Aujourd’hui en Allemagne – 6 mars 2017

Synthèse de la presse quotidienne

6 mars 2017

Ce document est à usage strictement interne et a été réalisé par l’Ambassade de France en Allemagne

  1. Les tensions dans la relation germano-turque continuent de faire la une de plusieurs quotidiens. « Erdogan reproche à l’Allemagne des pratiques nazies », titrent la Frankfurter Allgemeine Zeitung et la Süddeutsche Zeitung. « Erdogan prête aux autorités allemandes des pratiques nazies », titre Die Welt. Sous le titre « le SPD corrige une faute cardinale », le Tagesspiegel évoque la présentation, attendue ce jour, des propositions de réforme de l’Agenda 2010, notamment l’allongement  de l’indemnité chômage. Le Handelsblatt s’intéresse à la stratégie de la Deutsche Bank concernant sa consolidation financière (« la fuite en avant de Cryan »).
  2. Allemagne-Turquie

Entre Berlin et Ankara, le ton est à nouveau monté d’un cran au cours du week-end, le président Erdogan reprochant au journaliste germano-turc Deniz Yücel, emprisonné en Turquie, d’être un « agent allemand » et qualifiant les interdictions à l’encontre de deux ministres turcs de se produire en Allemagne de « pratiques nazies ». La presse rapporte qu’en dépit d’une annulation en fin de semaine dernière, le ministre turc de l’économie a finalement tenu un meeting hier soir dans un hôtel de Cologne.

Dans une tribune publiée dans l’hebdomadaire Bild am Sonntag, le vice-chancelier et ministre des affaires étrangères SIgmar Gabriel (SPD), qui doit rencontrer en milieu de semaine son homologue turc, appelle, en dépit des tensions actuelles, à ne pas saper les fondements de l’amitié germano-turque. Insistant sur le maintien du dialogue, il critique la décision des autorités turques de « jeter en prison Deniz Yücel », plaide en faveur de sa libération et fait valoir que celui qui veut s’exprimer en Allemagne au nom de la Turquie doit le faire dans le respect des règles qui sont les nôtres.

Dans leurs réactions éditoriales, plusieurs journaux appellent l’Allemagne à respecter, au nom de ses principes démocratiques, la liberté de rassemblement et d’opinion et donc à autoriser la venue en Allemagne, tant que celle-ci ne constitue pas une menace pour l’ordre civil, de responsables politiques turcs en campagne pour le référendum constitutionnel du 16 avril (Die Welt, Handelsblatt). Pour la Süddeutsche Zeitung, il serait toutefois « étrange que l’Allemagne, d’un côté, proteste contre l’arrestation de Deniz Yücel et, de l’autre, autorise la venue en Allemagne de celui-qui a ordonné une telle mesure ». Pour la FAZ qui prône davantage de fermeté envers Ankara, l’Allemagne est bien moins dépendante de la Turquie que certains voudraient le croire car le pays s’est déjà largement détourné de l’Europe, au profit de la Russie ou de la Chine. Le potentiel de coopération est de toute manière amené à diminuer et non à augmenter à l’avenir, juge le quotidien qui constate, comme nombre de ses confrères, que le baromètre des relations bilatérales est tombé « au plus bas ».

  1. Europe

« Querelle à propos du Fonds européen de défense » (Handelsblatt)

Selon le Handelsblatt, qui cite des sources proches de la commission européenne, l’Allemagne s’oppose à la France et à l’Italie au sujet du projet du fonds européen de défense, Paris et Rome préconisant de recourir à des obligations européennes pour financer ce fonds, ce qui, pour Berlin, va à l’encontre « des principes élémentaires de gestion budgétaire et ne serait pas une option viable pour le financement des efforts européens de défense », écrit le quotidien économique. La France et l’Italie « soutiennent avec véhémence » la proposition présentée à l’automne dernier par la Commission européenne, prévoyant une mutualisation d’une partie des dépenses nationales de défense et la qualification des dettes émises à ce dessein de « mesures exceptionnelles » justifiant d’être exemptées du calcul du déficit public selon les critères de Maastricht, poursuit le Handelsblatt. « Les divergences fondamentales entre les membres de la zone euro sur la mutualisation des dettes et les exceptions faites au pacte de stabilité ressortent à l’occasion des négociations sur le fonds européen de défense », commente le journal. La position du gouvernement fédéral est partagée par la fédération allemande de l’industrie d’armement BDSV, ajoute le Handelsblatt.

  1. International

Visite de la chancelière en Tunisie / accord de réadmission entre l’Allemagne et la Tunisie

La chancelière et le président tunisien ont annoncé vendredi la signature d’un accord prévoyant l’identification dans un délai de 30 jours des ressortissants tunisiens sans papiers dont le titre de séjour a été refusé par les autorités allemandes, puis leur refoulement en l’espace d’une semaine, rapporte l’ensemble de la presse. Cette question était au cœur de la controverse sur le dossier du Tunisien Anis Amri, auteur de l’attaque terroriste du 19 décembre contre un marché de Noël à Berlin, les autorités tunisiennes ayant été accusées d’avoir bloqué durant une partie de l’année 2016 son rapatriement, notent les journaux.

  1. France-Allemagne

PSA annonce officiellement la reprise d’Opel

L’ensemble des quotidiens consacraient samedi des articles à la reprise imminente d’Opel par PSA. Dans leurs éditions en ligne, les journaux se font aujourd’hui  l’écho de l’annonce officielle intervenue ce matin : « Peugeot va payer 1,3 milliard d’euros pour Opel » (spiegel online). A l’instar du Handelsblatt qui cite Carlos Tavares (« les salariés d’Opel vont devoir eux-mêmes réussir le virage »), les comptes rendus, factuels à ce stade, des éditions en ligne, font à nouveau état des inquiétudes sur l’avenir des sites allemands au-delà des garanties en cours, jusque fin 2018 pour les emplois et jusque 2020 pour la production et les investissements./.