Synthèse de la presse du 2 Février 2017

 

Vendredi 3 février 2017

Réalisation : Tristan-Aurel Mouline

Validation : Benoît Cormier

  1. France/Europe

Terrorisme

« Une nouvelle attaque d’islamistes radicaux a été perpétrée au musée du Louvre à Paris. Les touristes ont été confinés. La France est de nouveau sous le feu des attaques. Américains, ouvrez les yeux ! ». Telle est la réaction du président Trump sur Twitter dont le New York Times, Time et Politico se font l’écho. De nombreux articles factuels évoquent l’attaque (Washington Post, NPR) et ses conséquences sur le tourisme (CNN).

Affaire Fillon

La presse américaine continue de commenter abondamment le « penelopegate », rapportant que des parlementaires ont appelé François Fillon à retirer sa candidature (CNBC) car ses chances de victoire « s’effondrent » (USA Today). « Ce scandale rend plus que jamais vulnérable l’establishment » selon le New York Times qui dénonce de manière virulente « la culture politique française de l’immunité et des privilèges ».

Europe – Etats-Unis – Russie

Pour les chefs d’Etats et de gouvernements qui se rassemblent ce jour à Malte, une « crise inattendue » est au programme : celle de la relation entre les Etats-Unis et l’Union européenne, indique le New York Times. Selon le journal, les dirigeants européens « anxieux » et « perplexes » peinent à « décrypter » le président Trump et estiment que Washington pose désormais « une menace » pour la stabilité européenne – une analyse partagée par Voice of America et CNN. Foreign Policy ajoute que Donald Trump souhaite « mener une guerre monétaire qui pourrait détruire l’Union européenne ».

« Sous l’ère Trump », la visite de Vladimir Poutine en Hongrie connait donc un écho singulier, ajoute le New York Times. Rappelant que la visite du président russe à Budapest il y a deux ans avait provoqué de nombreuses critiques contre les deux dirigeants alors isolés et accusés de xénophobie, le quotidien souligne que ceux-ci « sont confortés dans leurs positions » car « leur flamme nationaliste » auparavant « périphérique » est devenue « la norme ».

  1. International

Politique étrangère américaine

Le New York Times s’étonne du « renversement frappant » que l’administration Trump opère en matière de politique étrangère à la faveur d’un réalignement sur celle de l’administration Obama. La remise en cause de « l’orthodoxie diplomatique » annoncée contraste avec : (i) la déclaration du porte-parole de la Maison-Blanche Sean Spicer qui appelle Israël à limiter l’extension de ses colonies ; (ii) l’annonce par Nikki Haley (représentante des Etats-Unis auprès des Nations unies) du maintien des sanctions contre la Russie tant que Moscou continuera à « déstabiliser » l’Ukraine – ce dont l’équipe éditoriale du Wall Street Journal se félicite, appelant le président Trump à ne pas « entériner les gains territoriaux de la Russie » ; (iii) et l’élaboration de sanctions économiques contre l’Iran analogues à celles qu’avait imposées la Maison-Blanche il y a un an. En outre, le secrétaire d’Etat Rex Tillerson et le secrétaire à la Défense James Mattis « défendent les justes valeurs des Etats-Unis », selon l’équipe éditoriale du Washington Post qui note leur « rationalité ».

Malgré tout, Paul Krugman, dans une tribune publiée par le New York Times, se dit très inquiet de « la menace » que pose Donald Trump pour l’ordre international, évoquant tour à tour les tensions avance la Chine, le Mexique, l’Australie, l’Iran et l’Union européenne. Si « des calculs cyniques » ont pu conduire Donald Trump à « alimenter les crises », le chroniqueur considère cependant que la manière dont le président américain conduit sa politique étrangère témoigne davantage « d’un syndrome psychologique que d’une stratégie politique ».

