EDF fait le plein de soleil et de vent

Le groupe, qui met en service un parc éolien en Ardèche, accélère dans les énergies renouvelables.

ÉNERGIE Le virage d’EDF dans les énergies renouvelables est en train de s’accélérer. Mardi, une étape importante a été franchie avec la mise en service du parc éolien de Montagne-Ardéchoise (Ardèche). Sa capacité installée –  66,5 mégawatts (MW) avec 26  turbines – en fait la plus puissante installation dans la région Auvergne-Rhône-Alpes. Elle produira pendant 25 ans l’équivalent de la consommation annuelle en électricité de 72 000 habitants, soit plus de 20 % de la population ardéchoise, souligne-t-on chez EDF Énergies Nouvelles (EDF EN), la filiale du groupe pour les énergies vertes. L’investissement s’élève à quelque 100 millions d’euros. Sur un trimestre, l’entreprise a raccordé presque autant de mégawatts qu’en 2016 – avec deux nouveaux parcs dans l’Hérault et les Pyrénées-Orientales.

EDF EN se développe aussi dans l’énergie solaire. À la fin de la semaine dernière, l’industriel a remporté deux projets de centrales au sol – pour une capacité de 15 MW – dans le cadre de l’appel d’offres organisé par la Commission de régulation de l’énergie (CRE). Actuellement, son parc photovoltaïque atteint 209 MW. Surtout, EDF EN, qui a construit 10 % des installations solaires en activité dans l’Hexagone, se relance complètement sur ce segment. « Au début des années 2010, nous avions décidé de réduire la voilure et revendu ainsi une partie de notre portefeuille ; aujourd’hui, nous recréons une dynamique, commente Nicolas Couderc, directeur France et énergies réparties. L’objectif est de redevenir un acteur majeur du solaire dans le sillage d’une technologie qui progresse à grands pas. »

Cap 2030

Toutes ces initiatives s’inscrivent dans le plan stratégique Cap 2030, présenté à l’automne 2015 et qui prévoit de doubler la capacité renouvelable d’EDF – de 28 à 50 gigawatts (GW). « Pour ce faire, nous allons mettre en service de 5 à 6 GW en France au cours des quinze prochaines années, soit un rythme annuel de 150 à 200 MW, ­précise Nicolas Couderc. C’est l’occasion de rappeler que le territoire national est le premier pays en termes d’activités et d’emplois pour EDF EN, avec une part de près de 15 %. » L’enveloppe globale des projets se partagera de manière équitable entre les énergies marines – avec l’éolien en mer comme tête de pont – et les énergies terrestres (éolien et solaire). Nicolas Couderc se félicite des avancées administratives concernant le développement du renouvelable en France, « dans le sens d’une simplification des procédures et d’un dialogue plus constructif entre les différents acteurs ».

Enfin, la montée en puissance d’EDF EN se vérifie également dans le succès de ses offres en autoconsommation. Celles-ci permettent aux clients – entreprises comme particuliers – de consommer eux-mêmes l’énergie produite par les panneaux solaires installés sur leur toit par EDF EN. L’activité est en plein essor.

Le Figaro 15/03/2017