Aujourd’hui en Allemagne

Synthèse de la presse quotidienne

25 novembre 2016

Ce document est à usage strictement interne et a été réalisé par l’Ambassade de France en Allemagne

  1. L’arrivée de Martin Schulz dans la vie politique fédérale allemande fait les gros titres de la presse ce matin : « le SPD se réjouit du renfort bruxellois » (Frankfurter Allgemeine Zeitung) ; « Schulz ranime le SPD » (Süddeutsche Zeitung) ; « Martin Schulz est-il apte à la vie politique allemande ? » (Die Welt). Der Tagesspiegel met à sa Une la situation à Alep (« la ville la plus dangereuse du monde »). Le quotidien des affaires Handelsblatt titre sur les « dividendes record » cette année des entreprises du DAX et consacre son dossier du week-end au patron de la Bundesbank Jens Weidmann (« le solitaire »).
  2. Allemagne

« Schulz va animer le SPD » (Süddeutsche Zeitung) – « le SPD se réjouit du renfort bruxellois » (Frankfurter Allgemeine Zeitung)

Toute la presse se fait l’écho de la décision de Martin Schulz de renoncer à la présidence du parlement européen pour se lancer dans la politique allemande. Les journaux relèvent qu’il n’a pas donné de précisions sur ses ambitions politiques, notamment sur sa potentielle succession à Frank-Walter Steinmeier au poste de ministre des affaires étrangères, se contentant d’indiquer qu’il sera candidat tête de liste du SPD de Rhénanie du Nord-Westphalie pour les élections au Bundestag l’an prochain. Les journaux citent la réaction du président du parti, Sigmar Gabriel, hier sur Twitter : « la décision de Martin Schulz est une mauvaise nouvelle pour l’Europe et une bonne nouvelle pour l’Allemagne ».

A l’instar du tabloïd Bild qui s’interroge sur les véritables ambitions de Martin Schulz (ministre des affaires étrangères ou candidat à la chancellerie ?), les commentateurs s’accordent sur le constat qu’il ne faut pas sous-estimer les ambitions de l’intéressé. La Süddeutsche Zeitung se réjouit du gain que représente pour le SPD une personnalité telle que Martin Schulz et estime qu’il fera le plus grand bien à un parti qui donne l’impression de ne pas être à la hauteur de ses ambitions. Si, pour le journal, M. Schulz est un « candidat de premier choix » pour le ministère des affaires étrangères, son inexpérience du pouvoir en Allemagne où il a juste été maire d’une petite ville, n’en fait pas un candidat crédible pour la chancellerie fédérale. « Schulz est un homme politique au talent exceptionnel et mieux que S. Gabriel il sait se mettre au diapason du SPD, mais ceci ne constitue pas une qualification suffisante », convient également le Handelsblatt. Estimant que le SPD fait désormais face à un « problème de luxe » avec deux candidats potentiels à la chancellerie (alors que la CDU n’a que Mme Merkel), le quotidien met toutefois en garde contre le risque d’un bras de fer entre M. Schulz et S. Gabriel qui serait néfaste pour le parti. Pour la FAZ, M. Schulz doit à S. Gabriel de lui avoir sauvé la mise car il pouvait difficilement prétendre à de plus hautes fonctions sur la scène européenne et si le poste de ministre des affaires étrangères doit lui revenir, il faut en revanche qu’il soit bien conscient du fait qu’un tempérament combattif et de bons scores dans les sondages (où il devance S. Gabriel) ne suffisent pas pour se présenter à la chancellerie, où il faut aussi de l’expérience. Autrement dit, « M. Schulz n’a pas de meilleures chances d’être élu que S. Gabriel », fait valoir le quotidien. Seule Die Welt doute de la capacité de M. Schulz à incarner la politique étrangère allemande. En politique européenne, il ne se distingue guère de Mme Merkel et là où les différences apparaissent, c’est-à-dire sur le recours aux eurobonds pour venir en aide à la Grèce, même au sein du SPD, M. Schulz ne remporterait pas l’adhésion, estime le journal qui critique par ailleurs le langage parfois peu châtié du président du parlement européen. « C’est précisément sur ce côté tapageur que mise le SPD en croyant qu’un travailleur acharné fort en gueule passe pour proche du peuple », se lamente le journal.

