Synthèse de la presse américaine du 13 Février 2017

Lundi 13 février 2017

Réalisation : Tristan-Aurel Mouline

Validation : Emmanuelle Lachaussée

  1. France/Europe

Election présidentielle française

            Evoquant « le néant politique de la France » dans sa version en ligne, le New York Times – qui consacre aussi un éditorial à « la profonde décomposition de la politique française et aux Français qui en ont assez des responsables politiques qui se servent d’abord, à l’instar de François Fillon » – s’intéresse à la candidature d’Emmanuel Macron. Alors qu’il demeure « mal connu en province », selon Bloomberg, celui-ci « courtise les chercheurs américains », indique un article du Washington Post consacré à l’appel qu’il a lancé, dans une vidéo diffusée sur Facebook et Twitter, à la communauté scientifique des Etats-Unis inquiète de son avenir sous la présidence Trump. « Il faudra plus que ça pour inciter les chercheurs à s’installer en France », estime le quotidien qui rapporte que, selon Science Magazine, « les dépenses de la France en matière de recherche sont deux fois moindres que celles des Etats-Unis ».

Affaire Théo

Le Boston Globe et le site d’extrême-droite Breitbart soulignent que les manifestations se poursuivent en France à la suite de l’interpellation violente de Théo.

Roumanie

La lutte contre la corruption en Roumanie témoigne d’une profonde rupture générationnelle selon le Wall Street Journal. Alors que des centaines de milliers de jeunes Roumains s’opposent au projet de réforme du gouvernement visant à assouplir la législation anti-corruption, leurs parents et grands-parents se méfient de la figure de proue de la lutte contre la corruption – la procureure Codruta Köversi – qu’ils accusent d’être « aux mains des mondialistes ».

  1. International

Politique étrangère américaine

« En matière de politique étrangère, le président Trump semble adopter des positions plus conventionnelles et davantage conformes à des décennies de pratique diplomatique américaine que celles qu’il avait annoncées ». Telle est l’analyse du Wall Street Journal qui évoque, par exemple, la réaffirmation par Donald Trump du soutien des Etats-Unis au Japon lors de la visite de Shinzo Abe aux Etats-Unis la semaine dernière. Selon le quotidien, cette évolution intervient alors que l’équipe de politique étrangère et de défense du président américain se met en place.

Rex Tillerson souhaiterait s’assurer que le département d’Etat est « une partie intégrale et influente » de l’administration Trump selon Josh Rogin qui signe une tribune du Washington Post. La coordination des relations entre la Maison Blanche et le Département d’Etat devrait ainsi être l’une des missions clefs de Margaret Peterlin, la nouvelle secrétaire générale du département dont le chroniqueur rappelle la légitimité professionnelle. Dans cette attente, les diplomates se tourneraient vers la représentante des Etats-Unis auprès des Nations unies, Nikki Haley, selon le New York Times.

Etats-Unis – Asie

L’équipe éditoriale du Wall Street Journal se félicite de « la diplomatie gagnante » de Donald Trump vis-à-vis de l’Asie, soulignant des signes « prometteurs » tels « la rencontre bien organisée, sobre et respectueuse du Japon » lors du déplacement du Premier ministre japonais ainsi que l’appel entre le président américain et son homologue chinois. Pékin pourrait d’ailleurs être un « partenaire essentiel » de Washington pour faire face à la menace nucléaire nord-coréenne qu’évoque le quotidien en « une » après que Pyongyang a effectué le premier tir de missile depuis l’élection américaine. L’équipe éditoriale de Bloomberg est ainsi « soulagée » que le président Trump ne remettre finalement pas en cause la relation bilatérale entre Washington et Pékin.

Etats-Unis – Russie

Selon une tribune de l’ancien représentant des Etats-Unis auprès des Nations unies John Bolton publiée par le Wall Street Journal, l’opposition de Donald Trump au New START (un traité de réduction des armes nucléaires signé en 2010 par les Washington et Moscou) – qu’il aurait exprimée lors de sa conversation téléphonique avec Vladimir Poutine selon des fuites anonymes – est « un signe encourageant » qui démontre que, « contrairement au prétendu engouement de Donald Trump pour la Russie, la définition de la politique américaine vis-à-vis de Moscou est toujours en chantier ».

Lutte contre Daech

Le Christian Science Monitor note que la principale stratégie de Donald Trump en Syrie consiste à créer des « safe zones » pour les déplacés. Dans cette perspective, il a demandé au Pentagone et au département d’Etat d’établir, d’ici la fin du mois d’avril, un plan permettant de mettre en place des zones de sécurité protégées par les Etats-Unis avec le soutien des puissances régionales.

Le Washington Post publie un reportage sur « le deuxième front de guerre » que sont les puits de pétrole auxquels les combattants de Daech mettent le feu. « Cette stratégie du chaos témoigne de leur volonté d’exploiter la destruction comme arme », analyse le quotidien qui souligne la difficulté de combattre ces feux dont les émanations sont par ailleurs très dangereuses pour la santé des habitants.

Contrairement à ce qu’affirment les Russes, leurs frappes militaires auraient visé à maintes reprises des hôpitaux selon des images et vidéos satellite qu’évoque le New York Times.

III. Politique intérieure

Nouvelle administration

La polémique relative aux échanges avec des officiels russes qu’aurait eus le conseiller à la sécurité nationale Michael Flynn avant l’investiture de Donald Trump continue de faire la une des médias, dont Foreign Policy selon lequel la Maison Blanche est « déstabilisée ». Le Wall Street Journal estime que Michael Flynn pourrait être limogé mais la position de Donald Trump demeure, à ce stade, ambigüe. Dans ce contexte, le Conseil de sécurité nationale est en proie à « des tensions et à de la confusion », titre le New York Times. Le Washington Post livre une analyse similaire : « les officiels s’accordent à dire que Michael Flynn a menti ; le président Trump demeure silencieux tandis que la pression monte ». Peu d’officiels défendent le conseiller à la sécurité nationale, remarque Time.

C’est donc « un début tumultueux » pour l’équipe de la Maison Blanche, estime Politico qui évoque l’hypothèse d’un remaniement de l’équipe de Donald Trump. Selon le New York Times, qui rapporte les propos de Christopher Rudy, un proche du président Trump, ces débuts « chaotiques » résulteraient en partie des « insuffisances » du secrétaire général de la Maison Blanche, Reince Priebus.

En « une », le Washington Post publie un portrait de Steven Bannon, le chef de la stratégie de la Maison Blanche, dont l’idéologie aurait été façonnée par son expérience dans la marine au cours de laquelle il aurait été un témoin privilégié « d’un leadership militaire américain qui a failli ».

Administration Trump – Presse

Le New York Times souligne que le porte-parole de la Maison Blanche Sean Spicer bouleverse « le briefing » traditionnel en accordant la priorité à des titres de presse non traditionnels.