Aujourd’hui en Allemagne. Mercredi 26 Avril 2017

Synthèse de la presse quotidienne

Ce document est à usage strictement interne et a été réalisé par l’Ambassade de France en Allemagne

26 avril 2017

  1. L’annulation par le Premier ministre israélien de sa rencontre avec le ministre allemand des Affaires étrangères, ce dernier ayant tenu à rencontrer des ONG critiques de la politique du gouvernement israélien, fait les gros titres de la presse ce matin : « incident lors du premier déplacement de Gabriel en Israël » (Frankfurter Allgemeine Zeitung), « incident lors du voyage de Gabriel en Israël » (Süddeutsche Zeitung), « incident en Israël, Netanyahou annule sa rencontre avec Gabriel » (Die Welt), « incident en Israël – Netanyahou désinvite Gabriel » (Der Tagesspiegel). Le tabloïd Bild titre pour sa part sur la visite d’Ivanka Trump à Berlin, à l’occasion de la réunion Women 20 (« Ivanka – ce que Trump a de meilleur »).
  2. France / Allemagne

Enquête de l’institut Allensbach : « les Allemands optimistes, les Français pessimistes » (FAZ)

La Frankfurter Allgemeine Zeitung publie les résultats d’une enquête réalisée par l’institut Allensbach en coopération avec Kantar Public France. Il ressort de cette étude qu’Allemands et Français « ont une perception diamétralement opposée de la situation dans leur pays respectif », résume le journal. Ainsi, alors que 86% des Allemands qualifient de bonne la situation économique de leur pays, 75% des Français jugent la leur mauvaise. Dans le domaine politique, seulement 15% des Français font confiance au système politique de leur pays alors qu’en Allemagne presque les deux tiers des personnes interrogées se déclarent satisfaites. « Les Français jugent leurs décideurs politiques responsables du mauvais état du pays », seulement 19% d’entre eux estimant que l’économie est suffisamment encouragée par la politique, relève le journal pour qui la situation en France « offre des parallèles avec celle de l’Allemagne à la fin des années 1990, lorsqu’elle était considérée comme l’homme malade de l’Europe ». Dans deux domaines uniquement, les Français aboutissent à un bilan plus positif que leurs homologues allemands : les transports, avec la garantie de bonnes infrastructures, et la sécurité intérieure, les efforts en matière de lutte contre le terrorisme et la délinquance étant jugés positivement par 57% (contre 39% en Allemagne). En matière européenne, la FAZ relève qu’aussi bien en France qu’en Allemagne le point de vue selon lequel l’appartenance à l’Union européenne et la monnaie commune ne s’accompagnerait que d’inconvénients reste cantonné à une minorité : 26% en France et 14% en Allemagne. De même, la proportion de ceux pour qui l’Europe nuirait à l’avenir des jeunes demeure largement inférieure au nombre de ceux pour qui l’Europe représente une chance pour la nouvelle génération, poursuit sans avancer de chiffres la FAZ qui veut en conclure que « les Français ne devraient donc pas saisir l’occasion du second tour des élections présidentielles pour se positionner contre le projet européen ».

  1. Europe

Dieselgate / surveillance européennes des homologations de véhicules : « Berlin freine Bruxelles » (FAZ)

Les quotidiens font état des critiques exprimées par la ministre allemande de l’Environnement, Barbara Hendricks (SPD), envers son collègue aux Transports, Alexander Dobrindt (CSU), dont elle déplore le peu d’empressement à mettre en place une réglementation plus stricte pour l’homologation de véhicules diesel et le respect par les constructeurs automobiles des normes européennes d’émission de CO2. Ce blocage interne au gouvernement fédéral freine au niveau européen l’adoption de nouvelles règles en la matière, rapportent les journaux en citant des sources diplomatiques à Bruxelles. Une étude du ministère fédéral de l’Environnement montre que la plupart des véhicules diesel circulant en Allemagne dépassent de loin, à l’usage, les seuils d’émission autorisés. Une fois de plus, le ministre allemand des Transports s’attire les foudres de commentateurs déplorant, à l’instar du Tagesspiegel, une attitude de lobbyiste prenant plus à cœur la bonne santé de l’industrie automobile allemande que celle des citoyens. De plus, ajoute le journal, ce réflexe de protection des constructeurs automobiles, commun à plusieurs pays de l’UE confrontés au même problème, révèle une vision économique à court terme, l’avenir de l’industrie automobile résidant plutôt dans l’électromobilité, actuellement très demandée en Chine, considère le quotidien de Berlin.

