Aujourd’hui en Allemagne. 31 Mai 2017

Synthèse de la presse quotidienne

31 mai 2017

Ce document est à usage strictement interne et a été réalisé par l’Ambassade de France en Allemagne

  1. La démission pour raisons de santé du ministre-président de Mecklembourg-Poméranie antérieure Erwin Sellering (SPD) et les conséquences de ce départ pour son parti font les gros titres de la presse : « le retrait de Sellering à Schwerin contraint le SPD à réorganiser son personnel » (Frankfurter Allgemeine Zeitung), « Schwesig doit devenir ministre-présidente » (Süddeutsche Zeitung), « le SPD sous un nouveau visage » (Der Tagesspiegel). Die Welt révèle en Une que « l’Allemagne bloque la tenue d’un sommet de l’OTAN à Istanbul ».
  2. Allemagne

« La démission de Sellering à Schwerin contraint le SPD à réorganiser son personnel » (Frankfurter Allgemeine Zeitung)

L’annonce hier du retrait de la vie politique d’Erwin Sellering (SPD), ministre-président du Land de Mecklembourg-Poméranie antérieure, après le diagnostic d’un cancer, a conduit le SPD à un mikado politique dont tous les journaux se font l’écho. L’actuelle ministre de la famille, Manuela Schwesig (SPD), a été désignée pour lui succéder, son ministère étant repris par Katarina Barley, jusqu’ici secrétaire générale du SPD, laquelle cède son poste au député  Hubertus Heil qui occupa déjà cette fonction entre 2005 et 2009. La FAZ indique que Manuela Schwesig, proposée par Erwin Sellering, bénéficie du plein soutien du groupe parlementaire SPD au Landtag du Mecklembourg ainsi que de la fédération sociale-démocrate du Land.

Si les quotidiens consacrent de nombreux articles à la rapide ascension de M. Schwesig, membre du SPD depuis 2003, nommée ministre de la santé dans le Mecklembourg en 2008, puis ministre fédérale de la famille en 2013, et qui devient à 43 ans la plus jeune cheffe d’un gouvernement régional, c’est surtout l’effet potentiel de ce jeu de chaises musicales pour le SPD et sa campagne qui retient l’attention des commentateurs. Au moment où les sociaux-démocrates sont à nouveau à la peine dans les sondages, l’effet Schulz étant de l’avis unanime des médias totalement retombé, le tabloïd Bild estime que pour aussi tragique qu’il soit, le retrait d’Erwin Sellering s’apparente à une « chance pour Martin Schulz, et peut-être la dernière », de prendre un nouveau départ. « Désormais, avec un nouveau secrétaire général il va pouvoir mener la campagne qu’il souhaite », fait valoir le quotidien qui résume un avis largement partagé par la presse, à savoir qu’en dépit des critiques à l’encontre de Katarina Barley pour ses erreurs de management de la campagne électorale sur fond de trois élections régionales qui se sont soldées par un échec pour le SPD, aucune conséquence n’avait été tirée. Martin Schulz peut à présent compter sur un manager de campagne expérimenté, souligne ainsi Die Welt, tandis que la FAZ observe que le candidat tête de liste du SPD a fait le choix du pragmatisme en faisant appel à un proche de Sigmar Gabriel, signe néanmoins, selon le journal, de la difficulté de Martin Schulz à sortir de l’ombre de son prédécesseur.

  1. International

« L’Allemagne veut empêcher le prochain sommet de l’OTAN de se tenir à Istanbul » (Die Welt)

De source diplomatique de l’OTAN à Bruxelles, Die Welt rapporte que 18 pays de l’UE au sein de l’OTAN, « en tête desquels l’Allemagne, la France, les Pays-Bas et le Danemark », mais aussi le Canada, s’opposent à ce que le prochain sommet de l’Alliance atlantique se tienne à Istanbul. Le président Erdogan avait invité ses partenaires de l’Alliance en juillet dernier, lors du sommet de Varsovie, à tenir le sommet 2018 dans la capitale turque, rappelle le journal. « Nous ne voulons pas contribuer à redorer le blason de la Turquie sur le plan international et éviter de donner l’impression que l’OTAN soutient la politique intérieure du gouvernement turc », explique-t-on de même source vis-à-vis de Die Welt. La Belgique se serait déclarée prête à accueillir le sommet 2018 de l’OTAN, et une décision formelle pourrait être prise lors de la prochaine réunion ministérielle défense de l’OTAN en juin, écrit le journal.

