Synthèse de la presse américaine du 23 Mars 2017

 

Jeudi 23 mars 2017

Ambassade de France aux USA

Réalisation : Tristan-Aurel Mouline

Validation : Emmanuelle Lachaussée

  1. France/Europe

Terrorisme

L’attaque terroriste perpétrée à Londres le 22 mars fait la « une » des médias (WP, NYT, WSJ, The Daily Beast, National Review). « Même les efforts déployés par le Royaume-Uni pour lutter contre le terrorisme ne suffisent donc pas », s’inquiète l’équipe éditoriale du Wall Street Journal qui appelle à la vigilance, estimant que ces actes démontrent que la menace terroriste, loin de s’être amoindrie, pourrait s’aggraver sur le continent européen alors que Daech perd du terrain au Moyen-Orient. Le Washington Post note pour sa part que le mode opératoire de l’attaque s’inscrit dans une configuration similaire à celle des précédents attentats caractérisés par des capacités technologiques relativement faibles. The Atlantic estime cependant que les terroristes renouvellent sans cesse leurs actions, cette fois en visant un bâtiment officiel.

Alors que les autorités américaines et britanniques ont interdit aux passagers en provenance de la région Moyen-Orient et Afrique du Nord de transporter en cabine des appareils électroniques de taille supérieure à un téléphone portable, « la France, l’Allemagne et les Pays-Bas ne feront pas de même », note le Wall Street Journal. La décision ce ces pays d’Europe continentale est de nature à faire peser un risque sur la sécurité des Américains et des Britanniques, estime le quotidien : « les terroristes en provenance du Moyen-Orient n’auront qu’à faire une escale dans l’un de ces pays pour pouvoir transporter en cabine leurs appareils électroniques (ordinateur portable, tablette…) », précise le journal.

Le Christian Science Monitor souligne « la décision sans précédent » de Berlin d’expulser, bien qu’ils soient nés en Allemagne, deux individus suspectés de préparer des attaques terroristes.

  1. International

Lutte contre Daech

L’analyse du ministre des Affaires étrangères Jean-Marc Ayrault sur la situation en Syrie à l’occasion de son déplacement à Washington, où il participait à la rencontre entre les ministres de la coalition qui lutte contre Daech, fait l’objet d’un vif écho médiatique. Le Washington Post et CNN soulignent que le Ministre attend davantage de « clarté » de la part des Etats-Unis au sujet de la proposition de « zones provisoires de stabilité » émise par son homologue Rex Tillerson et de « ce qu’attend Washington de la Russie ». De même, le Wall Street Journal note que le Ministre souhaite davantage de « précisions » concernant  l’offensive de Rakka et la stratégie de stabilisation de la ville une fois qu’elle aura été libérée. A cet égard, le Washington Post note que le Ministre a insisté, au-delà des aspects strictement militaires, sur l’importance des enjeux politiques et de gouvernance pour éradiquer durablement la menace terroriste dans la région. A Mossoul, « la réconciliation des Irakiens sera d’ailleurs aussi difficile que fondamentale », indique le Christian Science Monitor.

Selon le New York Times, « l’assaut militaire très important » qu’ont amorcé les troupes américaines en Syrie pour reprendre Rakka des mains de Daech montre que le Pentagone jouit d’une marge de manœuvre accrue.

Corée du Nord

            Tandis que de nombreux observateurs ont estimé que le secrétaire d’Etat Rex Tillerson avait été trop « déférent » vis-à-vis de Xi Jinping lors de son déplacement en Chine où il a appelé au « respect mutuel », l’équipe éditoriale du Washington Post y voit une stratégie destinée à obtenir le soutien de Pékin face à Pyongyang. Le journal s’en félicite, jugeant que « la patience stratégique » de l’administration Obama avait conduit Washington à ignorer la menace nucléaire nord-coréenne, et estime que le régime de Kim Jong-un doit subir « le même traitement que celui qui avait été décidé à l’égard de Téhéran ».

En revanche, le Los Angeles Times estime que « les Etats-Unis doivent se préparer à la guerre s’ils excluent tout processus de négociation avec la Corée du Nord », comme l’a laissé entendre Rex Tillerson lors de son déplacement.

III. Politique intérieure          

Etats-Unis – Russie / Ukraine

            Le Washington Post et le Wall Street Journal soulignent que la Maison Blanche essaie de se distancier de Paul Manafort – qui avait dirigé la campagne présidentielle de Donald Trump pendant plusieurs mois – alors que « ses liens avec la Russie refont surface » après que l’Associated Press  a révélé, le 22 mars, que celui-ci avait exercé en qualité de consultant pour promouvoir les intérêts russes – et, en particulier, ceux d’Oleg Deripaska, un oligarque proche du président Poutine.

L’ancien secrétaire général de l’Otan Anders Rasmussen signe une tribune du Wall Street Journal dans laquelle il estime que le meilleur moyen pour Donald Trump d’apporter un démenti aux accusations de collusion entre son équipe et le Kremlin serait de s’engager davantage dans la résolution du conflit entre Kiev et Moscou. L’ancien Premier ministre du Danemark accuse le Russie d’exacerber les tensions et appelle Washington à durcir le ton vis-à-vis de Moscou pour accroître son influence : « même durant la Guerre Froide, Ronald Reagan n’a pas hésité à renforcer la présence militaire américaine en Europe ».

Nouvelle administration

            « La Maison Blanche de Donald Trump ressemble de plus en plus au Kremlin de Vladimir Poutine », titre CNN qui dénonce notamment les attaques du président américain envers les médias, la mainmise de membres de la famille de Donald Trump sur l’exercice du pouvoir, la défense des intérêts privés au détriment de l’intérêt général ou encore « l’avènement de l’ère de la post-vérité ».

En « une », le Washington Post s’étonne de la hausse significative du budget prévu pour la protection de Donald Trump et de sa famille. 60 millions de dollars supplémentaires seront nécessaires pour assurer la protection du président américain et de ses proches, dont près de la moitié pour celle de sa famille qui réside à la Trump Tower de New York.