Aujourd’hui en Allemagne. 20 Avril 2017

Synthèse de la presse quotidienne

Ce document est à usage strictement interne et a été réalisé par l’Ambassade de France en Allemagne

20 avril 2017

  1. L’annonce par la présidente de l’AfD qu’elle ne briguerait pas la tête de liste du parti populiste lors des élections fédérales de l’automne fait les gros titres de la plupart des journaux allemands ce matin : « la présidente de l’AfD ne sera pas tête de liste » (Frankfurter Allgemeine Zeitung), « lutte de pouvoir au sein de l’AfD : Frauke Petry capitule » (Die Welt), « Petry entame le repli » (Der Tagesspiegel). La Süddeutsche Zeitung relève pour sa part que « l’Allemagne prépare des contre-attaques cyber », un récent conseil de défense ayant décidé de préparer des adaptations législatives autorisant la destruction de serveurs agressifs. Le quotidien des affaires Handelsblatt publie une interview-bilan du président de la bourse de Francfort Carsten Kengeter (« la patron de la bourse admet des erreurs »).
  2. Allemagne

Congrès de l’AfD : « Petry entame le repli » (Tagesspiegel)

Alors que le parti AfD se réunit en congrès fédéral à Cologne ce week-end, sa présidente Frauke Petry a fait savoir par un message vidéo posté hier sur son compte Facebook qu’elle n’entend pas être la tête de liste du parti pour les élections au Bundestag le 24 septembre. Estimant urgent que le parti se consacre à son orientation et à sa stratégie future, au lieu de se diviser sur des questions de personnes, elle a fait savoir qu’elle n’était pas non plus disposée à intégrer un ticket qui se substituerait au choix d’un candidat tête de liste unique, solution pourtant préconisée par une majorité des délégués, selon la FAZ. Mme Petry poursuit l’objectif que le parti mette à profit le congrès pour prendre clairement position sur son orientation en adoptant une « ligne réaliste » qu’elle favorise au détriment de la ligne la plus droitière et nationaliste.

La presse se montre partagée sur les conclusions à tirer de cette décision prise par la présidente de l’AfD, notamment sur le fait de savoir si l’absence de candidat tête de liste est de nature à nuire ou non au parti. Pour la FAZ, il s’agit d’une « nouvelle manœuvre tactique » de la part de Frauke Petry, destinée à empêcher que des concurrents au sein de l’AfD ne lui disputent la première place. Jugeant peu crédible que F. Petry n’ait pas caressé l’idée d’endosser le rôle de tête de liste, le quotidien estime que ce renoncement inattendu est avant tout une réaction aux attaques toujours plus virulentes de ses adversaires internes. La Süddeutsche Zeitung estime elle aussi que « poussée dans ses derniers retranchements, F. Petry n’a d’autre choix que d’entamer une nouvelle mue en se présentant désormais comme celle qui compte faire de l’AfD un parti respectable, dans le but ouvertement proclamé de jouer le rôle de partenaire senior dans une future coalition à la tête de l’Allemagne à l’horizon 2021 ». « Est-ce le début de la fin pour l’AfD ? », s’interroge la tageszeitung pour qui une chose est sûre : « Mme Petry est une risque-tout politique qui se plaît à jongler avec les images qu’elle se donne ».

  1. Europe

Elections législatives anticipées au Royaume-Uni

Tout en raillant les députés travaillistes de la Chambre des communes « ayant accepté de se saborder » (Die Welt) ou encore « ayant voté pour leur exécution le 8 juin » (tageszeitung), les quotidiens concentrent leurs analyses sur l’habileté tactique de Theresa May exploitant, selon eux, une constellation particulièrement favorable pour se constituer une majorité solide et se doter d’une légitimité incontestable en vue des négociations sur le Brexit. Pour autant, même si les Tories devaient s’imposer à une majorité écrasante à la Chambre des communes, cela ne changerait rien au fait que le Brexit reste un chiffon rouge pour une partie de la population britannique et qu’il divise les régions du Royaume-Uni entre partisans et opposants, fait observer le Tagesspiegel : « les premières attaques de Th. May contre les nationalistes écossais donnent le ton de la campagne et sont de mauvais augure pour la cohésion du Royaume-Uni », s’inquiète le journal.

La presse reste indécise quant à la tournure que pourraient prendre les négociations entre l’UE et Londres à l’issue de ces élections. « Il est illusoire d’espérer que le résultat de ce scrutin remettra en question le Brexit », prévient la Frankfurter Allgemeine Zeitung. Pour le Tagesspiegel, ces élections législatives anticipées auront au moins pour les Vingt-Sept l’avantage de clarifier les positions de Londres, alors que Theresa May louvoie depuis trop longtemps entre les exigences des partisans et opposants du Brexit. Une victoire large voire écrasante des Tories lui donnerait non seulement un mandat fort pour négocier à Bruxelles, mais lui confèrerait une aura de leader face à des partenaires européens souvent affaiblis, ce qui pourrait assouplir in fine la position de l’UE, analyse Die Welt.

  1. International

Corée du Nord : « le conflit sous-estimé » (Handelsblatt)

Les médias sont depuis plusieurs jours préoccupés des risques d’escalade militaire entre les Etats-Unis et la Corée du Nord et s’interrogent autant sur l’irrationalité du dirigeant nord-coréen que sur la réalité des menaces de l’administration américaine. « Et si les coups de bluff tournaient mal ? Si Trump décide vraiment d’envoyer des missiles vers la Corée du Nord pour se forger l’image d’un dirigeant décidé, le risque d’escalade sera beaucoup plus grand qu’en Syrie », s’alarme la tageszeitung. « Il n’y a aucune option militaire qui ne déboucherait pas sur une escalade totale, la péninsule coréenne est le foyer de conflits le plus dangereux au monde », renchérit le Handelsblatt pour qui une solution politique semble hors de portée : « dans ce contexte, le danger que l’imprévisible Kim et l’imprévisible Trump finissent par s’affronter de manière incalculable est réel, ce ne serait pas la première guerre qui commence comme cela »./.