  1. International

Incident diplomatique entre Israël et l’Allemagne

La presse fait grand cas de l’annulation par le Premier ministre israélien de son entretien avec le ministre allemand des Affaires étrangères, après que celui-ci a maintenu à son agenda une rencontre avec des représentants de deux ONG dénonçant la colonisation israélienne en Cisjordanie. « Gabriel savait à quoi s’attendre, non seulement par ce qu’il y a eu un précédent en février dernier lors d’une visite du Premier ministre belge, mais aussi via de nombreuses mises en garde israéliennes lors des préparatifs du déplacement », souligne, pour s’en offusquer, le tabloïd Bild. Les avis divergent clairement entre ceux qui, comme la Frankfurter Allgemeine Zeitung, Bild ou encore le Tagesspiegel, critiquent un « faux-pas diplomatique » de Sigmar Gabriel – au motif qu’Israël ne saurait être comparé à des pays comme la Chine, la Russie ou la Turquie qui musèlent leur opposition, où le dialogue avec les opposants au régime s’impose – et ceux qui, au contraire, se félicitent du « positionnement clair » du chef de la diplomatie allemande en faveur d’une solution à deux Etats, tels le Handelsblatt, la Süddeutsche Zeitung, la Berliner Zeitung ou encore –plus étonnant – le conservateur Die Welt. Déplorant les « pressions exercées depuis longtemps par B. Nétanyahou sur ses visiteurs étrangers » et le fait que le gouvernement israélien ait une conception de la liberté d’expression « plus proche de la Hongrie ou de la Pologne que des vieilles démocraties occidentales », Die Welt estime que les alliés d’Israël ont toute légitimité à exprimer des désaccords et que « les relations germano-israéliennes sont suffisamment solides pour surmonter cet incident ». « Il est bon que S. Gabriel ait marqué clairement sa position, il doit être possible de critiquer en toute amitié Israël comme on le fait par exemple avec la France », écrit le Handelsblatt.

G20 / Réunion Women20 : « Merkel veut un fonds destiné aux femmes dans les pays en développement » (FAZ)

La presse retient de la rencontre Women 20 sur la place des femmes sur le marché du travail la présence de la fille et conseillère de Donald Trump aux côtés de la chancelière, de Christine Lagarde, de la ministre canadienne des affaires étrangères et de la reine Maxima des Pays-Bas. Les journaux présentent cette constellation surprenante comme une initiative stratégique de la chancelière destinée à « gagner la confiance du président américain en conviant la personne qui lui est la plus proche ». En invitant à cette rencontre à Berlin Ivanka Trump, qu’elle avait rencontrée lors de son déplacement à Washington en mars dernier, Angela Merkel lui a offert sa première grande apparition internationale et la « first daughter » n’a pas manqué d’insister sur le fait qu’elle était très reconnaissante d’être là, relève la FAZ. La Süddeutsche Zeitung estime que « dans le cas de Trump, il est effectivement habile tactiquement de chercher à établir le contact via un membre de la famille ». « C’est pragmatique et dans l’intérêt de l’Allemagne », juge également le Handelsblatt pour qui l’initiative s’est avérée payante car Ivanka Trump a fait état de son soutien au fonds que l’Allemagne, le Canada et les Pays-Bas veulent mettre en place avec le concours d’autres pays pour promouvoir l’entreprenariat des femmes dans les pays en développement. « Si Ivanka parvenait à en convaincre son père, ce serait un premier pas de franchi le sortant de son refus général de l’aide au développement », fait valoir le quotidien économique./.