Aujourd’hui en Allemagne

 

Synthèse de la presse quotidienne

21 octobre 2016

Ce document est à usage strictement interne et a été réalisé par l’Ambassade de France en Allemagne

  1. L’arrêt rendu par la Cour fédérale allemande en faveur du versement de dommages et intérêts aux parents de jeunes enfants pour lesquels ils n’auraient pas pu obtenir de place en crèche fait la Une de la Süddeutsche Zeitung et du Tagesspiegel. Sous le titre « l’Allemagne échoue à renvoyer les réfugiés », Die Welt prend appui sur les derniers chiffres publiés par l’Office fédéral en charge des migrations pour déplorer les difficultés à renvoyer des demandeurs d’asile. La Frankfurter Allgemeine Zeitung met en exergue les propos de la chancelière hier, lors de l’ouverture du Conseil européen à Bruxelles : « Merkel : ce qui se passe avec l’aide russe à Alep est inhumain ». Le quotidien des affaires Handelsblatt ouvre son édition du jour sur « la BCE dans le piège de l’inflation ».
  2. Allemagne

« Dommages et intérêts pour les parents sans place de crèche pour leur enfant » (Tagesspiegel)

Appelée à se prononcer sur le cas de trois mères de famille ayant porté plainte pour une perte de revenus suite à un retard dans leur reprise d’activité professionnelle faute d’avoir obtenu une place en crèche pour leur enfant, la Cour fédérale allemande a rendu hier un arrêt en vertu duquel les parents qui ne peuvent obtenir de place en crèche pour leur enfant devront désormais être dédommagés de la perte de revenus induite.

Constatant que cette décision de justice vient conforter les droits des parents et contraint aussi les villes et communes à veiller à des infrastructures suffisantes, dans leurs commentaires, les journaux expriment leur satisfaction face à une décision de justice qui s’inscrit dans la suite logique de l’engagement pris par le gouvernement fédéral en 2013, à savoir le droit à une place en crèche pour tous les enfants de moins de trois ans dont les parents en font la demande.

« L’Allemagne échoue à renvoyer les réfugiés » (Die Welt)

Sur la base des données publiées par l’Office fédéral en charge des migrations, Die Welt indique que l’Allemagne peine à faire appliquer les accords de Dublin et n’est parvenue cette année à reconduire vers d’autres pays européens que 2 860 demandeurs d’asile (sur un total de 40 000 qui devraient quitter l’Allemagne), soit 7% seulement, alors que pour la première fois cette année, l’Allemagne a admis davantage de migrants qu’elle n’en a reconduits. Parmi les pays les plus récalcitrants à admettre des migrants, Die Welt cite la Hongrie.

  1. Europe

Conseil européen

Les premiers comptes rendus du Conseil européen se concentrent sur l’arrivée à Bruxelles de la Première ministre britannique dans le cercle des chefs d’Etat et de gouvernement des Vingt-Huit. Alors que le président du Conseil européen, Donald Tusk, a joué la carte de l’affabilité vis-à-vis de Theresa May, le président de la République « ne s’est pas joint aux roucoulades pacifiques et a prévenu qu’un Brexit dur signifiait des négociations dures », relèvent le tabloïd Bild et Die Welt.

Dans un entretien au Handelsblatt en amont du Conseil européen, le ministre italien de l’économie plaide en faveur d’une intégration renforcée des Vingt-Sept après le Brexit, l’UE étant plus à même de trouver des solutions aux crises que les Etats de manière séparée. « Le risque actuellement est que chaque gouvernement se préoccupe essentiellement d’avoir le soutien de sa propre population et de faire barrage aux partis populistes. Le danger de l’immobilisme ne peut être dépassé que par des décisions courageuses de leaders politiques », déclare Pier Carlo Padoan.

