Synthèse de la presse américaine du 17 Janvier 2017

Mardi 17 janvier 2017

Réalisation : Tristan-Aurel Mouline

Validation : Emmanuelle Lachaussée

  1. France/Europe

Etats-Unis – Europe

            « Les Allemands sont en colère. Les dirigeants de l’OTAN sont nerveux. Et ceux de l’Union européenne sont inquiets ». C’est ainsi que le New York Times résume, en « une », les réactions de la communauté internationale après l’interview qu’a accordée le président élu aux quotidiens allemand Bild et britannique The Times. Le quotidien s’alarme du caractère imprévisible de Donald Trump et s’interroge : « quelle direction prendra Donald Trump ? ». Toujours en « une », le Washington Post livre une analyse similaire, évoquant même « la possibilité d’une rupture sans précédent des relations transatlantiques ». « En matière de politique étrangère et de sécurité, les orientations de Donald Trump vis-à-vis de l’Europe et de l’Otan pourraient constituer le changement le plus important », conclut le Christian Science Monitor.

Dans ce contexte, le ministre des Affaires étrangères Jean-Marc Ayrault estime que les Européens doivent demeurer solidaires, rapporte le Wall Street Journal. Au Royaume-Uni, les partisans du Brexit semblent se réjouir des déclarations de Donald Trump « qui a promis qu’un accord commercial entre Londres et Washington serait rapidement conclu », ajoute le Washington Post.

Manque de confiance des Français dans leur système institutionnel

            Selon une étude de l’agence Edelman à laquelle CNBC consacre un article, la France, ex aequo avec l’Italie, est le pays du monde où le peuple a le moins confiance en ses institutions.

Conférence de Paris sur le Proche-Orient

            Le Wall Street Journal revient sur les suites de la conférence de Paris sur le processus de paix au Proche-Orient, soulignant le scepticisme affiché par le Royaume-Uni vis-à-vis de cette initiative diplomatique. Le quotidien rappelle que Londres avaient pourtant soutenu le vote d’une résolution des Nations unies favorables à la poursuite des négociations il y a quelques semaines.

  1. International

Davos

            En « une », le New York Times s’interroge sur la pertinence du Forum de Davos à l’heure de la montée des nationalismes, des populismes et du sentiment antimondialiste. « Les élites qui s’y réunissent ont failli à anticiper l’essor d’un mouvement anti-establishment à l’échelle internationale », indique le quotidien.

Etats-Unis – Chine

Après la nomination du représentant au commerce très critique de la Chine, Robert Lighthizer, et les propos de Rex Tillerson lors de son audition devant le Sénat, « Pékin se prépare au changement », titre le Wall Street Journal. « Les officiels chinois essaient d’interpréter le déferlement de remarques hostiles à la Chine du président élu », ajoute le quotidien.

Dans une tribune du Wall Street Journal, l’ancien représentant américain auprès des Nations unies John Bolton appelle à « revoir la politique d’une seule Chine » en renforçant les relations militaires entre Washington et Taïwan afin de « contrecarrer la belligérance de Pékin ».

III. Politique intérieure

Politique économique / Future administration

« Si Donald Trump a une politique de croissance en matière de fiscalité, d’environnement et d’énergie, entre autres, sa politique commerciale pourrait être son talon d’Achille », estime l’équipe éditoriale du Wall Street Journal selon laquelle « une mauvaise politique commerciale est susceptible de détruire l’ensemble des réformes économiques que la prochaine administration souhaite mener ». Dans un éditorial, Bloomberg partage cette analyse : « le programme de Donald Trump dans le domaine du commerce préfigure un désastre imminent ». Les propositions du président élu consistent à « répudier un système qui a encouragé la stabilité mondiale et permis à de centaines de millions de personnes de sortir de la pauvreté », ajoute Bloomberg.

Dans une tribune du Washington Post, Lawrence Summers – ancien secrétaire au Trésor, ancien conseiller économique du président Obama et ancien président de l’Université de Harvard – livre une analyse plus sévère. Selon lui, c’est le programme économique de Donald Trump dans son intégralité qui pose problème : « il faut s’attendre au pire », lance-t-il, rappelant que « Donald Trump sera vraisemblablement le premier président de l’époque moderne à être investi avec un taux d’insatisfaction des Américains supérieur au taux de satisfaction ». En revanche, le Fonds monétaire international a revu à la hausse ses prévisions de croissance pour les Etats-Unis à la suite de la victoire de Donald Trump en raison, notamment de ses projets d’investissement dans les infrastructures, rapporte le Wall Street Journal.

En tout état de cause, les projets de politique économique nationale de Donald Trump pourraient être mis en attente car plusieurs postes de haut niveau ne seront pas confirmés d’ici le 20 janvier, rapporte le Wall Street Journal, rappelant que les auditions des candidats aux postes de secrétaires au Trésor, au Commerce et au Travail sont retardées. Par ailleurs, le candidat au poste de secrétaire à l’Agriculture ainsi que celui qui prendra la tête du Council of Economic Advisers n’ont pas encore été annoncés.

Donald Trump – presse

Dans le Washington Post, Dana Milibank publie une tribune après que Kellyanne Conway a déploré, chez Anderson Cooper sur CNN, le peu de respect des médias à l’endroit du président élu. « Pourquoi Donald Trump n’est-il pas traité avec plus de respect ? », s’interroge, en substance, l’ancienne directrice de campagne de Donald Trump et future conseillère à la Maison-Blanche. « Car celui-ci n’a gagné le respect de personne », lui répond le chroniqueur dont les commentaires rappellent que les relations entre les titres de presse traditionnels et Donald Trump demeurent très compliquées.

Héritage de Barack Obama

Dans une tribune du Washington Post, Robert Samuelson s’interroge sur l’héritage de Barack Obama, en demi-teinte. Il souligne, en particulier, que « la capacité à susciter la crainte » a fait défaut au président américain, l’affaiblissant sur la scène internationale. A l’échelon national, le chroniqueur déplore que le système institutionnel des Etats-Unis se soit transformé en un modèle « quasi-parlementaire ». David Leonhardt, dans une tribune du New York Times, se montre plus positif. « Alors qu’il s’apprête à quitter la Maison-Blanche, Barack Obama apparaît comme le meilleur président démocrate que les Etats-Unis aient eu depuis Franklin Roosevelt ».

Autres articles à signaler :

            L’équipe éditoriale du New York Times déplore que le gouvernement fédéral fasse obstruction aux chercheurs qui tentent de déterminer si la marijuana est bonne ou mauvaise pour la santé et appelle Donald Trump à lever les obstacles de nature réglementaire pour permettre le développement de la recherche dans ce domaine.

Sur le départ, le directeur de la CIA, John Brennan, défend l’agence de renseignement américaine en réponse aux attaques de Donald Trump, souligne le Wall Street Journal.