Synthèse de la revue de presse américaine du 26 Avril 2017

 

Mercredi 26 avril 2017

Ambassade de France à Washington

Réalisation : Tristan-Aurel Mouline

Validation : Emmanuelle Lachaussée

  1. France/Europe

Elections présidentielle et législatives françaises

Se référant aux analyses de l’historien Pierre Serna sur le mode de gouvernance qui a prévalu en France du Consulat à la Restauration, Foreign Policy compare Emmanuel Macron à Louis XVIII et indique qu’il représente « l’extrême centre » pris en étau entre la droite et la gauche. Dans ce contexte, le Washington Post s’interroge sur la capacité d’Emmanuel Macron à former une majorité parlementaire en cas de victoire. Affirmant que le Front républicain ne sera que de courte durée, le quotidien craint que celui-ci, s’il est élu, ne soit pas en capacité de mettre en œuvre les réformes annoncées, au risque de renforcer, à terme, Marine le Pen.

Le New York Times partage cette analyse : « loin de s’effondrer, le populisme pourrait continuer à remodeler le paysage politique des pays occidentaux », estiment les chroniqueurs du journal Max Fisher et Amanda Taub. Pour l’heure, la présidente du Front national jouit d’ailleurs d’un élan « inattendu » que lui permet « l’extrême-gauche » avec la décision de Jean-Luc Mélenchon de ne pas rallier le Front républicain, s’étonne le quotidien. Aussi Marine Le Pen pourrait-elle remporter l’élection en cas d’abstention élevée, suggère le Wall Street Journal. « Celle-ci est-elle réellement d’extrême droite ? », s’interroge en outre la National Review tandis que Bloomberg estime que « le plus grand risque en France est celui d’une révolte sociale ».

Selon la société informatique Trend Mirco, le mouvement En Marche ! a été la cible de cyberattaques russes analogues à celles dont avait été l’objet le Parti démocrate lors de la campagne présidentielle américaine, rapporte le Washington Post. « Ayant tiré les enseignements de l’attentisme d’Hillary Clinton, Emmanuel Macron contre-attaque », note le Daily Beast.

Migrants

En « une », le Washington Post s’inquiète de l’accord conclu entre la Libye et l’Italie qui rompt avec « sa longue tradition de tolérance et d’accueil des migrants ».

Déplacement d’Ivanka Trump en Europe

En « une », le Washington Post et le Wall Street Journal commentent le déplacement en Allemagne de la fille du président américain l’occasion du sommet « Women 20 » organisé à Berlin et auquel assistaient notamment Christine Lagarde et Angela Merkel. Le voyage d’Ivanka Trump, tour-à-tour applaudie ou huée, « illustre à la fois le pouvoir et la complexité du rôle de la ‘première fille’ », analysent les journaux.

  1. International

Corée du Nord

Alors que la Corée du Nord a effectué, le 25 avril, des exercices de tirs et que la Corée du Sud, le Japon et les Etats-Unis réalisent également leurs propres exercices militaires, le porte-parole de la Maison-Blanche Sean Spicer a précisé qu’il y avait encore « une marge de manœuvre diplomatique », laquelle vise notamment à continuer à faire pression sur la Chine, rapporte le Washington Post. Selon l’équipe éditoriale du Wall Street Journal, Pékin représente d’ailleurs, à ce stade, le principal obstacle au renforcement des sanctions que Washington souhaite voir imposer contre Pyongyang par les Nations unies. Le quotidien exhorte les autorités chinoises à s’unir aux Américains et à leurs alliés pour mener un effort conjoint qui permettra un changement de régime en Corée du Nord. « Le président américain montre au moins qu’il s’engage pour contrer la menace nucléaire nord-coréenne », note le Christian Science Monitor.

Iran

Selon le Wall Street Journal en « une », le président américain est intervenu personnellement pour « durcir le ton » d’une lettre du département d’Etat adressée au Congrès au sujet de l’Iran dans laquelle les autorités américaines reconnaissaient que Téhéran respectait les engagements pris dans le cadre de l’accord JCPOA. Donald Trump souhaitait que soient mentionnés « le comportement déstabilisant de l’Iran au Moyen-Orient et la menace d’une remise en cause éventuelle de l’accord par Washington », rapporte le quotidien.

Egypte

Dans un éditorial, le Washington Post appelle Donald Trump à durcir le ton face à l’Egypte alors que le président américain s’est félicité de la libération d’Aya Hijazi.

III. Politique intérieure          

Administration Trump

Le chroniqueur du Washington Post David Ignatius, qui a accompagné le secrétaire à la Défense James Mattis lors de son déplacement au Moyen-Orient, publie une tribune élogieuse à son sujet. Il souligne, en particulier, que celui-ci contribue à la cohésion de l’équipe de politique étrangère, de sécurité et de défense de Donald Trump – à savoir le secrétaire d’Etat Rex Tillerson, le conseiller à la sécurité nationale McMaster, le secrétaire à la Sécurité intérieure John Kelly ainsi que le directeur de la CIA Mike Pompeo. A cette occasion, l’observateur adresse implicitement une critique aux médias qui n’avaient pas relayé de manière équilibrée les propos pourtant nuancés de Rex Tillerson sur l’Iran. David Ignatius regrette cependant que l’équipe de Donald Trump commence seulement à envisager la manière dont l’Amérique peut exercer son pouvoir « dans un monde dangereux ».

En « une », le Washington Post s’alarme de la lenteur du processus de nominations des hauts fonctionnaires de l’administration Trump alors que 530 postes doivent encore être confirmés par le Sénat.

Economie

En « une », le New York Times souligne « l’énergie » des marchés financiers américains alors que Donald Trump s’apprête, ce jour, à révéler son projet de réforme fiscale « favorable aux milliardaires », selon CNN. Pour autant, le quotidien déplore que « l’enthousiasme des investisseurs ne se traduise pas par une réelle reprise de l’économie ». « La réalité est plus complexe que la rhétorique de campagne de Donald Trump », lance le journal dans un éditorial, déplorant que Donald Trump n’ait pas « de projet cohérent dans le domaine commercial ». A l’inverse, le Wall Street Journal rapporte que le secrétaire au Commerce compte engager des actions commerciales visant à protéger l’économie américaine – notamment les secteurs de l’aluminium, de la construction navale et de l’industrie des semi-conducteurs – et à intensifier les relations commerciales avec l’Union européenne, le Japon et le Royaume-Uni.