Aujourd’hui en Allemagne

Synthèse de la presse quotidienne

28 février 2017

Ce document est à usage strictement interne et a été réalisé par l’Ambassade de France en Allemagne

  1. La condamnation à la prison à perpétuité de chauffards qui avaient tué un retraité lors d’une course automobile illégale dans les rues de Berlin fait les gros titres de la plupart des journaux : « pour la première fois, des chauffards sont condamnés sur une qualification d’assassinat » (Süddeutsche Zeitung) ; « des automobilistes sont des assassins » (tageszeitung) ; « Enfin ! La justice condamne des chauffards à la perpétuité pour assassinat » (Bild) ; « perpétuité pour les chauffards du Ku’damm » (Der Tagesspiegel). La Frankfurter Allgemeine Zeitung consacre sa Une aux difficultés de la fusion des bourses de Francfort et de Londres (« Londres exprime des réserves à l’encontre du patron de la Deutsche Börse »). Die Welt titre sur la situation de son correspondant en Turquie : « Denis Yücel mis en détention provisoire ». Le quotidien des affaires Handelsblatt publie une interview du commissaire européen allemand Günther Oettinger, désormais en charge du budget (« l’addition de Bruxelles »).
  2. Europe

Visite d’entrée en fonction « peu diplomatique » (taz) de Sigmar Gabriel en Autriche

Toute la presse relève que lors de son premier déplacement à Vienne en tant que ministre allemand des Affaires étrangères, Sigmar Gabriel (SPD) ne s’est pas embarrassé de retenue diplomatique pour « infliger une douche froide » (Frankfurter Allgemeine Zeitung) à son jeune homologue autrichien, le chrétien-démocrate Sebastian Kurz, en « critiquant les positions de Vienne en matière de politique migratoire » (Süddeutsche Zeitung). Sigmar Gabriel a notamment rejeté l’idée, défendue par Sebastian Kurz comme par les conservateurs allemands et dernièrement par le président du parlement européen Antonio Tajani, d’aménager des centres d’accueil de réfugiés en Afrique du Nord. En conférence de presse, il a estimé qu’une telle idée était « totalement irréalisable » en raison des conditions instables en Libye et en Tunisie et qu’il ne convenait pas de « présenter en public des choses qu’on ne peut réaliser » : « je recommande de ne peindre un monde imaginaire qui ne peut pas fonctionner en réalité », a-t-il conclu en mettant en garde contre la déception de l’opinion publique. « Gabriel est déjà en campagne électorale », commente la FAZ.

Echec probable de la fusion des bourses allemande et britannique

En refusant d’accéder à une condition posée par la commission européenne au rapprochement de Deutsche Börse et du London Stock Exchange, Londres a porté un coup probablement fatal à ce projet de fusion, la question du siège social de la future holding étant le véritable point de rupture, s’accordent à constater les quotidiens. « Le Brexit fait sa première victime », résume Die Welt. Tous les journaux soulignent qu’il s’agit d’un revers pour le chef de la bourse de Francfort, Carsten Kenteger. L’erreur commise par ce dernier a été de « sous-estimer la dimension politique » (Handelsblatt) de l’entreprise – notamment de négliger de consulter le gouvernement régional de Hesse, opposé à la perte du siège de la Deutsche Börse à Francfort – et de ne pas anticiper les conséquences d’un vote pro-Brexit sur le projet de fusion, analyse la FAZ. Tous les journaux s’accordent dans le constat que la sortie prévue du Royaume-Uni de l’UE a rendu impossible la future fusion, ni les Allemands ni les Britanniques n’imaginant céder sur l’implantation du futur siège social.

  1. International

Turquie : placement en détention provisoire du journaliste germano-turc Deniz Yücel

« Au terme d’une garde à vue de 13 jours, un juge d’Istanbul a ordonné la mise en détention provisoire du journaliste germano-turc Deniz Yücel », correspondant en Turquie du journal Die Welt, rapporte le tabloïd Bild qui fait part de la réaction de la chancelière, laquelle a jugé cette mesure « amère et décevante ». Le quotidien cite aussi le ministre des affaires étrangères Sigmar Gabriel (SPD), pour qui il s’agit d’une « décision beaucoup trop sévère et de ce fait disproportionnée ». Les autorités turques soupçonnent le journaliste de propagande pour le compte d’une organisation terroriste et d’incitation à la révolte.

Dans un commentaire, la Süddeutsche Zeitung estime que ce qui arrive à Deniz Yücel illustre la disparition de l’Etat de droit en Turquie. « Cette situation est certes désagréable, mais Yücel n’est que l’un des 150 journalistes qui se trouvent actuellement dans les prisons turques, lesquels ne constituent à leur tour qu’une minorité parmi les dizaines de milliers de personnes de toutes professions poursuivies depuis la tentative de putsch ». « Erdogan fait ses adieux définitifs à l’Europe », conclut le journal.

Interview du ministre israélien de la défense dans Die Welt

Dans un entretien réalisé à Munich à l’issue de la Conférence de sécurité, le ministre de la Défense israélien, Avigdor Lieberman, se félicite de la volonté de rapprochement avec Israël manifestée par l’Arabie saoudite face à la menace nucléaire de l’Iran, et déclare que « le temps est venu de former une alliance, une coalition de toutes les forces modérées au Proche-Orient ». Interrogé sur le rôle que peut jouer l’Europe dans la région, il se montre très critique et juge que « la meilleure contribution que l’Europe peut faire dans ce conflit est d’oublier tout simplement le Proche-Orient ».

  1. France-Allemagne

Opel : « à la confiance succède la peur » (Handelsblatt)

« Carlos Tavares, le pdg de PSA, est parvenu à convaincre les responsables politiques du bien-fondé du rachat d’Opel, mais des deux côtés du Rhin, l’inquiétude grandit face à l’idée que certains sites industriels soient les perdants de l’histoire », rapporte le quotidien économique. Selon le journal, Opel redoute que la fabrication de ses moteurs, moins économes et plus polluants que ceux de PSA, soit « menacée ». En France, les syndicats craignent que soit privilégiée la recherche et développement d’Opel plus moderne que son équivalent français, fait valoir le quotidien pour qui la stratégie que poursuivra General Motors après s’être défait d’Opel constitue une inconnue supplémentaire./.