Electricité : l’Etat donne un coup de pouce aux micro-barrages

Le premier appel d’offres « petite hydroélectricité » a désigné dix-neuf lauréats.

« Pour la première fois dans l’Histoire de France, quatre moulins vont être identifiés et reconnus producteurs d’énergie ». La ministre de l’Energie, Ségolène Royal, a dévoilé jeudi la liste des dix-neuf projets lauréats du premier appel d’offres lancé l’an dernier et destiné à la « petite hydroélectricité », parmi lesquels ces moulins anciens. Ils bénéficieront d’un prix d’achat de l’électricité produite de 150,7 euros par mégawattheure (MWh) -quand les prix de marché évoluent autour de 35 euros/MWh. « Il était temps d’arrêter la destruction de ce patrimoine », a justifié Ségolène Royal. Si leur apport à la production d’électricité restera très symbolique, quinze autres projets bénéficieront pendant vingt ans d’un prix moyen pour leur production de 102,6 à 149,9 euros/MWh, sous forme de complément de rémunération (financé par la CSPE sur les factures d’énergie) au prix de marché. Une prime de 3 euros/MWh sera ajoutée en cas de financement participatif.

Deuxième appel d’offres

Au total, les 19 projets représenteront une capacité installée de 27 mégawatts (MW), soit l’équivalent, seulement, d’une dizaine d’éoliennes terrestres. Mais un signal est envoyé aux investisseurs : Ségolène Royal a lancé dans la foulée de ces résultats un deuxième appel d’offres pluriannuel de 105 MW, soit 35 MW par an pendant trois ans.

Contrairement aux grands barrages qui font l’objet de concessions et dont l’absence de mise en concurrence fait l’objet de discussions avec la Commission européenne, les « micro-barrages » sont soumis à autorisation. La « petite hydroélectricité » représente aujourd’hui une puissance installée cumulée d’environ 2.000 MW (l’équivalent de deux réacteurs nucléaires), avec une production annuelle moyenne de 7 térawattheures.

Les premières mises en service des projets sélectionnés par l’appel d’offres sont attendues en 2020, avec des profils d’investisseurs variés : ils vont d’une filiale d’EDF (Shema) à des propriétaires d’installations historiques en passant par des PME déjà investies dans les énergies vertes et en quête de diversification. Contrairement au solaire et à l’éolien, il ne faudra visiblement pas attendre de baisse des coûts pour les prochains appels d’offre. « Il n’y a pas de baisse des coûts sur les équipements électro-mécaniques. Et les exigences environnementales ont plutôt tendance à renchérir le coût des projets », indique Anne Penalba, présidente de France Hydro Electricité, qui représente le secteur.

 

Les Echos 28/04/2017