  1. Europe

Libéralisation des visas pour l’Ukraine : « Kiev perd patience » (taz)

Lors de sa rencontre hier à Bruxelles avec les dirigeants de l’Union européenne, le président Porochenko a appelé l’UE à respecter sa promesse d’exempter les Ukrainiens de visas pour les courts séjours, alors que le président de la Commission européenne, Jean-Claude Juncker, l’a assuré d’une mise en oeuvre effective « avant la fin de l’année », rapportent les médias. Il faut encore surmonter « un léger désaccord » entre le Parlement et les Etats membres relatif à la clause de suspension assortie à cette exemption, a-t-il expliqué. Le quotidien alternatif tageszeitung (taz) écrit que l’exigence de la mise en place d’un « frein d’urgence » est principalement portée par la France qui, en période pré-électorale, serait sous la pression de l’extrême-droite, mais aussi, « comme le souligne le président du parlement européen Martin Schulz, par la Belgique, l’Italie, l’Allemagne et d’autres pays ».

  1. International

« La France envisage un ‘sommet de crise’ sur la Syrie » (Süddeutsche Zeitung)

Sous ce titre, le quotidien de Munich fait état de l’annonce par le Ministre de la tenue début décembre d’une réunion internationale à Paris, une initiative que le journal présente comme une manière de renforcer la pression sur Assad pour qu’il mette fin à son offensive sur l’est d’Alep où il même une « stratégie de guerre totale » qui « menace un million de personnes », indique la Süddeutsche Zeitung qui cite le Ministre. Dans un commentaire intitulé « le sommet des impuissants », le journal s’interroge : « que veut faire J-M. Ayrault, que peut faire le monde pour mettre fin au plan du régime de Bachar Al-Assad qui consiste à rayer de la carte de principal fief des rebelles ? ». « L’impuissance est grande et les moyens de pression sont limités », fait valoir le quotidien pour qui il serait pourtant « dans l’intérêt bien compris des Européens d’arriver à stopper une offensive qui va les confronter à l’afflux de dizaines de milliers de nouveaux réfugiés ». Le quotidien publie en outre un entretien avec l’envoyé spécial des Nations unies pour la Syrie, Staffan de Mistura, qui met en garde B. El-Assad contre la tentative d’accélérer une solution militaire à la guerre en Syrie. Selon lui, nul ne saurait y avoir intérêt, pas même la partie russe, raison pour laquelle il appelle à un compromis pour l’est d’Alep qui, craint-il, pourrait être totalement détruit avant Noël.

OSCE / 15 pays européens rejoignent l’initiative de Berlin pour un accord de contrôle des armements avec Moscou

Dans un article louant l’engagement du ministre allemand des Affaires étrangères sur les dossiers de l’OSCE, dont l’Allemagne a la présidence cette année, Die Welt fait valoir les efforts incessants de Frank-Walter Steinmeier pour relancer une discussion sur le contrôle des armements avec la Russie. Dans des déclarations faites au quotidien, le chef de la diplomatie allemande souligne que « la sécurité de l’Europe est en danger, une nouvelle spirale du réarmement menace », et que dans ce contexte de tension, « aussi difficiles que puissent être actuellement les liens avec la Russie, nous avons besoin non pas de moins, mais de plus de dialogue ». Les quinze pays membres de l’OSCE ayant rejoint cette initiative allemande (France, Italie, Autriche, Belgique, Suisse, République Tchèque, Espagne, Finlande, Pays-Bas, Norvège, Roumanie, Slovaquie, Bulgarie et Portugal), doivent publier une déclaration commune aujourd’hui et se réunir à nouveau en marge d’un conseil des ministres de l’OSCE qui se tiendra les 8 et 9 décembre à Hambourg, indique Die Welt./.