Synthèse hebdomadaire des publications des think tanks au 23 Mars 2017

Ambassade de France à Washington

Think Tank Hebdo

CONFERENCE A SUIVRE

L’Atlantic Council organise le 30 mars une conférence intitulée The State of Human Rights in Putin’s Russia sur la pression exercée par le pouvoir rusRe contre les journalistes et les opposants.

TERRORISME ET NOUVEL ORDRE MONDIAL

La lutte contre le terrorisme, la relation avec la Russie et l’OTAN préoccupent les think tankers, qui soulignent notamment l’importance d’une stratégie à plusieurs niveaux afin de lutter contre Daech.

L’expert de la Brookings estime que les maires et les autorités locales « devraient être partie prenante » des discussions et de l’élaboration d’une stratégie à « plusieurs niveaux » contre Daech. Bien que les Etats aient un rôle primordial à jouer dans la lutte contre le terrorisme, l’expert avance que les autorités locales ont une « meilleure connaissance » des problèmes auxquels font face leurs populations. De ce fait, ils peuvent cibler plus facilement les facteurs favorisant la radicalisation dans leurs communautés. Il cite comme exemple plusieurs villes d’Europe comme Amsterdam, Helsinki et Toulouse, qui ont mis en place des structures de lutte contre le terrorisme qui incluent les forces de police locales et des acteurs de la société civile comme les organismes de lutte contre la pauvreté. Des villes américaines comme New York et Boston commencent notamment à s’inspirer de ces modèles, indique l’expert. La coopération entre les différents niveaux de gouvernement « est plus que jamais nécessaire » pour faire face au terrorisme qui est « en constante évolution », conclut E. Rosand.

Les pays membres de l’OTAN estiment que la Russie menace l’intégrité politique de plusieurs pays, notamment par sa stratégie de déstabilisation informatique par des campagnes de désinformation et de piratage. A l’inverse, l’auteur rappelle que pour Moscou, la menace provient de l’Occident qui voudrait « cerner la Russie » par des alliances et des traités, afin de la déstabiliser, estime R. Sokolsky. Le manque de communication entre le Kremlin et l’Occident ne fait « qu’empirer » une série de perceptions « parfois fausses » entretenues des deux côtés, indique le politologue. En outre, il estime « peu probable » que la relation entre Moscou et Washington s’améliore rapidement. Il indique plutôt que les deux pays  continueront de s’affronter « par acteurs interposés». L’expert mentionne également que les deux pays doivent « évaluer » les capacités militaires et diplomatiques de l’un et de l’autre – un exercice qui peut s’avérer dangereux – selon lui. À ce titre, l’ingérence du Kremlin dans les élections aux États-Unis et ses interventions militaires en Crimée et en Syrie, forcent l’OTAN à revoir sa stratégie face à Moscou. L’impasse actuelle entre la Russie et l’OTAN pourrait s’avérer dangereuse si l’un des deux acteurs « commet une erreur d’interprétation » conclut le chercheur.

« Le terrorisme se définit par la violence et par la peur causée par une perception de vulnérabilité ». Tel est le constat du politologue qui estime que les autorités doivent faire preuve de rationalité dans la mise en œuvre de leurs stratégies anti-terrorisme. Selon lui, il est difficile d’assurer la sécurité du public tout en contrôlant l’anxiété créé par certaines mesures. Il estime que les médias, dont l’influence ne cesse de croître depuis 20 ans, « accentuent le sentiment de panique » du public. À ce titre, Il cite comme exemple les attaques du 11 septembre 2001 à New York – « combien de fois avez-vous vu les tours jumelles s’effondrer » ? Selon lui, il est plus facile et d’appeler à une augmentation des mesures de sécurité sans nécessairement les justifier. Par ailleurs, en demandant d’être «constamment en sécurité » le public contribue lui-même à l’augmentation de l’anxiété et du sentiment de peur collective. En somme, le chercheur conclut qu’une population « psychologiquement plus forte » serait plus résiliente lorsqu’elle fait face au terrorisme et que les politiciens «ont intérêts » à éduquer leurs citoyens sur les motivations fondamentales de ces groupes afin de limiter l’incompréhension.

LUTTE CONTRE LE CHANGEMENT CLIMATIQUE

Les experts du think tank progressiste s’alarment des propositions budgétaires de l’administration Trump concernant la lutte contre le changement climatique. Selon eux, les coupes envisagées à l’Agence de la protection de l’environnement et au Département d’État auront des conséquences « désastreuses ». Ils notent «l’aspect idéologique » derrière certaines coupes notamment le programme américain de développement des énergies renouvelables, qui est « bénéfique pour l’économie ». Ils estiment également qu’il est dans l’intérêt des États-Unis de favoriser le développement durable des pays les plus pauvres. Selon eux, les conséquences économiques du changement climatique dans les pays en développement s’élèvent à plus d’un milliard de dollars.. Avec ce budget, l’administration Trump ne met pas « l’Amérique avant tout » mais donne plutôt l’opportunité aux « rivaux des États-Unis » de prendre le leadership dans la lutte contre le changement climatique, concluent les think tankers.