En Ile-de-France, six étudiants sur dix habitent chez leurs parents

La plupart des étudiants franciliens résident à Paris et dans le sud-ouest de la région et vivent pour la majorité d’entre eux chez leurs parents, notamment en raison du coût du logement.

« Six étudiants franciliens sur dix habitent toujours chez leurs parents, un taux nettement supérieur à celui observé dans les autres régions en raison d’une densité et d’une proximité plus forte de l’offre d’enseignement supérieur, et aussi du coût élevé des logements dans la région », révèle une étude de l’Institut d’aménagement et d’urbanisme (IAU) d’Ile-de-France (en PDF), sur les conditions de vie et d’étude des étudiants franciliens.

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La région Ile-de-France accueille 645 000 étudiants de moins de 30 ans, indique l’IAU. C’est à Paris que les étudiants vivent le plus en autonomie : seulement 35 % résident chez leurs parents et 10 % chez un proche. Quelques communes de petite et grande couronne présentent également des taux relativement élevés d’étudiants logés de façon autonome : Montrouge (Hauts-de-Seine), Saint-Ouen (Seine-Saint-Denis), Neuville-sur-Oise (Val-d’Oise), Lieusaint et Champs-sur-Marne (Seine-et-Marne) notamment. A l’inverse, les étudiants résidant en Seine-Saint-Denis et dans les départements de la grande couronne sont très majoritairement logés au domicile de leurs parents.

Polarisation à Paris

L’Ile-de-France se caractérise également par une part importante d’étudiants originaires des autres régions françaises ou de l’étranger (de l’ordre de 40 %), ceux-ci vivant dans leur majorité de façon autonome.

S’ils se concentrent de préférence au centre de l’agglomération, c’est parce que les étudiants trouvent « un parc de petits logements locatifs adaptés à leurs besoins, sur le marché privé surtout, ou dans des résidences étudiantes qui offrent au total un peu plus de 75 000 places dans la région ».

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La concentration des lieux d’étude en Ile-de-France se révèle encore plus marquée que celle des lieux de résidence : trois arrondissements parisiens (5e, 6e et 13e) rassemblent à eux seuls près du tiers des étudiants inscrits en 2013. « Cette forte concentration des lieux d’étude trouve son origine dans l’histoire du développement universitaire. Elle est confortée par la qualité de la desserte en transports collectifs, dont les étudiants sont très dépendants. Ainsi, plus des trois quarts bénéficient de l’abonnement annuel imagine R étudiant, cofinancé par la région », explique l’étude de l’IAU.

 

Poids des étudiants résidents dans la population des communes.

Même temps de transport que les actifs

Les étudiants franciliens sont bien plus mobiles que ceux des autres régions françaises – avec des temps de trajet qui dépassent une demi-heure pour six étudiants sur dix, souvent comparables à celle des actifs.

Entre domicile et établissement d’enseignement, d’autres lieux jalonnent la vie étudiante dans la région : le lieu de travail pour les 60 % d’étudiants qui déclarent une activité professionnelle, le domicile des parents pour ceux vivant de façon autonome, les lieux des loisirs et de sortie.

En conclusion, l’IAU estime que « l’éclatement des lieux fréquentés par les étudiants dans la région rend complexe l’identification des espaces porteurs d’une vie de campus » en Ile-de-France.

Le Monde 15/11/2016