Synthèse de la presse quotidienne
9 novembre 2016
Ce document est à usage strictement interne et a été réalisé par l’Ambassade de France en Allemagne
- La victoire de Donald Trump à la présidentielle américaine fait la Une de tous les médias audiovisuels et en ligne ce matin : « président Trump – sensation électorale aux Etats-Unis » (Bild.de) ; « l’égo-président, l’impensable s’est produit » (FAZ en ligne) ; « la victoire de Trump : une césure pour les Etats-Unis et le monde » (Süddeutsche Zeitung en ligne) ; « Donald Trump, la sensation américaine » (Welt N24) ; « l’inconcevable président » (Handelsblatt en ligne) ; « le moment de sa vie » (Spiegel Online).
La presse écrite titre pour sa part sur le coup de filet hier visant des recruteurs de Daech en Allemagne : « des recruteurs de l’EI mis sous les verrous » (Süddeutsche Zeitung) ; « perquisition contre le réseau allemand de l’EI » (Die Welt) ; « les services de sécurité portent un coup aux djihadistes » (Frankfurter Allgemeine Zeitung).
- Elections présidentielles américaines
La stupeur domine la tonalité des premiers commentaires en ligne, la presse ayant espéré et misé sur une victoire d’Hillary Clinton. La Süddeutsche Zeitung et la FAZ constatent toutes deux qu’après le choc du Brexit en juin dernier, le résultat des élections présidentielles américaines est un second choc pour l’Occident. « La colère de nombreux Américains a été de toute évidence plus forte que les scrupules vis-à-vis d’une expérience démocratique hasardeuse », écrit la FAZ pour qui, comme il y a huit ans, les Américains ont opté pour celui qui leur promet le changement. « Ce n’est pas Donald Trump qui a libéré les forces qui ont permis cette issue, mais il a su les mettre à profit », constate la Süddeutsche Zeitung qui se désole face à un résultat « à l’encontre de toute logique et qui contredit la raison politique » avant de conclure sur le fait que la présidence Trump s’apparente à un « énorme pari plus que risqué ». Dans un commentaire signé de Friedrich Merz, ancien député CDU et actuellement président du réseau transatlantique Atlantik-Brücke, le tabloïd Bild écrivait ce matin : « Trump est non pas le déclencheur mais le produit d’un complet dérapage de la culture politique qui a marqué ces dernières années ». « Il est donc grand temps de reprendre son calme et de proposer des solutions pour les grands défis de notre temps et ceci vaut autant pour l’Europe que pour les Etats-Unis, sans quoi ce sont plein de petits Trump qui risquent d’émerger de ce côté-ci de l’Atlantique ».
- Allemagne
« La rude lutte pour le climat » (Handelsblatt)
« En dépit des attentes, le gouvernement fédéral n’est pas parvenu à s’accorder sur un plan climat à l’horizon 2050 » censé être adopté aujourd’hui en conseil des ministres, rapporte le Tagesspiegel qui parle d’« humiliation » pour la ministre de l’environnement Barbara Hendricks (SPD). La Berliner Zeitung indique que ce sont certains passages du texte portant sur la filière charbon qui ont posé problème. « C’est donc l’aile droite de la CDU, proche des milieux économiques, qui a fini par s’imposer », déplore le Tagesspiegel. Selon la FAZ, même Sigmar Gabriel (SPD) se serait montré sensible aux inquiétudes des milieux industriels, s’opposant au projet de la ministre de l’environnement. Critiquant un plan qui se contente de lister des objectifs en termes de diminution des émissions d’ici à 2030, sans cependant mentionner les moyens mis en œuvre pour y parvenir, la Süddeutsche Zeitung déplore la « peur du changement » du gouvernement et s’interroge : « savoir comment l’Allemagne peut contribuer de manière crédible à la lutte contre le changement climatique tout en continuant à extraire du charbon, voilà qui reste le secret bien gardé de la coalition ».
- Europe / International
« Le ton entre Berlin et Ankara devient plus âpre » (FAZ)
Sur la base de dépêches d’agences, les quotidiens se font l’écho du durcissement du ton entre l’Allemagne et la Turquie, citant les propos tenus hier dans Die Welt par le secrétaire d’Etat aux Affaires européennes, Michael Roth (SPD), selon lesquels « tous les esprits critiques en Turquie doivent savoir que le gouvernement allemand est solidaire à leurs côtés » et que « toutes les personnes persécutées pour des raisons politiques (…) peuvent demander l’asile en Allemagne ». Selon les chiffres de l’Office fédéral des migrations et réfugiés, 3 800 demandes d’asile ont été déposées entre janvier et septembre 2016 par des ressortissants turcs, alors que le total avait été de 1 800 pour toute l’année 2015, note à ce propos la FAZ. Les journaux font brièvement état de la vive réaction du ministre turc des Affaires étrangères, lequel a déclaré que l’Allemagne était le pays qui soutenait le plus les « terroristes » turcs et était « hostile à la Turquie », une accusation qui fait bondir le quotidien de Francfort: « quelle impudence ! ». La Süddeutsche Zeitung se félicite de la prise de position claire de l’Auswärtiges Amt, « une solidarité aussi nécessaire que bienvenue ». Pour le quotidien alternatif tageszeitung, la rupture entre la Turquie et l’UE semble consommée, ce que confirme le rapport de progrès de Bruxelles dont les journaux se font déjà l’écho, et Michael Roth est « le premier à évoquer à voix haute l’irrémédiable : c’est fini »./.