Qui gagne sa vie sur les plates-formes ?

 

Aux Etats-Unis comme en France, les plates-formes numériques se sont multipliées depuis dix ans. Mais qui sont les travailleurs qui y ont recours et comment gagnent-ils leur vie ? L’institut américain Pew Research Center vient de leur consacrer une étude détaillée (1), reposant sur un sondage auprès de 4.500 personnes. Selon lui, près d’un Américain sur quatre (24 %) a tiré un revenu des plates-formes au cours de l’année écoulée. Le chiffre est impressionnant, mais il cache des disparités entre ce que l’étude appelle les « plates-formes de travail », qui concernent 8 % des Américains, et les « plates-formes de capital » (vente d’objets pour 18 %, partage de logement pour 1 %). Les travailleurs des plates-formes sont en majorité des Noirs et des Latinos, plutôt jeunes, peu éduqués et aux revenus modestes. La réalisation de tâches sur Internet (réponse à des questionnaires, saisie de données, etc.) est pratiquée par 5 % des sondés, loin devant la conduite de véhicule (2 %), la livraison (1 %) ou le nettoyage (1 %). Pour 60 % de ces travailleurs, l’argent procuré par ces petits boulots est « essentiel » ou « important ». A l’inverse, la vente en ligne est plus fréquente dans la population blanche et chez les foyers à revenus moyens ou supérieurs. Et 80 % des vendeurs estiment que le revenu qu’ils en tirent est « agréable, mais pas essentiel ».

B. G.

(1) « Gig Work, Online Selling and Home Sharing », www.pewresearch.org

Les Echos 24/11/2016