Aujourd’hui en Allemagne

Synthèse de la presse quotidienne

Ce document est à usage strictement interne et a été réalisé par l’Ambassade de France en Allemagne

24 mars 2017

  1. L’attaque terroriste à Londres continue de faire les gros titres de la presse allemande ce matin. La Frankfurter Allgemeine Zeitung et la Süddeutsche Zeitung relèvent que « l’auteur de l’attentat était connu des services de renseignement ». Die Welt met en avant que  « l’EI revendique l’attaque ». Pour Der Tagesspiegel, « les autorités craignent que l’acte terroriste ne fasse des émules ».
  2. Allemagne

« Le parlement européen réclame à Martin Schulz des explications » (FAZ)

Les soupçons pesant depuis quelques années sur l’ancien président du parlement européen d’avoir fait bénéficier certains de ses plus proches collaborateurs parlementaires de primes et autres avantages indus refont surface à la faveur de la campagne électorale allemande et de l’élection triomphale de Martin Schulz à la tête du SPD, constate la presse. La commission chargée du contrôle budgétaire au parlement européen, dirigée par l’eurodéputée CDU Inge Gräßler, a ainsi adopté une résolution demandant à M. Schulz de revenir sur les mesures incriminées, rapportent la FAZ, le Tagesspiegel et Bild. Pour la Berliner Zeitung, même si l’ancien président du parlement européen a probablement profité, comme beaucoup d’autres, d’un système peu regardant sur l’usage fait de l’argent du contribuable, il serait bon que Martin Schulz reconnaisse avoir fait une erreur afin de ne pas décevoir la confiance retrouvée d’une base électorale désabusée.

Elections régionales en Sarre : « Merkel tremble de perdre une alliée » (Bild)

Les élections régionales de ce dimanche dans le plus petit Land allemand de la Sarre pourraient se solder par la défaite inattendue de la populaire ministre-présidente sortante, Annegret Kramp-Karrenbauer (CDU), puisque les derniers sondages montrent que le SPD et la gauche radicale emmenée par l’ancien ténor du SPD Oskar Lafontaine pourraient être en mesure de former une coalition majoritaire, notent plusieurs journaux. Angela Merkel perdrait ainsi une alliée aussi loyale que pragmatique et l’une des voix qui défendent avec le plus de résolution sa politique migratoire, souligne le tabloïd Bild.

  1. Europe

Réactions partagées à la tribune de Sigmar Gabriel sur la politique européenne

La tribune publiée mercredi dans la FAZ par le ministre allemand des Affaires étrangères, pour dénoncer la « vision faussée » des Allemands sur leur pays qui serait la « bête de somme » d’une Europe « paresseuse » et pour appeler à augmenter au contraire la contribution financière de l’Allemagne, suscite des réactions partagées. Interrogés par la Süddeutsche Zeitung, l’ancien dirigeant des Verts Jürgen Trittin et le député CDU Gunther Krichbaum, président de la commission des Affaires européennes au Bundestag, ont salué cette initiative. Sur l’antenne de la radio publique Deutschlandfunk, le ministre allemand des Finances Wolfgang Schäuble, déplore au contraire un message allant « totalement dans la mauvaise direction » et souligne qu’à son sens, le problème de l’Europe « n’est pas un problème d’argent, mais un problème d’utilisation de cet argent ». La cheffe de file des députés CSU au Bundestag, Gerda Hasselfeldt, a également fustigé dans les journaux du groupe Funke Medien l’initiative de Sigmar Gabriel, qui, critique-t-elle, ouvrirait grand la porte à la gabegie budgétaire et à l’endettement.

Sigmar Gabriel « comprend la Grèce » (Berliner Zeitung)

Le premier déplacement à Athènes du nouveau ministre allemand des Affaires étrangères fait l’objet de nombreuses correspondances qui s’accordent à relever la bonne entente avec son homologue grec Nikos Kotzias (dont les journaux rappellent qu’il est germanophone et a étudié et enseigné en Allemagne). Tant sur la question migratoire que sur celle non moins épineuse du déblocage de nouvelles aides financières des créanciers d’Athènes, Sigmar Gabriel s’est montré conciliant avec ses hôtes, relève l’ensemble de la presse. « Certaines de ses phrases ont dû résonner comme une musique douce à l’oreille de Tsipras, notamment quand il a déclaré que l’Allemagne avait la mission de soutenir la croissance et l’emploi dans toute l’Europe et loué la politique de réforme du gouvernement grec », pointe Die Welt. Venant au lendemain de sa tribune appelant l’Allemagne à investir davantage dans le budget européen, ces déclarations de Sigmar Gabriel ont provoqué la fureur de Wolfgang Schäuble qui les a vivement critiquées sur Deutschlandfunk.

60e anniversaire du Traité de Rome

A la veille du sommet commémoratif au cours duquel les Etats de l’Union européenne réunis à 27 doivent adopter une déclaration sur l’avenir de l’Europe, les quotidiens publient nombre d’avant-papiers et de cahiers spéciaux revenant sur les acquis européens. Au-delà des constats sur « l’histoire d’une réussite malgré les crises » (Berliner Zeitung) et une Europe « pleine de défauts mais irremplaçable » (Tagesspiegel), « qu’il faudrait inventer si elle n’existait pas » (FAZ), les analyses et éditoriaux reprennent le cours des interrogations de ces derniers mois sur l’état de délitement des relations intra-européennes et la manière d’insuffler un nouvel élan à la construction européenne. Comparant le projet de déclaration des 27 avec celle célébrant « avec pathos » les 50 ans du Traité de Rome, le Handelsblatt considère que « l’UE est revenue à une vision plus réaliste » : « on parlera encore de la fierté des acquis mais les énormes problèmes non résolus – pression migratoire, terrorisme, protectionnisme, déséquilibres sociaux et économiques – seront cette fois évoqués franchement », constate la correspondante à Bruxelles du quotidien économique. Pour le Handelsblatt, le projet d’une Europe à plusieurs vitesses porte en lui le risque d’une désintégration in fine de l’Union mais « le statu quo n’est pas une option » et les Européens « doivent oser entamer un cure de jouvence politique ».

  1. France

2ème anniversaire du crash de la Germanwings

Quelques radios, dans leurs flashs d’actualité, et le tabloïd Bild rappellent que le père du co-pilote Andreas Lubitz, qui conteste les conclusions de l’enquête sur le crash aérien de la Germanwings survenu il y a tout juste deux ans, tient aujourd’hui une conférence de presse pour étayer ses thèses, provoquant « la colère des familles des victimes », souligne Bild qui rappelle la chronologie des faits, les éléments accablant le co-pilote et les conclusions du rapport d’enquête du BEA./.