Aujourd’hui en Allemagne. 27 Juin 2017

NB : vous trouverez en pièce jointe notre synthèse des principaux sondages réalisés par les instituts allemands dans le courant du mois de juin 2017. Le service de presse et de communication de l’ambassade de France en Allemagne vous en souhaite bonne lecture.

Synthèse de la presse quotidienne

Ambassade de France à Berlin

27 juin 2017

  1. La remise en vigueur partielle et provisoire du décret anti-immigration de Trump par la Cour suprême américaine fait les gros titres de la Süddeutsche Zeitung (« Trump remporte un succès devant la Cour suprême ») et de la Frankfurter Allgemeine Zeitung (« le décret d’interdiction des entrées sur le territoire partiellement remis en vigueur »). Die Welt révèle que « la Turquie renforce sa lutte contre les opposants au régime qui se trouvent en Allemagne »). Der Tagesspiegel consacre sa Une aux « projets onéreux pour le stade olympique de Berlin » qui doit être rénové. Le quotidien des affaires Handelsblatt enquête sur « les conseils de surveillance [en Allemagne, qui] se réinventent. »).
  2. Allemagne

« La CDU/CSU indignée par l’attaque de Schulz contre Merkel » (Frankfurter Allgemeine Zeitung)

L’ensemble de la presse relate les rédactions indignées des responsables conservateurs au reproche adressé par Martin Schulz à Angela Merkel d’« attenter à la démocratie » par sa campagne qui serait trop pauvre en propositions. Dans un entretien au Tagesspiegel, le secrétaire général du SPD, Hubertus Heil, prend la défense de Martin Schulz, jugeant « dangereuse » la manière dont la CDU/CSU entretient le flou sur ses projets et fait valoir que M. Schulz a « mis le doigt là où ça fait mal ».

Si une majorité de quotidiens condamnent à nouveau le ton excessif du candidat tête de liste du SPD, estimant au passage qu’il « se simplifie la tâche en identifiant du seul côté du partenaire de coalition conservateur les raisons de la désaffection des urnes » (Berliner Zeitung), de l’avis de certains, la phrase de Martin Schulz aura au moins eu le mérite de « réveiller » (FAZ) la CDU/CSU. Der Tagesspiegel souligne que le programme des conservateurs s’élabore « en cachette », les instances dirigeantes du parti étant à peine informées de ce qui se décide en cercle très restreint autour de Mme Merkel et de M. Seehofer. Plusieurs journaux évoquent toutefois aujourd’hui les « cadeaux électoraux que prépare la chancelière » (Handelsblatt), à savoir, selon la FAZ, des allègements fiscaux d’un volume global supérieur à 15 milliards d’euros concentré essentiellement sur les familles, via notamment une hausse significative du crédit d’impôt famille et du montant des allocations familiales, ainsi que des aides pour l’accès à la propriété. Le quotidien de Francfort indique que la CDU/CSU s’est fixé la date du 3 juillet pour présenter officiellement son programme de campagne électorale.

  1. Europe

Le sauvetage public des banques italiennes vivement critiqué en Allemagne

Sans surprise, les responsables politiques et éditorialistes allemands réagissent vivement après le feu vert donné par la Commission européenne à l’intervention de l’Etat italien dans la résolution de deux banques régionales, au mépris, considèrent-ils, des bonnes pratiques qui devaient prévaloir avec la mise en place de l’union bancaire. Les quotidiens font état de la réaction indignée des députés européens allemands spécialistes des questions financières, tels Sven Giegold (Verts), fustigeant une décision de la Commission européenne « susceptible de discréditer l’union bancaire après avoir fait de même avec le pacte de stabilité et de croissance ». Encore plus virulent, l’eurodéputé Markus Ferber (CSU) accuse la Commission de « mener l’union bancaire à son lit de mort ». A Berlin, Carsten Schneider, porte-parole du groupe parlementaire SPD pour les questions financières, déplore vis-à-vis du Handelsblatt une « lourde erreur » alors que les règles européennes de résolution bancaire visent à éviter désormais tout recours à l’argent du contribuable pour éponger les dettes de banques en faillite.

« Ce n’est pas un hasard si les réactions sont si vives en Allemagne, où l’on considère que le parachèvement de l’union bancaire, avec la garantie européenne des dépôts, est conditionné au bon fonctionnement des règles européennes de résolution bancaire », explique le Handelsblatt. La Frankfurter Allgemeine Zeitung critique sévèrement des dirigeants italiens réclamant à hauts cris l’introduction d’une garantie européenne des dépôts bancaires tout en rejetant la règle de mise à contribution des actionnaires et épargnants en cas de faillite : « l’Italie se refuse une fois de plus à responsabiliser ses citoyens mais n’hésite pas à en appeler à la solidarité des autres Européens », s’emporte la FAZ. Le Handelsblatt déplore que l’Italie « contourne une nouvelle fois » les règles communautaires en matière de résolution bancaire grâce à des lacunes juridiques, et mette ainsi en péril l’achèvement de l’union bancaire, « car il n’y a pour l’Allemagne aucune raison de lever son blocage contre le troisième pilier (la garantie européenne des dépôts) compte tenu du chaos qui règne en matière de résolution bancaire européenne ». « Une fois de plus, un projet européen resterait inachevé », conclut le Handelsblatt.

Royaume-Uni

L’accord de gouvernement passé par la Première ministre britannique avec les unionistes nord-irlandais va, certes, « permettre à Londres de se consacrer enfin aux négociations sur le Brexit » (FAZ), mais cette alliance a pour la presse allemande un arrière-goût de « chantage » (le mot revient dans plusieurs commentaires) du parti DUP sur une Theresa May « affaiblie ». « Theresa May ne fait pas la difficile quand il s’agit de rester au pouvoir. Ce parti nord-irlandais aux thèses intégristes veut juste le pouvoir et l’argent ; il monnaie chèrement sa contribution avec un marché sale », vitupère la Neue Osnabrücker Zeitung. Pour la FAZ et la Süddeutsche Zeitung, Theresa May met en péril la cohésion du royaume en privilégiant une région. « Si les autres se demandent, à juste titre, ce qui motive un tel traitement de faveur, la réponse est qu’il s’agit d’un pot-de-vin destiné à maintenir au pouvoir une Première ministre affaiblie », grince la Süddeutsche Zeitung. « Le DUP n’est pas un partenaire de gouvernement fiable et Theresa May devient vulnérable sur le plan politique. Elle aurait été mieux inspirée, compte tenu des négociations existentielles sur le Brexit, de rechercher une solution dépassant les clivages politiques », analyse le quotidien de Karlsruhe Badische Neueste Nachrichten./.