Aujourd’hui en Allemagne

 

Synthèse de la presse quotidienne

15 février 2017

Ce document est à usage strictement interne et a été réalisé par l’Ambassade de France en Allemagne

  1. Les perspectives d’acquisition d’Opel par PSA font les gros titres de la presse : « indignation sur le projet de vente d’Opel à Peugeot » (Frankfurter Allgemeine Zeitung), « Peugeot veut acheter Opel » (Süddeutsche Zeitung), « vente d’une marque de tradition – que va devenir Opel ? » (Die Welt), « on va changer Opel de place » (Handelsblatt). Der Tagesspiegel titre pour sa part sur « les prix des loyers exagérément élevés à Berlin ».
  2. Allemagne

« Peugeot veut acheter Opel » (Süddeutsche Zeitung)

L’ensemble de la presse se fait l’écho de la confirmation par PSA et General Motors de négociations avancées en vue d’un rapprochement et de l’étonnement que cette nouvelle a suscité. Les quotidiens reprennent les critiques sous formes de mise en garde exprimées par le syndicat IG Metall et le comité d’entreprise d’Opel selon lesquels « la vente d’Opel constituerait une violation sans exemple des règles allemandes et européennes en matière de cogestion ». La presse fait également état de la réaction pour le gouvernement fédéral de la ministre de l’économie Brigitte Zypries (SPD) qui a jugé « inacceptable » que PSA et General Motors n’aient pas informé de leurs intentions le comité d’entreprise, les représentants syndicaux, les gouvernements régionaux concernés  et le gouvernement fédéral . La FAZ note que Volker Bouffier (CDU), ministre-président de Hesse (où se trouve le siège d’Opel), a fait valoir que « beaucoup de choses sont à l’heure actuelle spéculatives », avant d’insister sur la nécessité de préserver les emplois. Dans un entretien ce matin à la radio Deutschlandfunk, le ministre de l’économie du Land de Rhénanie-Palatinat, Volker Issing (FDP), déclare que son gouvernement est ouvert à toutes les parties et entend donner sa chance au repreneur d’Opel. Il ajoute toutefois attendre de la part de PSA des garanties claires sur la survie de la marque Opel et des sites concernés en Allemagne.

Le quotidien économique Handelsblatt présente le dossier comme une « tentative de la part de l’américain GM de céder sa marque déficitaire Opel à son concurrent français PSA ». « Ces dernières années, Opel a déjà étendu sa coopération avec PSA afin de réduire les coûts, mais cela n’a pas pour autant permis à Opel de renouer avec les bénéfices », note le quotidien qui cite les propos d’un expert selon lequel « deux malades qui se mettent ensemble, cela ne suffit pas pour faire un bien portant ».

Dans leurs commentaires, les journaux se montrent dubitatifs face à une opération qui leur paraît risquée. Tous soulignent qu’au lieu de se compléter Opel et PSA sont trop similaires et risquent donc de « se cannibaliser » (FAZ) : ils construisent le même type de véhicules, concentrent leurs exportations sur le marché européen où ils se font concurrence, sont absents du marché américain et, ajoute Die Welt, font face aux mêmes problèmes : « trop de salariés et d’usines, pas assez de modèles lucratifs de la gamme supérieure ». « Compte tenu de cette situation, le but de la fusion ne peut être que la mise en commun des capacités ce qui signifie que tôt ou tard des usines vont devoir être fermées, sans garantie aucune pour l’avenir »,  écrit la Berliner Zeitung pour qui « les doutes sont permis sur l’avenir d’Opel sous l’égide de PSA sur fond de conjoncture atone pour le secteur automobile ». Selon Die Welt, Opel ne manquerait pas d’être « le grand perdant » en cas d’échec de la fusion car le seul but poursuivi par les managers de General Motors consiste à faire sortir Opel du rouge et PSA prend un risque minime en rachetant Opel. Le tabloïd Bild met en garde contre le risque de voir les 38 000 salariés d’Opel devenir un objet de négociation politique entre Paris et Berlin compte tenu du fait que l’Etat français est actionnaire de l’entreprise et que « bien souvent en France quand les emplois sont menacés le credo qui prévaut est  la France d’abord ». La Süddeutsche Zeitung se singularise par un éditorial qui se veut optimiste. Prenant l’exemple d’Airbus, le journal se demande si ce cas est transposable dans le secteur automobile et juge que la nouvelle entité qui résulterait de la fusion entre Opel et PSA pourrait constituer un acteur européen de poids face aux Américains. Il n’est pas interdit de se laisser aller à la plaisante idée d’un « miracle européen », conclut le journal.

