar, pour un coût de 5 000 euros par an pour un conducteur qui effectue chaque jour des trajets de 50 kilomètres, l’économie peut atteindre 2 500 euros par an si effectivement le passager accepte de verser 5 euros pour cette distance.
Le Figaro 03/05/2017