Etats-Unis – Iran

« Il n’aura pas fallu longtemps pour que les tensions s’éveillent entre l’Iran et le président Trump », commente le New York Times dans un éditorial. Selon le quotidien, « les torts sont partagés » car le tir de missile de Téhéran était « une provocation » et la mise en garde initiale du conseiller à la sécurité intérieure était de nature à aviver la « confrontation ». La réaction de Michael Flynn témoigne, selon David Ignatius, qui s’exprime dans une tribune du Washington Post, d’un manque de préparation stratégique qui confirme la nature « hasardeuse » des deux premières semaines de gouvernance de la Maison-Blanche. En « une », le journal ajoute que les projets de l’administration Trump relatifs à l’accord sur le nucléaire iranien demeurent « incertains » ; pour l’heure, ces sanctions ne sont pas de nature à constituer une violation de l’accord selon la Maison-Blanche, rapporte le Wall Street Journal en « une ». Enfin, l’équipe éditoriale de Bloomberg estime que les Etats-Unis devraient collaborer avec le Royaume-Uni et d’autres alliés potentiels pour donner davantage d’ampleur aux sanctions imposées par Washington.

Syrie

En « une », le Washington Post rapporte que l’administration Trump a décidé de « revoir » la stratégie préparée par l’équipe de Barack Obama pour reprendre Raqqa, qui consistait notamment à armer les Kurdes. L’équipe de Donald Trump l’a jugée « inadéquate » car « trop progressive » et sous-tendue par un principe de « limitations des risques » de nature à provoquer l’échec de la campagne destinée à reprendre la ville des mains de Daech.

Corée du Nord / Corée du Sud – Etats-Unis

Le secrétaire d’Etat à la défense américain James Mattis s’est engagé à apporter une réponse « très forte» à toute utilisation d’armes nucléaires par Pyongyang au terme de son déplacement en Corée du Sud, rapporte le Wall Street Journal.

III. Politique intérieure

Etats-Unis – Religion

La décision de Donald Trump d’abroger une loi adoptée dans les années 1960 interdisant les établissements religieux exonérés d’impôts et qui visait notamment à limiter l’influence des corps religieux dans le processus électoral est « un signe envoyé à la droite religieuse qui a favorisé l’élection du président », estiment le Washington Post et le New York Times en « une ».

Par ailleurs, la Maison-Blanche chercherait à « protéger la liberté religieuse » en permettant aux Américains de ne pas respecter certaines réglementations fédérales dès lors qu’ils estimeraient qu’elles sont incompatibles avec leurs convictions religieuses, rapporte le Washington Post.

Economie

En « une », le Wall Street Journal souligne que les entreprises américaines s’évertuent à réduire le nombre de leurs employés en sous-traitant à des contractuels la plupart des missions, ce qui traduit l’établissement d’un nouveau modèle économique préjudiciable à la sécurité de l’emploi. Egalement en « une », le quotidien rapporte que l’administration Trump souhaite « démanteler une vaste partie du système réglementaire de la loi Dodd-Frank adoptée après la crise financière de 2008 ».

Autres articles à signaler :

En « une », le New York Times rapporte que des « anarchistes » sont déterminés à combattre la montée de la droite alternative – incarnée notamment par Steven Bannon, chef de la stratégie de la Maison-Blanche –, y compris « par la violence ».

Dans une tribune publiée par le New York Times, le sénateur démocrate Jeff Merkley appelle ses collègues à ne pas se rendre « complices » des Républicains qui ont empêché la nomination du juge Garland à la Cour suprême et à faire obstruction à celle de Neil Gorsuch.

L’équipe éditoriale du New York Times appelle les Républicains à ne pas confirmer la nomination de Betsy DeVos à la tête du ministère américain de l’Education, jugeant qu’il s’agit du « pire choix de Donald Trump » dans la formation de son administration.

Dans une tribune publiée par le Washington Post, Fred Zaccharia juge opportune la décision de Donald Trump d’alléger le volume des réglementations et appelle les médias à ne pas s’ériger en « opposition » systématique au président américain.