Electricité : Engie diversifie ses offres vers l’autoconsommation et la mobilité

Le groupe lance des offres autour de la voiture électrique et du solaire.

Comme ses concurrents EDF, Lampiris ou Eni, Engie profite de ses expériences à l’étranger, dans des pays souvent moins régulés et plus concurrentiels, pour importer de nouvelles recettes commerciales. Après une vague d’offres des différents acteurs du secteur à prix fixe ou garanties 100 % énergies vertes, Engie a dévoilé mercredi trois nouvelles offres de fourniture d’électricité à destination des particuliers. La première est un tarif différencié le week-end (-30 % sur le tarif réglementé hors taxes, du vendredi minuit au dimanche minuit). Engie, qui vient d’annoncer l’acquisition du fabricant de bornes de recharge EV-Box, creuse aussi le sillon de la voiture électrique, en proposant l’installation d’une borne de recharge chez les particuliers. Enfin, le groupe gazier riposte à EDF en entrant sur le marché de l’autoconsommation, en proposant l’installation de panneaux solaires et d’un système de pilotage, baptisé « My Power », pour répondre à l’aspiration à produire soi-même.

Déploiement de Linky

Si ces offres sont des niches commerciales, Engie entend surfer sur la croissance du marché des véhicules électriques (30.000 immatriculations neuves l’an dernier) ou sur le déploiement du compteur communiquant Linky, qui doit permettre une relève en quasi-temps réel des consommations. L’offre Week-end était déjà accessible aux ménages dotés d’un compteur Linky (3 millions de compteurs ont été installés, soit 10 % de l’objectif de 2021) mais Engie propose l’installation d’un module radio sur les anciens compteurs pour accélérer le mouvement et ainsi essayer de distancer la concurrence.

Ces offres s’inscrivent dans le plan de transformation sur trois ans d’Engie (« Les Echos » du 3 mars), qui cherche à tempérer son ADN gazier en développant sa production et sa commercialisation d’énergies renouvelables. Fin octobre, le groupe, qui compte 3,2 millions de sites clients en électricité en France, a, par exemple, annoncé que l’électricité de tous ses nouveaux clients serait garantie verte, sans surcoût. Sur les 350.000 nouveaux contrats signés depuis, le groupe estime à 10 % le surcroît de ventes lié à cette annonce.

Alors que la consommation d’électricité stagne en France, Engie ne veut plus être seulement vendeur d’une « commodité » (la molécule de gaz et l’électron) mais aussi de services, à l’instar, d’ailleurs, de ses concurrents : installation de panneaux solaires, maintenance des installations, conseils en efficacité énergétique… A long terme, il explore aussi le marché du « peer to peer » qui permettra à des particuliers d’échanger entre eux de l’énergie, un marché sur lequel il pourrait jouer un rôle d’intermédiation.

Au total, le groupe dirigé par Isabelle Kocher, qui compte 23 millions de contrats gaz ou électricité dans le monde (dans douze pays), en vise 30 millions à l’horizon 2020, soit une croissance de 30 %. L’excédent brut d’exploitation (Ebitda), à 600 millions d’euros aujourd’hui, affiche des objectifs plus ambitieux, avec une croissance espérée de 50 %.
Les Echos 16/03/2017