Die Welt, qui publie régulièrement des entretiens avec les ministres des affaires étrangères des pays de la route migratoire des Balkans, donne la parole au chef de la diplomatie de l’ARY de Macédoine Nikola Poposki, lequel déclare que « sans la fermeture des frontières de son pays avec la Grèce, l’espace Schengen se serait effondré » et reconnaît que « l’Allemagne a étonnamment bien géré la crise migratoire ». Interrogé sur la lutte contre le terrorisme, il déplore que les pays non membres de l’UE sur la route des Balkans, telles l’ARY de Macédoine et la Serbie, n’aient pas accès aux systèmes d’information de l’UE et déclare souhaiter un renforcement des échanges de données de sécurité. M. Poposki estime par ailleurs que son pays remplit depuis 2009 les critères pour l’ouverture de négociations d’adhésion avec l’UE et critique le fait que pour des raisons de « Realpolitik », cette question soit actuellement au point mort.

  1. International

Rencontre en format Normandie à Berlin : « de laborieuses avancées » (Berliner Zeitung) – « pas de miracle, mais un espoir » (Handelsblatt)  

Confirmant la tonalité qui se dégageait hier des premiers comptes rendus, les journaux font valoir à nouveau aujourd’hui de petits progrès sur l’Ukraine, avec l’adoption d’une feuille de route et une mission de police de l’OSCE, mais font valoir que de gros doutes planent sur la possibilité d’une amélioration de la situation en Syrie.

Reprenant les déclarations, de la chancelière notamment (Une de la FAZ), lors de l’ouverture du Conseil européen à Bruxelles, hier, les quotidiens relèvent également un « durcissement de ton » vis-à-vis de la Russie pour son action militaire en Syrie.

Sous le titre « la détermination en des temps peu sûrs », le Handelsblatt salue les efforts déployés par la chancelière. De l’avis du journal, si Angela Merkel est affaiblie sur le plan intérieur en raison de l’impopularité de sa politique migratoire, en politique étrangère en revanche, elle démontre son leadership. « En ramenant le président Poutine à la table des négociations, Mme Merkel vient de réussir un coup d’éclat sur la scène internationale », juge le quotidien pour qui elle a réussi sa mission en se montrant ferme vis-à-vis du président russe et en allant « aussi loin que possible sans toutefois le brusquer ». De l’avis de la Süddeutsche Zeitung, la « diplomatie à la Merkel » consiste simplement à « dire au président russe que sa stratégie ne mène à rien ». « Rien ne saurait davantage mécontenter Poutine que lui signifier qu’en tant que chef de guerre il est dans l’impasse ». Un tel langage « ne sert peut-être à rien et paraît dérisoire ; ce ne sont que des mots, mais des mots qui peuvent faire mal » aux oreilles d’un « président vaniteux ».

Par ailleurs, à l’instar de Die Welt qui mentionne que « Poutine avait dans ses bagages  une provocation pour Merkel», plusieurs quotidiens s’attardent sur la présence aux côtés du président russe de son conseiller Vladislav Surkov, sous le coup des sanctions européennes et américaines, qui a bénéficié d’une autorisation spéciale pour se rendre à Berlin. «Venir à Berlin avec Surkov montre la manière dont Poutine sait faire fi des sanctions », fait valoir la Berliner Zeitung.

Réunion ministérielle de Paris pour la stabilisation de Mossoul

La Frankfurter Allgemeine Zeitung et le quotidien alternatif tageszeitung évoquent dans des articles factuels la conférence de Paris co-présidée par le Ministre et son homologue irakien Ibrahim al-Jaafari, à laquelle participait pour l’Allemagne le secrétaire d’Etat aux Affaires étrangères Markus Ederer, précisent les journaux. La FAZ relève que le président de la République a appelé à des efforts durables pour la stabilisation de Mossoul, soulignant l’importance d’assurer la sécurité des populations civiles exposées dans les zones de combat et de poursuivre les terroristes de Daech quittant Mossoul pour les empêcher d’agir à partir d’autres lieux. La taz évoque les propos du Ministre rappelant que la bataille de Mossoul doit permettre d’établir les conditions d’une paix durable en Irak après le retrait de Daech. « La conférence qui a commencé hier à Paris doit clarifier qui gouvernera à l’avenir Mossoul et les autres territoires actuellement contrôlés par Daech. Espérons qu’il n’est pas trop tard car sans réponse à ces questions, il ne sera pas possible de vaincre Daech », commente le quotidien alternatif en précisant que la prochaine réunion de haut niveau sur ce thème se tiendra le 16 novembre à Berlin./.