Aujourd’hui en Allemagne

Synthèse de la presse quotidienne

19 octobre 2016

Ce document est à usage strictement interne et a été réalisé par l’Ambassade de France en Allemagne

  1. La plupart des quotidiens font leurs gros titres sur la rencontre en format Normandie qui réunit ce soir à Berlin les présidents français, russe et ukrainien et la chancelière fédérale : « en amont de la visite de Poutine, Merkel déclare qu’il ne faut pas attendre de miracle » (Frankfurter Allgemeine Zeitung), « Merkel veut obliger Poutine à plus de mesure » (Süddeutsche Zeitung), « sommet de crise à Berlin – Merkel rencontre Poutine », Tagesspiegel ; Die Welt estime que cette rencontre va constituer un « test de résistance de la relation particulière » entre Angela Merkel et Vladimir Poutine.  Analysant les projets de budget pour 2017 des pays de la zone euro, le quotidien économique Handelsblatt se penche sur l’endettement toujours élevé de l’Italie, de l’Espagne, du Portugal et de la France pour mettre en garde à la Une contre « le piège de l’endettement en Europe ».
  2. Allemagne

« Un congrès de la CSU sans la chancelière » (Süddeutsche Zeitung)

« Le congrès de la CSU qui se tient début novembre devrait pour la première fois se dérouler sans la chancelière », indique le quotidien de Munich selon lequel de gros doutes planent au sein de la CSU sur la pertinence de la présence de Mme Merkel en raison des divergences persistantes entre la CDU et la CSU sur la politique migratoire. Selon le journal, la CSU est confrontée au dilemme suivant : un accueil trop amical réservé à Mme Merkel mécontenterait la base du parti. A l’inverse,  le fait de rudoyer la chancelière, comme ce fut le cas il y a un an, contribuerait à augmenter les tensions avec la CDU. La Süddeutsche Zeitung indique encore qu’une absence de la chancelière permettrait au chef de la CSU, Horst Seehofer, de gagner du temps, lui laissant quelques semaines supplémentaires pour dévoiler son jeu et faire savoir si la CSU entend désigner son propre candidat tête de liste pour les élections de 2017.

  1. Europe

« Dernier sauvetage pour le Ceta » (Süddeutsche Zeitung)

La valse-hésitation de l’Union européenne sur le traité de libre-échange avec le Canada continue après le refus des ministres du commerce belge, roumain et bulgare de donner leur feu vert au Ceta, rapportent les quotidiens. C’est donc aux chefs d’Etat et de gouvernement réunis jeudi et vendredi pour le Conseil européen que va revenir la tâche de « sauver la face » de l’UE face à un Canada qui s’impatiente, soulignent les journaux. Sans surprise, les quotidiens conservateurs FAZ et Handelsblatt s’inquiètent de la crédibilité de l’UE en tant que partenaire commercial international et craignent un préjudice d’image pour l’économie européenne. Le Handelsblatt déplore le « cavalier seul égoïste de dernière minute » des trois pays ayant refusé leur accord pour « mieux faire pression » sur leurs partenaires.

« L’endettement de la zone euro toujours en hausse en 2017 » (Handelsblatt)

De manière récurrente, la correspondante à Bruxelles du quotidien économique passe au crible les projets de budget soumis par les Etats de la zone euro à la Commission européenne, en se focalisant sur les budgets de l’Italie, de l’Espagne, du Portugal et de la France. L’accent est mis cette fois non sur le respect des critères de déficit public, mais sur les taux d’endettement : « en 2017, l’endettement des 19 Etats de la zone euro va dépasser pour la première fois la barre des dix mille milliards d’euros », s’inquiète le Handelsblatt. « Parmi les grands Etats membres, l’Allemagne est la seule à consolider durablement son budget ; la France, l’Italie, l’Espagne et le Portugal n’arrivent pas à réduire leur endettement », pointe le journal dans un article au demeurant factuel.

  1. International

Rencontre en format Normandie à Berlin : « en amont de la visite de Poutine, Merkel déclare qu’il ne faut pas attendre de miracle » (FAZ)

Les journaux soulignent que pour la première fois à Berlin la chancelière va recevoir ce soir les présidents français, russe et ukrainien pour une rencontre en format Normandie sur l’Ukraine, la dernière du genre datant d’il y a un an. La presse relève aussi que cette rencontre marque le retour de Vladimir Poutine en Allemagne après deux années d’absence. Sur le fond, les quotidiens signalent que les parties ont mis en garde contre trop d’optimisme, la chancelière déclarant qu’il ne fallait pas s’attendre à des miracles et le président Porochenko faisant de son côté savoir qu’il n’avait pas de grandes attentes. Si la situation en Ukraine est le sujet de la rencontre, la situation en Syrie figurera également au programme de la soirée, signale la presse, le tabloïd Bild et la Süddeutsche Zeitung indiquant que le président de la République et la chancelière, favorables à des sanctions contre Moscou pour les crimes commis en Syrie, ont l’intention d’évoquer avec V. Poutine cette option.

Dans leurs commentaires, les journaux se réjouissent que la chancelière rencontre à nouveau le président russe. « C’est en soi une bonne nouvelle », juge ainsi le Tagesspiegel. « En recevant Poutine à Berlin, Mme Merkel s’immunise contre les critiques de ceux qui pensent qu’elle a laissé se rompre le fil du dialogue », observe Die Welt pour qui il serait « erroné d’interpréter l’invitation comme une manière de brusquer le partenaire français, la chancelière et le président de la République se consultant au contraire étroitement sur leur politique envers la Russie ». La Süddeutsche Zeitung estime « juste que Berlin mette à profit ses liens avec Moscou pour maintenir le dialogue Est-Ouest », mais met en garde contre toute tentation allemande de cavalier seul avec la Russie qui pourrait s’exercer au détriment d’autres partenaires européens. Le quotidien insiste sur la nécessité de la fermeté en plus du dialogue. Il s’agit, selon lui, de « signifier à la Russie que la porte de l’UE reste ouverte » et de lui offrir une « alternative à la confrontation ».

  1. France

Le Tour de France 2017 « de Düsseldorf à Paris » (Tagesspiegel)

La présentation de l’édition 2017 du Tour de France, dont le départ sera donné le 1er juillet à Düsseldorf, trouve un large écho dans les pages sportives de la presse, qui note que la Grande boucle traverse rapidement la Belgique et le Luxembourg avant d’atteindre le territoire français. Ce sera le quatrième départ en Allemagne après 1965 à Cologne, 1980 à Francfort et 1987 à Berlin (Ouest), rappellent les journaux, qui espèrent naturellement voir l’Allemand Tony Martin en jaune pour la première épreuve du contre-la-montre à Düsseldorf./.