Aujourd’hui en Allemagne

Synthèse de la presse quotidienne

22 février 2017

Ce document est à usage strictement interne et a été réalisé par l’Ambassade de France en Allemagne

  1. Une décision de la cour fédérale de justice fait les gros titres de la presse : « les sociétés de crédit immobilier ont le droit de dénoncer les contrats historiques à taux élevé » (Frankfurter Allgemeine Zeitung), « coup dur pour les gens ayant de l’épargne-logement » (Süddeutsche Zeitung), « les juges fédéraux enlèvent leur dernière option aux épargnants » (Die Welt). Der Tagesspiegel consacre sa Une à la « première interdiction des véhicules diesel » dans une ville allemande, à Stuttgart. Le quotidien des affaires Handelsblatt s’intéresse à la stratégie américaine du groupe Lidl (« efforts de rattrapage en Amérique »).
  2. Allemagne

Opel / « entretien constructif entre Merkel et le chef de PSA » (FAZ)

Sous les titres « le chef de Peugeot donne des garanties à Mme Merkel » (Süddeutsche Zeitung) et « PSA donne à Merkel des garanties sur l’emploi » (Berliner Zeitung), les journaux font état de l’entretien téléphonique hier entre Carlos Tavares et la chancelière. « C. Tavares a confirmé que dans le cadre de son rachat par PSA l’autonomie d’Opel serait maintenue au sein de la nouvelle entité », indique le Handelsblatt qui ajoute, de source PSA, que C. Tavares a « confirmé qu’il poursuivra le dialogue avec tous les acteurs du dossier de manière à assurer l’avenir d’Opel et de ses salariés ». Le quotidien cite la réaction du ministère allemand de l’économie qui a qualifié ces annonces de « premier pas prometteur ». La Berliner Zeitung mentionne les déclarations de la ministre allemande du travail et des affaires sociales, Andrea Nahles (SPD), qui a parlé de « situation gagnant-gagnant », estimant qu’une « coopération reposant sur une base franco-allemande pouvait donner naissance à un champion ».

Si la presse note la satisfaction du gouvernement fédéral, le Handelsblatt estime toutefois que les annonces faites par le pdg de PSA ne sont « pas totalement rassurantes car les Français ne s’engagent que pour la période où ils sont de toute manière contraints de respecter les obligations contractuelles qui lient Opel et General Motors », à savoir 2018 pour les emplois et 2020 pour les investissements. « Nul ne sait à quoi la suite va ressembler », fait valoir le journal.

Budget allemand de la défense / entretien de Sigmar Gabriel avec le groupe Funke

Dans un entretien avec les journaux du groupe Funke, le ministre allemand des affaires étrangères qualifie d’évidence le fait que les Européens vont devoir faire davantage d’efforts pour leur sécurité. « Nous le faisons avec mesure, mais sans obéissance aveugle », déclare-t-il avant d’ajouter que l’Allemagne s’en tient à l’engagement qui a été pris en 2014 par les partenaires de l’OTAN de « s’approcher de l’objectif des 2% en l’espace d’une décennie ». Il ajoute que « la sécurité c’est toutefois plus que le décompte d’outils militaires car c’est aussi et surtout la prévention des conflits, la stabilisation d’Etats fragiles, la politique de développement et l’aide humanitaire ».

La FAZ et Bild rapportent par ailleurs que les effectifs de la Bundeswehr vont progresser ces sept prochaines années pour passer à 200 000 militaires (actuellement 168 300 selon la FAZ).

  1. Europe

Grèce / participation du FMI au troisième plan d’aide

La presse publie plusieurs avant-papiers rappelant l’enjeu de la rencontre entre la directrice générale du Fonds monétaire international et la chancelière fédérale aujourd’hui à Berlin, : « il ne s’agit pas seulement de la participation du FMI au plan d’aide à la Grèce, il s’agit aussi de savoir si l’Allemagne pourra continuer à participer à ce plan et in fine, c’est la place de la Grèce au sein de la zone euro et de l’UE qui est en jeu », écrit la Berliner Zeitung. Pour le directeur général du Mécanisme européen de stabilité Klaus Regling, interviewé par la Süddeutsche Zeitung, les programmes d’aide actuels « doivent être achevés comme ils ont été commencés, avec le FMI ». Reconnaissant que la participation du FMI au troisième plan d’aide à Athènes n’est plus réellement nécessaire ni pour le financement ni pour l’expertise, Klaus Regling estime néanmoins qu’une telle participation s’impose « parce que sinon cela risquerait de provoquer des problèmes politiques dans certains pays ». Il insiste à plusieurs reprises sur ce point, défendant la position allemande selon laquelle le versement de l’aide à la Grèce est conditionné à l’implication du FMI promise « par les gouvernements à leurs parlements ». Interrogé sur la crise grecque dans son interview pour les journaux du groupe de presse Funke Medien, le nouveau ministre allemand des affaires étrangères, Sigmar Gabriel, estime qu’il est « du devoir d’un pays économiquement fort et stable comme l’Allemagne de tout faire » pour aider la Grèce à se « rétablir économiquement et socialement au sein de la zone euro », et « préserver ainsi la cohésion de l’Europe ».

« Berlin s’interpose dans la fusion boursière » entre Deutsche Börse et le LSE (Süddeutsche Zeitung)

Lors d’une réunion de la CDU à Francfort, Helge Braun, ministre adjoint auprès de la chancelière fédérale et membre de la commission Brexit du gouvernement fédéral, a déclaré que le siège de la future holding issue du rapprochement entre la Bourse de Francfort et le  London Stock Exchange devait se trouver en l’Europe continentale, alors que les deux entreprises prévoient à ce stade d’être basée à Londres si la fusion réussit. Un obstacle politique supplémentaire alors que le projet est examiné actuellement à Bruxelles, que le gouvernement de Hesse s’est d’ores et déjà opposé à un siège londonien et que cette question pourrait devenir un enjeu dans les négociations sur le Brexit, commente la Süddeutsche Zeitung.

  1. International

Soudan du Sud : « la situation va encore empirer » (Süddeutsche Zeitung)

La déclaration par les organismes de l’ONU de l’état de famine au Soudan du Sud alarme plusieurs quotidiens, qui rappellent que « c’est l’homme qui a provoqué ce désastre » (Süddeutsche Zeitung, tageszeitung), la guerre civile déclenchée par les rivalités au sein du gouvernement du plus jeune Etat africain ayant plongé le pays dans une crise alimentaire sans précédent. Sans aucun enjeu international, ce conflit n’a jusqu’alors pas suscité de réaction digne de ce nom de l’ONU et du Conseil de sécurité, et le processus de paix engagé au niveau africain ne donne aucun résultat, déplore le quotidien alternatif tageszeitung pour qui, paradoxalement, la déclaration officielle de l’état de famine au Soudan du Sud et l’aide internationale pour combattre ce fléau peuvent constituer un « dernier espoir » de débloquer la situation dans le pays./.