Aujourd’hui en Allemagne 4 Avril 2017

Synthèse de la presse quotidienne

Ce document est à usage strictement interne et a été réalisé par l’Ambassade de France en Allemagne

4 avril 2017

  1. L’explosion dans le métro de Saint-Pétersbourg fait les gros titres de la presse allemande ce matin : « des morts et des blessés dans l’attentat du métro de Saint-Pétersbourg » (Frankfurter Allgemeine Zeitung), « alerte terroriste à Saint-Pétersbourg » (Süddeutsche Zeitung), « de nombreuses victimes dans l’attentat du métro de Saint-Pétersbourg » (Die Welt), « des morts dans l’attentat de Saint-Pétersbourg » (Der Tagesspiegel). Le quotidien des affaires Handelsblatt publie une interview de Jens Stoltenberg, dans laquelle le secrétaire général de l’OTAN réaffirme son souhait d’une hausse des budgets de défense des Alliés et notamment de l’Allemagne (« l’appel à l’Europe du patron de l’OTAN »).
  2. Allemagne

Campagne électorale / « le gouvernement fédéral rejette l’idée d’une ‘loi islam’ » (FAZ)

Le porte-parole de la chancelière Merkel a opposé une fin de non-recevoir à l’idée lancée par l’un des ténors de l’aile droite de la CDU, Jens Spahn, de codifier les droits et devoirs des musulmans d’Allemagne, rapporte la Frankfurter Allgemeine Zeitung. Le quotidien conservateur déplore qu’en dénonçant trop rapidement un projet « populiste » et « anticonstitutionnel », les critiques aient ignoré l’intention de fond des partisans d’une telle législation, à savoir réglementer la formation et le financement des imams et lutter contre l’opacité des associations musulmanes et mosquées. « Or malgré toutes les conférences et tables-rondes sur l’islam au niveau fédéral et régional, on n’a pas avancé sur ces points », fait valoir la FAZ pour qui l’attitude timorée des gouvernements et parlements dès qu’il s’agit de liberté de culte fait uniquement le lit du parti populiste de droite AfD.

Campagne électorale / « Horst [Seehofer] retourne sa chemise » (Bild)

Après avoir voué aux gémonies des mois durant sa politique migratoire et lui avoir infligé fin 2015 un camouflet public lors du congrès de la CSU, le ministre-président de Bavière et chef de la CSU, Horst Seehofer, chante à présent les louanges d’Angela Merkel et impose à ses troupes la même discipline, ironise le tabloïd Bild. Le journal populaire conservateur ne croit pas à un revirement profond – « leur relation est irrémédiablement dégradée depuis qu’il l’a accusée début 2016 de ‘règne du non-droit’, une expression employée d’ordinaire pour qualifier la RDA », souligne Bild – et juge qu’il s’agit uniquement d’une tentative de réparer les pots cassés pour sauver une majorité conservatrice aux législatives. « Reste à savoir si ce n’est pas trop tard pour convaincre ses propres électeurs », ajoute le journal.

« Les petits partis remettent de la couleur dans la campagne » (Bild)

Alors que les derniers sondages confirment la baisse du parti populiste de droite AfD (9%, soit le plus bas score depuis octobre 2015 dans le sondage INSA de ce jour), le tassement des Verts à 6,5% et enfin une légère remontée du FDP à 6,5% et de Die Linke à 9%, le quotidien conservateur se réjouit de ce que cette tendance permette à nouveau d’envisager diverses coalitions de gouvernement, « la seule alternative étant d’en rester à une grande coalition ». Dans ce même sondage, le SPD à 32,5% (+0,5) devance légèrement la CDU/CSU à 32%.

  1. Allemagne / Turquie

« Le consul général d’Allemagne autorisé à rendre visite au journaliste incarcéré Deniz Yücel » (Bild)

Les journaux entrevoient un début d’éclaircie dans les relations entre Ankara et Berlin après que la Turquie, « qui n’y était pas obligée » (Süddeutsche Zeitung, Der Tagesspiegel), a autorisé hier l’assistance consulaire allemande au correspondant germano-turc de Die Welt Deniz Yücel. Les journaux attribuent une grande partie de ce résultat à la pression exercée sans relâche sur Ankara par le nouveau ministre des Affaires étrangères Sigmar Gabriel (SPD). Ce dernier a encore profité de la ministérielle de l’OTAN vendredi pour rappeler à son homologue turc la promesse faite par le Premier ministre turc à la chancelière, avant de pointer samedi dans un entretien au Spiegel le traitement « inacceptable juridiquement et politiquement » infligé à Deniz Yücel, rappelle la presse. Cette pression a également été accentuée par son prédécesseur et nouveau président fédéral Frank-Walter Steinmeier (SPD), qui avait en termes très clairs appelé le président Erdogan à libérer D. Yücel lors de son premier discours, note le Tagesspiegel. « Qui a dit que les interventions critiques étaient contre-productives ? La pression, cela marche », constate le journal en regrettant que la chancelière fédérale n’en fasse pas usage vis-à-vis du président turc.

Dans un éditorial plus général, le Handelsblatt estime que l’Union européenne doit prévenir très clairement – et en amont – la Turquie des conséquences d’une issue positive du référendum en termes de négociations d’adhésion et d’aides financières, l’économie étant le talon d’Achille de R.T. Erdogan. « L’UE et le gouvernement fédéral doivent faire preuve de clarté, de franchise et d’assurance. Merkel va devoir très vite rompre son silence » avant que ne se close le scrutin le 9 avril pour les Turcs d’Allemagne, estime aussi le Handelsblatt.

A ce jour, 141 éditorialistes et journalistes d’investigation sont incarcérés au même motif en Turquie, rappelle pour sa part Die Welt en énumérant leurs noms.

  1. International

Saint-Pétersbourg : « le retour du terrorisme » (Süddeutsche Zeitung)

Tout en faisant l’analogie avec les attaques terroristes qui ont touché Paris, Berlin, Istanbul, Bruxelles ou Londres, les quotidiens s’interrogent sur les composantes russes de l’attentat de Saint-Pétersbourg, tous soulignant qu’il a été perpétré le jour où Vladimir Poutine était en visite dans sa ville natale. « Est-ce le symbole que cherchait l’auteur de l’attentat ? » s’interroge la Frankfurter Allgemeine Zeitung en rappelant que les extrémistes tchétchènes alimentent les rangs de Daech et sont responsables des attentats dans le métro de Moscou en 2010. « Ça ne peut pas être le fait du hasard, cela ressemble à une démonstration de force de la part des auteurs de l’attentat », estime aussi la Rheinische Post. « Cette attaque se produit précisément à un moment où la Russie politique est affaiblie par les manifestations massives dans tout le pays », constate la Süddeutsche Zeitung. A l’instar du journal de Munich, les quotidiens estiment que quelle qu’en soit l’origine, l’expérience d’une même vulnérabilité ne peut que rapprocher la Russie et les capitales occidentales dans la lutte contre le terrorisme./.