Aujourd’hui en Allemagne

 

Synthèse de la presse quotidienne

1er décembre 2016

Ce document est à usage strictement interne et a été réalisé par l’Ambassade de France en Allemagne

  1. Divers sujets se partagent les Unes de la presse. La Frankfurter Allgemeine Zeitung révèle que « l’Amérique force des entreprises allemandes à licencier des personnels engagés dans des activités commerciales avec l’Iran » prohibées par le droit américain, alors qu’elles sont pourtant autorisées par le droit allemand. La Süddeutsche Zeitung retient de la réunion des ministres de l’Intérieur des Länder que « la CDU/CSU refuse un durcissement de la législation sur la possession des armes » afin de ne pas « criminaliser » les chasseurs et amateurs de tir sportif. Die Welt annonce « des villes allemandes plus étroites et plus bruyantes à l’avenir ». Der Tagesspiegel titre sur l’accord qui devrait être trouvé entre le gouvernement fédéral et la Commission européenne sur le projet de vignette automobile pour les véhicules légers (« la vignette [du ministre fédéral des Transports] Dobrindt : beaucoup d’énergie pour un faible rendement »). Le quotidien des affaires Handelsblatt consacre sa Une aux nouveaux projets d’acquisition de Linde (« la deuxième chance de M. Reitzle », président de l’entreprise).
  2. Allemagne

« Un espion islamiste découvert dans l’office allemand de protection de la constitution » (FAZ) – « une taupe sème l’inquiétude à Berlin » (Handelsblatt)

L’ensemble de la presse fait état de la découverte, au sein des services de renseignement allemand, d’un extrémiste islamiste présumé, un germano-espagnol de 51 ans converti à l’islam à l’insu de son entourage et recruté par les services allemands en avril 2016 avec pour mission d’observer les milieux salafistes en Allemagne. Selon la Süddeutsche Zeitung qui indique qu’il est passé aux aveux, il lui est reproché d’avoir fait état de ses activités professionnelles sur un forum internet en promettant à des islamistes de leur faciliter l’accès aux services allemands de renseignement, dans le but de commettre de graves délits. Le quotidien indique aussi que le chef des services allemands de renseignement se retrouve sous le feu des critiques, non seulement pour cette « faille sécuritaire de grande ampleur », mais aussi pour ses déficits de communication, les parlementaires allemands lui reprochant d’avoir découvert l’affaire en lisant les journaux.

De l’avis du Tagesspiegel, cette affaire illustre bien la détresse à laquelle font face les services allemands de renseignement qui, dans l’obligation de surveiller non seulement la scène salafiste, mais aussi les combattants à leur retour d’Irak ou de Syrie, ont cruellement besoin de personnels et, dans l’urgence, prennent le risque de recruter en mauvaise connaissance de cause.

  1. Europe

Fonds européen de défense

La présentation par la commission européenne de son projet de Fonds européen de défense est l’occasion pour la Süddeutsche Zeitung d’analyser la « nouvelle ère » qui s’ouvre pour l’Union européenne en matière de politique de sécurité, dans le contexte du désengagement partiel des Etats-Unis des conflits internationaux, de la sortie du Royaume-Uni de l’UE, et de la montée des partis populistes en Europe attisant volontiers des ressentiments anti-allemands. Même si une armée européenne reste illusoire, écrit la Süddeutsche Zeitung, chaque synergie obtenue au niveau européen – « un peu plus de coordination, notamment en matière d’armement, peut-être même le financement de projets de recherche contre les cyberattaques, qui font fi des frontières » – est déjà une avancée notable pour l’UE, considère le journal.

Migrants ukrainiens vers l’UE : « la migration de masse dont personne ne parle » (Die Welt)

Fixée sur les flux migratoires en provenance du Proche- et Moyen-Orient et de l’Afrique, l’opinion publique allemande n’a pas pris la mesure d’un autre mouvement migratoire de grande ampleur au coeur même du continent européen, écrit Die Welt : l’exode des ressortissants ukrainiens notamment vers les pays de Visegrad (Pologne, Hongrie, République tchèque et Slovaquie), lesquels ont mis en place des programmes pour attirer la main-d’œuvre ukrainienne afin de compenser l’expatriation de leurs jeunes qualifiés vers des pays plus attractifs de l’Union européenne. Pas moins de 500 000 Ukrainiens ont ainsi reçu une première autorisation de séjour dans un pays de l’UE en 2015 (300 000 en 2014), une migration essentiellement économique puisqu’en 2014, seuls 14 000 Ukrainiens avaient déposé une demande d’asile, demandes le plus souvent rejetées, poursuit le quotidien. En tout, le nombre de migrants légaux et illégaux ukrainiens séjournant dans l’UE devrait avoisiner les deux millions de personnes, estime Die Welt en soulignant que les pays est-européens choisissent sciemment d’encourager l’immigration d’une population catholique et géographiquement proche pour éviter d’avoir à accueillir des demandeurs d’asile originaires de pays arabes ou musulmans.

  1. International

Lancement de la présidence allemande du G20

Le ministre allemand des Finances Wolfgang Schäuble a mis en garde contre la tentation du nationalisme et du protectionnisme lors de la soirée de lancement de la présidence allemande du G20 qui débute aujourd’hui, rapporte la Frankfurter Allgemeine Zeitung. « Compte tenu de l’interdépendance et de l’interconnexion des marchés internationaux, le G20 est plus important que jamais, nous ne résoudrons les problèmes du monde qu’en coopération », a souligné W. Schäuble à cette occasion. Les priorités de l’Allemagne vont viser à renforcer la résistance des économies nationales contre de nouvelles crises et à les adapter aux défis démographiques, a-t-il déclaré en recommandant de privilégier des réformes structurelles comme moteur de croissance, de réduire le niveau de l’endettement et de normaliser la politique monétaire. « Le sommet du G20 va se dérouler sous les plus mauvaises auspices », prédit la Süddeutsche Zeitung en constatant que les thèmes des années précédentes (libre-échange, climat, régulation bancaire, fraude fiscale) ne sont plus à l’ordre du jour des nouveaux dirigeants et que la présidence allemande a de surcroît perdu des « alliés sûrs » du G20 tels que la Grande-Bretagne et les Etats-Unis. « Les soutiens qui vont rester à Merkel se comptent sur les doigts d’une main », note la Süddeutsche Zeitung./.