Synthèse de la presse américaine du 3 Avril 2017

 

Lundi 3 avril 2017

Ambassade de France à Washington

Réalisation : Tristan-Aurel Mouline

Validation : Emmanuelle Lachaussée

  1. France/Europe

Election présidentielle Française

La National Review s’étonne du déroulement de la campagne présidentielle en France où « la réalité dépasse la fiction ». Le Washington Post consacre pour sa part un article à  Marine Le Pen qui « se distancie de Donald Trump ». Selon le quotidien, la défaite de Geert Wilders aurait conduit la présidente du Front national à assouplir ses positions eurosceptiques et à invoquer, à l’approche du premier tour de l’élection, « la volonté du peuple français » plutôt que de s’inscrire dans le cadre d’un élan populiste international. Enfin, Foreign Policy brosse le portrait de Jean-Luc Mélenchon qui se compare à Bernie Sanders.

  1. International

Etats-Unis – Chine

            La rencontre entre Xi Jinping et Donald Trump, qui aura lieu les 6 et 7 avril, suscite déjà de nombreux commentaires. L’équipe éditoriale du Wall Street Journal estime que le président américain a raison de vouloir « mettre la pression » sur son homologue chinois dans des domaines tels que la propriété intellectuelle et le vol électronique afin que Pékin cesse « ses mauvaises pratiques ». Elle exhorte en revanche Donald Trump à ne pas compromettre les effets bénéfiques du commerce entre les deux pays, d’autant que, selon de nouveaux travaux de recherche, les importations favorisent l’accroissement de la compétitivité de la main-d’œuvre.

Le Washington Post rapporte, pour sa part, que l’équipe du président chinois aurait prévu de donner des « gages » au président américain afin qu’il puisse présenter cette rencontre sur Twitter comme une victoire des Etats-Unis, pour, en réalité, mieux négocier sur le long terme avec Washington.

Enfin, le New York Times s’intéresse, en « une », au rôle central et « inhabituel » que joue Jared Kushner, le gendre du président américain, dans la relation sino-américaine dont la dimension « hautement personnelle » est très « risquée » compte tenu des divergences économiques et de sécurité majeures qui prévalent entre les deux pays. Dans le Washington Post, Josh Rogin ajoute qu’une partie de l’administration, favorable à « un affrontement avec les Chinois » sur plusieurs sujets clefs, s’inquiète que Jared Kushner soit aussi soucieux de « réchauffer les relations » entre Pékin et Washington.

Etats-Unis – Egypte

La visite, ce jour, du président Abdel Fatah al-Sissi à la Maison Blanche « marque un changement dans la politique étrangère américaine vis-à-vis de l’Egypte », titre le Washington Post. « D’aucuns y voient une justification des méthodes de gouvernance du dirigeant égyptien qui pourrait encore accroître l’oppression de son peuple », ajoute le quotidien qui s’inquiète du peu d’intérêt que semble porter la nouvelle administration aux questions des droits de l’homme. Dans le même journal, Jackson Diehl appelle donc Donald Trump à demander la libération de la citoyenne américaine Aya Hijazi, actuellement détenue en Egypte.

Etats-Unis – Russie

Selon le Wall Street Journal, la fermeté de la représentante des Etats-Unis auprès des Nations unies, Nikki Haley, vis-à-vis de la Russie – dont témoignent notamment ses déclarations sur l’annexion de la Crimée qu’elle juge « illégitime » – suggère que le rapprochement initialement voulu par le président américain entre Washington et Moscou est improbable dans un contexte de suspicion relative aux liens présumés entre l’équipe de Donald Trump et le Kremlin durant la campagne présidentielle américaine. L’équipe éditoriale du New York Times ajoute que l’un des enjeux clefs de la relation bilatérale entre les Etats-Unis et la Russie concerne la réponse qu’apportera Washington à la violation par Moscou d’un traité anti-missiles de 1987, « une clef de voûte de la paix désormais fragilisée ».

Syrie

Selon le Wall Street Journal, en « une », « le Hezbollah sort vainqueur de la guerre civile en Syrie ». En combattant les forces de Daech, le groupe libanais est devenu « plus fort, plus indépendant et responsable de milices syriennes qui pourraient être déployées dans d’autres pays ».

III. Politique intérieure          

Nouvelle administration

Le Washington Post souligne que Nikki Haley, la représentante des Etats-Unis auprès des Nations unies, s’est imposée au sein de la nouvelle administration comme « une voix acharnée de la politique étrangère américaine ». Elle se démarque d’autant plus que le secrétaire d’Etat Rex Tillerson apparaît effacé, ajoute le journal. Evoquant, par exemple, ses prises de position sur la Syrie (jugeant que le départ de Bachar el-Assad n’est plus une priorité) ou sur l’ONU (accusant l’organisation d’un biais anti-Israël), Nikki Haley chercherait à se positionner comme future candidate potentielle à l’élection présidentielle américaine, conclut le quotidien.

« Notre président malhonnête ». Tel est le titre d’un éditorial du Los Angeles Times qui déplore le manque de respect de Donald Trump envers les institutions américaines, les libertés qu’il prend vis-à-vis de la réalité des faits et son goût pour les théories du complot. « Comment cela se terminera-t-il ? », s’interroge le quotidien, inquiet des 1400 jours à venir du mandat de Donald Trump.