Afghanistan / Bild révèle une attaque contre des soldats allemands de la FIAS en 2014

Le tabloïd Bild révèle l’existence d’une vidéo documentant une attaque brutale, en décembre 2014 sur l’aéroport de Kaboul, de l’escorte d’un général de la Bundeswehr par des soldats jordaniens de la FIAS, incident qui à l’époque a été classé sans suite par une commission d’enquête internationale diligentée par la force internationale, rapporte le journal. Un des soldats allemands frappés et traînés à terre sous la menace d’armes a toutefois déposé plainte auprès de la police judiciaire (LKA) de Hambourg, dont l’enquête établit que les Jordaniens incriminés se sont livrés à une attaque crapuleuse avec chantage et extorsion. Le LKA de Hambourg considère que l’affaire a été « minimisée » pour des motifs politiques, non seulement par la commission d’enquête internationale, mais aussi par la Bundeswehr pour éviter un conflit avec le partenaire jordanien au sein de la FIAS, ce que le ministère de la défense, interrogé par Bild, conteste. L’affaire est d’autant plus sensible que le gouvernement allemand discute actuellement du transfert sur le territoire jordanien du contingent allemand stationné à la frontière turque dans le cadre de la lutte internationale contre Daech, ajoute le quotidien. Selon le journal, un porte-parole de la ministre allemande de la Défense, Ursula von der Leyen, a d’ores et déjà déclaré que celle-ci ne connaissait pas cette vidéo, vidéo que Bild met en ligne sur son site.

« Trump fait à nouveau du raffut contre l’Allemagne sur Twitter » (Tagesspiegel) – « vives attaques du SPD contre Trump » (Frankfurter Allgemeine Zeitung)

La presse note qu’à son retour d’Europe, le président américain a une nouvelle fois sévèrement critiqué l’Allemagne en dénonçant sur Twitter son excédent commercial trop élevé et sa contribution insuffisante au budget de l’OTAN. Voyant dans ce tweet une « riposte » de D. Trump à l’écho médiatique peu flatteur de sa tournée européenne et aux propos récents de la chancelière sur la relation transatlantique, le Handelsblatt conclut que « l’offensive de charme » du gouvernement fédéral via l’invitation à Berlin d’Ivanka, la fille préférée du président, « n’aura servi à rien, le danger d’un véritable conflit commercial avec les Etats-Unis étant plus présent que jamais ». Constatant que le « Trump bashing » occupe une place de choix dans la campagne électorale allemande, quelques journaux mettent en garde. C’est le cas notamment de la FAZ qui critique la légèreté avec laquelle S. Gabriel a ironisé sur le nombre d’emplacements qu’il faudrait prévoir pour tous les porte-avions que l’Allemagne devrait fournir si elle remplissait l’objectif des 2% du PIB pour le budget de la défense. En l’absence de garanties de sécurité américaines, le coût serait bien plus élevé pour les Européens que les 2% demandés, écrit le journal de Francfort, notamment car il faudrait financer une dissuasion nucléaire de substitution à celle de l’Amérique. « Il est certes facile de prendre ses distances d’avec Trump et ça ne coûte pas grand-chose, un peu de critique à l’encontre des Etats-Unis n’a jamais nui en période de campagne électorale », concède la tageszeitung, avant d’encourager l’Allemagne et les Européens à concentrer leurs efforts non pas sur de vaines critiques, mais sur un véritable changement de politique à l’égard de Washington.

La presse note par ailleurs qu’à la recherche de nouveaux partenaires à l’approche du sommet du G20 début juillet, la chancelière courtise l’Inde et la Chine. Après le Premier ministre indien hier, c’est aujourd’hui le Premier ministre chinois qui est attendu à Berlin./.