  1. Europe

« Nouvelle querelle sur l’aide à la Grèce » (Handelsblatt)

La commission européenne et le Fonds monétaire international ont des avis divergents sur l’évolution de la situation économique en Grèce, déclare au Handelsblatt le vice-président de la commission Valdis Dombrovskis. « La situation en Grèce se présente bien pour le moment, le programme de réformes est mis en œuvre comme prévu et l’économie se rétablit », déclare-t-il en insistant sur le fait que « du point de vue de la commission, la Grèce a pratiquement fait tout le nécessaire pour que boucler le second contrôle du troisième plan d’aide ». et que le FMI a fait des prévisions « très pessimistes » sur la croissance et les finances grecques. « C’est une vieille querelle entre Bruxelles et Washington, car depuis le début de la crise les Européens ont tendance à enjoliver la situation en Grèce pour désamorcer la crise, et le FMI n’a suivi jusqu’ici qu’à contre-cœur », commente le Handelsblatt. Dans une tribune publiée par le tabloïd Bild, le ministre grec des Finances Euclide Tsakalotos affirme que les réformes en Grèce avancent bien et appelle les créanciers d’Athènes à se mettre rapidement d’accord sur la mise en œuvre du troisième plan d’aide, dans l’intérêt non seulement du pays mais aussi de l’Union européenne, laquelle ne peut se permettre une crise supplémentaire dans le contexte actuel, écrit-il.

Relations transatlantiques / interview de F. Mogherini dans Die Welt

De retour d’un déplacement à Washington, la haute représentante accorde une interview au correspondant à Bruxelles de Die Welt, dans laquelle elle estime que les relations transatlantiques vont être désormais empreintes de davantage de pragmatisme : « ce n’est pas un drame, il y aura à l’avenir plus de sujets sur lesquels les Européens et l’administration américaine auront des positions différentes ». Elle déplore la polarisation actuelle de la vie politique américaine et craint que « si la plus grande démocratie du monde est agitée de tensions aussi fortes, cela soit un facteur de déstabilisation pour le reste du monde ». Federica Mogherini déclare aussi avoir fait part au gouvernement américain de ses « fortes réserves » s’agissant du projet de transfert de l’ambassade américaine de Tel Aviv à Jérusalem.

  1. International

Visite à Berlin du chef de gouvernement tunisien / entretien dans la FAZ

Dans un entretien à la FAZ, le chef du gouvernement tunisien répète les arguments qu’il faisait déjà valoir hier dans Bild : le fait qu’il n’est pas favorable à la mise en place de centres d’accueil pour les réfugiés dans son pays, la priorité étant de stabiliser la jeune démocratie tunisienne, et sa préférence pour une solution incluant la Libye avec laquelle son pays partage 500 kilomètres de frontière commune. « Nous sommes le seul pays qui a gardé ouverte sa frontière avec la Libye. Il nous faut la protéger et la contrôler, car ce sont ainsi les frontières de l’Europe que nous protégeons », déclare-t-il. Il fait par ailleurs état de sa volonté, conformément à la demande, répétée hier par la chancelière, d’améliorer et d’accélérer les procédures de reconduite à la frontière./.