Synthèse de la presse américaine du 19 Avril 2017

 Mercredi 19 avril 2017

Ambassade de France à Washington

Réalisation : Tristan-Aurel Mouline

Validation : Emmanuelle Lachaussée

  1. France/Europe

Election présidentielle française

Cette année, l’élection présidentielle en France est « un référendum sur la place des Musulmans dans la société française, laquelle est sans doute la plus anxieuse d’Europe », selon le Washington Post ; « un test pour la zone euro », selon CNBC ; et « un test pour la démocratie », selon l’édition en ligne de la National Review.

Par ailleurs, USA Today publie de courts portraits des cinq principaux candidats tandis que Bloomberg indique que les sondeurs sont « déroutés » par le resserrement des intentions de vote entre les quatre premiers. La chaîne ajoute que « le ‘rouge’ Mélenchon effraie les riches qui envisagent de s’exiler ». « Les électeurs pourraient donc avoir le choix entre un gauchiste radical et une néo-fasciste », s’alarme le New York Magazine. NPR note pour sa part que l’équipe d’Emmanuel Macron a recours à des techniques de campagne utilisées traditionnellement aux Etats-Unis, tels que le porte-à-porte.

Brexit

La décision de Theresa May d’organiser des élections législatives anticipées fait la « une » des médias (WP, NYT, WSJ). L’équipe éditoriale du Wall Street Journal la juge opportune et espère que la Première ministre britannique saura « proposer une vision axée sur des réformes favorables à la croissance pour faire du Royaume-Uni post-Brexit la Mecque de l’investissement et des ressources humaines ». Egalement dans un éditorial, Bloomberg estime que « ce pari est quitte ou double ».

Autres articles à signaler :

L’expert du Council on Foreign Relations Sebastian Mallaby livre une analyse alarmiste sur l’avenir de l’Europe dans une tribune publiée par le Washington Post. Selon lui, la victoire d’Emmanuel Macron ou celle de Theresa May ne permettront pas, à terme, « d’échapper à l’abîme ».

Après l’arrestation de deux individus suspectés de préparer un attentat contre l’un des dirigeants à l’élection présidentielle française qu’évoquent TIME et le Wall Street Journal, le New York Times souligne les efforts déployés par les autorités pour lutter contre la menace terroriste – rappelant que plus 50 000 forces de l’ordre seront déployées à l’occasion de cette échéance électorale.

  1. International

Corée du Nord

Contrairement à ce qui avait été annoncé de manière « spectaculaire » la semaine dernière et présenté « comme le signe d’une réponse américaine plus ferme aux menaces de Pyongyang », le porte-avion américain Carl Vinson et les trois navires qui l’accompagnaient ne se dirigeaient pas vers la péninsule coréenne mais dans la direction opposée, rapporte le Washington Post. Le président Trump avait pourtant lui-même déclaré sur Fox News, le 11 avril, qu’une « armada » se dirigeait vers la péninsule, ajoute le New York Times. La Maison-Blanche, qui s’est justifiée en faisant état d’éléments communiqués par le département de la Défense, a indiqué que les vaisseaux étaient désormais en route vers la péninsule, ajoute le quotidien.

Etats-Unis – Asie

Les médias sont très attentifs au déplacement du vice-président américain en Asie. Mike Pence a notamment appelé au renforcement des relations commerciales bilatérales des Etats-Unis, suggérant que des négociations pourraient être engagées avec le Japon et qu’une révision de l’accord avec la Corée du Sud pourrait intervenir, indique le Washington Post. Dans le domaine de la défense, il a réaffirmé l’importance de l’alliance militaire entre Washington et Tokyo, jugeant qu’elle constitue « le socle de la paix, de la prospérité et de la liberté dans la zone Asie-Pacifique », rapporte le Wall Street Journal.

Syrie / Arabie Saoudite / Yémen

Dans une tribune publiée par le Wall Street Journal, l’ambassadeur d’Arabie Saoudite aux Etats-Unis, Abdullah Al-Saud salue la décision de Donald Trump d’ordonner des frappes contre une base du régime syrien en réponse à l’attaque chimique perpétrée le 4 avril. Le diplomate réitère le soutien de Ryad à Washington dont il salue « la détermination » sans laquelle « celles et ceux qui ne partagent pas les nobles valeurs américaines se sentiront encouragés à poursuivre leurs objectifs ». Le quotidien ajoute que le secrétaire à la Défense James Mattis est actuellement en Arabie Saoudite dans le cadre d’un déplacement dans plusieurs Etats du Moyen-Orient destiné à identifier une solution politique pour résoudre le conflit au Yémen et à consolider les efforts des alliés des Américains dans la région en matière de lutte antiterroriste.

Turquie

Le referendum organisé en Turquie le 16 avril continue de faire l’objet d’un vif écho médiatique (NYT, WSJ). L’équipe éditoriale du Washington Post, qui s’inquiète des conséquences du vote sur les relations entre Ankara et ses alliés, appelle le président Erdogan à faire preuve de « sagesse » en s’adressant à ses opposants.

Accord de Paris

« Surprenez-nous, Monsieur le Président, et soutenez l’Accord de Paris ». Tel est l’appel lancé par l’équipe éditoriale du Los Angeles Times à Donald Trump.

III. Politique intérieure          

Présidence Trump

Dans le cas de Donald Trump, la « madman theory » – élaborée sous l’ère de Richard Nixon pour faire croire aux adversaires des Etats-Unis que le président était instable et ainsi les déstabiliser – ne relève aucunement d’une « imprévisibilité stratégique » mais plutôt d’« une pure folie », estime Foreign Policy. Dana Milibank partage cette analyse dans une virulente tribune publiée par le Washington Post. Dans le même journal, David Ignatius appelle le président américain à faire siennes les « vertus » de Harry Truman qui, arrivé au pouvoir en étant aussi peu préparé que l’est aujourd’hui Donald Trump, s’était efforcé de « gagner la confiance » de ses interlocuteurs. Enfin, l’équipe éditoriale du New York Times fustige l’attitude de Donald Trump « qui joue selon ses propres règles » au détriment de la transparence et de la constance.

Immigration

En « une », le Washington Post s’étonne du décalage entre la volonté du ministre de la Justice Jeff Sessions de lutter de manière « agressive » contre l’immigration illégale alors même qu’il n’a, à ce jour, nommé aucun procureur pour mener cette politique.