Synthèse de la presse quotidienne
1er février 2017
Ce document est à usage strictement interne et a été réalisé par l’Ambassade de France en Allemagne
- Les tensions créées par l’administration Trump au sein de la relation transatlantique font les gros titres de la Frankfurter Allgemeine Zeitung (« Pour Tusk, l’UE ne peut rester indépendante que si elle est unie »), du Handelsblatt (« la contre-attaque de l’Europe ») et de Die Welt qui s’inquiète des déclarations de Peter Navarro sur l’euro (« un haut conseiller de Trump s’attaque à l’Allemagne »). La Süddeutsche Zeitung constate pour sa part que « Trump s’attaque à ceux qui lui résistent » sur la scène intérieure américaine.
- Allemagne
Affaire Volkswagen : « des millions d’euros de prime de départ mettent le ministre-président de Basse-Saxe sous pression » (Frankfurter Allgemeine Zeitung)
« 12 millions d’euros pourquoi ? », s’interroge la Süddeutsche Zeitung après l’annonce du départ anticipé de Christine Hohmann-Dennhardt, membre du conseil d’administration du constructeur, à qui avait été confiée au 1er janvier 2016 la tâche de faire toute la lumière sur le scandale des moteurs truqués et d’en tirer les conséquences pour l’entreprise. La FAZ indique que ce départ assorti d’une prime de 12 millions d’euros, met le ministre-président de Basse-Saxe, Stefan Weil (SPD), dont le Land est actionnaire majoritaire de Volkswagen, dans une situation inconfortable. Le quotidien souligne que l’inquiétude dans les rangs du SPD face au risque que cette affaire « se retourne contre la stratégie du candidat tête de liste Martin Schulz » qui a fait de la justice sociale l’un de ses principaux thèmes de campagne.
Dans un entretien que publie aujourd’hui la Westdeutsche Zeitung, Martin Schulz fait valoir qu’il est temps que la contribution des salariés à la richesse des entreprises se répercute sur la fiche de paie, les profits des entreprises ayant beaucoup plus progressé que les salaires.
- Europe/International
Etats-Unis : « l’Europe contre-attaque » (Handelsblatt)
« La sidération des dirigeants européens devant les premières décisions politique de Donald Trump a cédé le pas à de vives réactions », à commencer par celle du président du Conseil européen Donald Tusk, constate le Handelsblatt à l’instar des autres quotidiens. A Berlin aussi, les critiques se multiplient, rapporte la presse en citant les propos du président fédéral sortant Joachim Gauck devant la fédération allemande de l’industrie (BDI) appelant à lutter contre un isolationnisme « menaçant », ceux de la nouvelle ministre de l’économie Brigitte Zypries jugeant « alarmants et déstabilisants » les premiers jours de l’administration Trump, ainsi que le candidat tête de liste et futur chef du SPD Martin Schulz estimant, dans un entretien avec le groupe de presse Funke Medien, que « ce que fait Trump est anti-américain ».
La presse fait par ailleurs grand cas des déclarations du conseilleur du président américain Peter Navarro dans le Financial Times, accusant Berlin de profiter d’un euro sous-évalué au détriment de ses partenaires commerciaux : « maintenant c’est l’Allemagne qui est visée » (Bild), « la Maison blanche met l’Allemagne dans sa ligne de mire » (FAZ), « le gouvernement américain s’en prend pour la première fois frontalement à l’Allemagne » (Die Welt). Angela Merkel a récusé les accusations de Washington en rappelant que l’Allemagne avait toujours appelé à respecter l’indépendance de la Banque centrale européenne, rapportent la Frankfurter Allgemeine Zeitung et la Berliner Zeitung. Dans le Handelsblatt, Ralph Brinkhaus (CDU), vice-président du groupe conservateur au Bundestag en charge des questions budgétaires et financières, juge absurde de soupçonner Berlin d’affaiblir l’euro pour augmenter ses exportations alors même que l’Allemagne ne cesse d’appeler la BCE à revoir sa copie en matière monétaire, objection également soulevée par la FAZ. Die Welt s’inquiète, au-delà, des risques de guerre monétaire si Washington devait maintenant se lancer dans une course à la monnaie faible.
Les éditoriaux, toutes tendances confondues, restent sombres devant le « comportement menaçant » (Handelsblatt) de Donald Trump, « c’est le match Trump contre la démocratie », s’alarme la Süddeutsche Zeitung.
Etats-Unis / Brexit : « Theresa May dans l’impasse » (Die Welt)
Le plan de la Première ministre britannique – « pour autant que ce soit un plan » – consistant à resserrer les liens avec les Etats-Unis dans l’objectif de compenser les préjudices économiques du Brexit, « est en train de se retourner contre elle », analyse Die Welt en constatant, comme le Tagesspiegel , que Theresa May se retrouve prise en étau entre un président des Etats-Unis protectionniste et imprévisible et des dirigeants européens décidés à négocier durement la sortie du Royaume-Uni de l’UE, sans compter une opinion publique britannique qui pardonne peu à ses dirigeants toute attitude de sujétion à Washington.
- France
Campagne pour les présidentielles : « l’embarras du choix » (Süddeutsche Zeitung)
Après les correspondants de la FAZ, de Die Welt et du Handelsblatt hier, c’est aujourd’hui le correspondant de la Süddeutsche Zeitung qui signe un éditorial dans lequel il fait part de son inquiétude face à l’issue des élections présidentielles. « La fière nation de la culture, patrie des droits de l’homme, sera-t-elle le prochain pays à céder au poison enivrant des simplificateurs d’extrême droite. Hier le Brexit et Trump, demain Marine Le Pen ? », s’interroge le quotidien pour qui un « triomphe du Front national » lors des présidentielles « semble possible » et signifierait la fin de l’UE. Pour le journal, les révélations concernant l’entourage de François Fillon viennent sérieusement mettre à mal les chances de celui qui faisait figure il y a quelques semaines encore de « clair favori ». La question est maintenant de savoir « si les Français vont céder aux sirènes populistes ou accepter que leur système n’est pas en mesure de produire le parfait candidat », conclut la Süddeutsche Zeitung./.