Synthèse de la presse quotidienne
5 mai 2017
Ce document est à usage interne et a été réalisé par l’Ambassade de France en Allemagne
- Divers sujets se partagent les Unes de la presse. La Frankfurter Allgemeine Zeitung relève les « critiques à l’encontre de l’attitude de la Commission européenne avant les négociations sur le Brexit ». La Süddeutsche Zeitung met à sa Une que « les Nations unies mettent en garde contre le programme nucléaire nord-coréen ». Die Welt commente le sondage YouGov montrant que « la jeunesse européenne craint la dégringolade financière ». Der Tagesspiegel fait état des inquiétudes du chef du renseignement intérieur allemand sur « les attaques cyber dans la campagne » électorale allemande. Le quotidien des affaires Handelsblatt consacre son dossier du week-end à la présidentielle (« élection décisive »).
- Allemagne
« Vives critiques de la Bundeswehr à l’encontre de von der Leyen » (FAZ) – « le SPD veut convoquer von der Leyen devant le Bundestag » (Bild)
La presse rapporte que l’opposition (SPD, Die Linke, les Verts) réclame une réunion extraordinaire de la commission de défense du Bundestag afin que la ministre de la défense livre des informations sur l’affaire du lieutenant allemand xénophobe soupçonné d’avoir planifié un attentat. Die Welt et la Süddeutsche Zeitung indiquent que des armes et munitions ont été retrouvées chez un complice de l’accusé et proviendraient de stocks de l’armée allemande, une information qui aurait été confirmée par le ministère de la défense. Le tabloïd Bild mentionne l’existence d’un second cas d’officier qui aurait également attiré l’attention par des remarques d’extrême-droite. Il s’agirait d’un instructeur qui aurait refusé une invitation à se rendre en France à une commémoration militaire au motif qu’il n’était « pas question pour lui d’assister avec une délégation allemande en tant que vaincu à une parade de vainqueurs ». Selon le tabloïd, de telles remarques n’auraient valu à l’intéressé qu’un simple avertissement sous la forme de remontrances. De la réunion hier entre la ministre et une centaine d’officiers supérieurs, les journaux retiennent qu’Ursula von der Leyen entend tirer comme conséquence de l’affaire la nécessité de réformer la procédure disciplinaire.
- Europe
Brexit
La vive querelle entre le gouvernement britannique et la Commission européenne déclenchée par un article paru dimanche dernier dans la presse allemande suscite encore des comptes rendus dans les quotidiens. La Frankfurter Allgemeine Zeitung rapporte que le président du Conseil européen, Donald Tusk, a lancé un appel au calme, déclarant que les négociations sur le Brexit, déjà difficiles en elles-mêmes, deviendraient impossibles si les parties donnaient libre cours à leurs émotions. Mise en cause par la Première ministre britannique, la Commission européenne « minimise le conflit » en estimant que les critiques britanniques sont à mettre au compte de la campagne électorale et que la position dure de l’UE vis-à-vis de Londres a été adoptée à l’unanimité par les 27, écrit encore le quotidien. En coulisse néanmoins, des diplomates déplorent des tensions dommageables aux futures relations avec Londres, rapporte la FAZ.
Crise migratoire / interview du ministre italien de l’Intérieur dans Die Welt
Dans un entretien accordé à la correspondante de Die Welt à Rome, Marco Minniti expose les efforts déployés par le gouvernement italien pour enrayer l’immigration illégale vers l’Italie, notamment à partir de la Libye. Ces efforts ne visent toutefois pas à la prévention du terrorisme, se défend-il : « je pense que mettre sur le même plan immigration et terrorisme est une erreur. Le terrorisme est à mettre en relation avec une mauvaise intégration ». Dans le cadre de la lutte contre le terrorisme, il loue l’excellente coopération qui s’est établie avec la Tunisie, celle-ci reprenant désormais ses ressortissants expulsés, et présente les nouvelles mesures italiennes permettant de reconduire dans leurs pays d’origine, à titre « préventif » et de manière accompagnée, des islamistes fichés.
- International
« Accord sur des zones de désescalade en Syrie » (Frankfurter Allgemeine Zeitung)
La FAZ et la Süddeutsche Zeitung commentent l’accord de principe adopté hier par la Russie, l’Iran et la Turquie portant sur la création de quatre « zones de désescalade » en Syrie. « Même si on peut supposer de la bonne volonté de la part des participants, cette décision n’implique pas nécessairement qu’à l’avenir les civils se trouveront vraiment en sécurité, d’autant que d’importantes parties au conflit ne sont pas incluses dans l’accord », fait valoir la FAZ pour qui « il n’est donc pas exclu que les zones sécurisées en question deviennent des cibles de choix pour les criminels de tous bords ». « C’est presque trop beau pour être vrai », juge de son côté la Süddeutsche Zeitung qui voudrait croire à une « lueur d’espoir » dans le conflit syrien, mais redoute qu’il s’agisse tout simplement d’une « nouvelle forme de rhétorique dilatoire ». « Il est bien possible que le papier signé par la Turquie, l’Iran et la Russie reste une déclaration d’intention, mais le fait est qu’il n’y a pas d’autre voie pour endiguer le conflit car la politique syrienne de l’administration américaine se limite actuellement à des frappes sous le coup de l’émotion », conclut le journal.
- France
Débat télévisé entre Marine Le Pen et Emmanuel Macron : « brutal et pas cordial » (FAZ)
« Brutal », « agressif », sont les qualificatifs qui reviennent le plus souvent sous la plume des commentateurs du débat télévisé de mercredi soir. Les journaux manifestent leur étonnement face au comportement et au ton de la candidate du Front national qui a donné l’impression d’un « boxeur surexcité s’abattant dans un accès de violence aveugle sur son adversaire » (Süddeutsche Zeitung). « Son agressivité, son déferlement d’insultes et ses demi, voire fausses vérités, tout ceci est indigne d’une présidente », s’indigne la FAZ qui relève aussi un « dénigrement systématique de l’Allemagne et du gouvernement fédéral qui laisse sans voix ». « Les critiques envers l’Allemagne ont eu le vent en poupe lors de la campagne électorale française, mais un sondage montre que ce point de vue n’est pas partagé par une majorité des Français », rapporte de son côté Die Welt qui en veut pour preuve les résultats d’une enquête de la fondation Bertelsmann montrant que plus de 50% des personnes interrogées, à droite comme à gauche, approuvent la politique de la chancelière./.