Lundi 8 mai 2017
Ambassade de France aux USA
Réalisation : Tristan-Aurel Mouline
Validation : Emmanuelle Lachaussée
- Election présidentielle française
La victoire d’Emmanuel Macron au second tour de l’élection présidentielle française fait la « une » de tous les principaux titres (WP, NYT, WSJ, TIME, Foreign Policy, The Atlantic, CNN, The Hill, CBS, Politico, USA Today, NPR, The Daily Beast).
La presse souligne tout d’abord le caractère exceptionnel de cette victoire face à Marine Le Pen que USA Today qualifie de « grande prêtresse de la peur ». L’ascension fulgurante d’Emmanuel Macron, un « centriste réformateur » (WSJ), apparaissait encore il y a quelques mois comme « un scénario inimaginable » dans un système français qui « récompense habituellement les dynasties politiques », indique le Washington Post. Selon le New York Times, trois facteurs permettent d’expliquer ce succès : « (i) une chance spectaculaire ; (ii) une capacité à saisir cette chance, notamment en empêchant la candidature du président en exercice, en refusant de participer aux primaires du Parti socialiste et en pariant sur l’essoufflement des partis traditionnels ; et (iii) le rejet, souvent viscéral, que suscite toujours Marine Le Pen parmi beaucoup d’électeurs français ». Dans une tribune publiée par Fox News, le chercheur de l’American Enterprise Institute Dalibor Rohac ajoute qu’Emmanuel Macron « ne ressemble en rien à Hillary Clinton ». Si, par son parcours universitaire et professionnel, celui-ci fait « vaguement partie de l’establishment, il ne revendique aucun droit à gouverner et n’est pas soutenu par une dynastie politique corrompue », affirme-t-il.
A l’instar du New York Times, les médias ajoutent, de manière presque unanime, que la victoire d’Emmanuel Macron marque un « rejet clair de l’extrême droite ». Cette victoire : représente, plus largement, un rejet du populisme dont « les sirènes avaient enchanté les électeurs américains et britanniques », indique le Washington Post ; démontre que « l’Amérique est désormais un exemple de ce qu’il ne faut pas faire », estime Max Boot dans le Los Angeles Times ; et « ralentit la marche des eurosceptiques », selon le Wall Street Journal. Cette échéance électorale était en effet perçue comme « une mesure de la colère populiste en Europe », titre le New York Times. Pour autant, Marine Le Pen a présenté le résultat de l’élection présidentielle comme un succès pour son mouvement, relève le Washington Post. « La stature » de l’élue frontiste s’en trouve d’ailleurs renforcée car celle-ci apparaît désormais comme la principale figure d’opposition au futur gouvernement, analyse le Wall Street Journal.
Si les journaux évoquent « le soulagement » suscité par l’élection d’Emmanuel Macron, notamment en Europe, (CNN, Voice of America, The New Yorker), tous se montrent très prudents, soulignant l’ampleur des défis que le prochain président aura à relever pour éviter que le revers subi par l’extrême droite ne soit que temporaire. Dans une tribune du Washington Post, E.J. Dionne estime ainsi que les Français ont lancé « un avertissement » à leurs dirigeants, qu’Emmanuel Macron semble avoir entendu – comme en témoigne son discours au Louvre, estime le journal. De même l’équipe éditoriale du New York Times considère qu’après sa victoire, « aussi spectaculaire et impressionnante soit-elle, « des défis considérables attendent le futur président » qui aura à gouverner « un pays profondément divisé ». La tentation pourrait d’ailleurs être grande, pour les Européens, de considérer que « le triomphe » d’Emmanuel Macron « justifierait le statu quo », s’inquiète le Wall Street Journal dans un éditorial selon lequel cette échéance électorale n’octroie, pour l’heure, qu’« un sursis » à la France. A court terme, la chroniqueuse de Bloomberg Megan McArdle rappelle qu’Emmanuel Macron devra aussi parvenir à former une majorité parlementaire alors que « l’état de la France est altéré », juge Boualem Sansal dans une tribune du New York Times. De plus, Edward Lucas estime, dans une tribune publiée par CNN, que cette bataille électorale a montré « la fragilité d’un système politique qui peut facilement être exploité par des puissances extérieures telles que la Russie ». A ce sujet, l’équipe éditoriale du Boston Globe estime que les interférences russes démontrent « le peu de progrès effectué par les réseaux sociaux tels que Facebook en matière de lutte contre la désinformation et la manipulation ».
- International
Etats-Unis – Asie
Le Wall Street Journal rapporte que le Pentagone est favorable au projet de renforcement de la présence militaire américaine en Asie qu’a lancé le sénateur républicain John McCain. A cette fin, près de huit milliards de dollars seront consacrés à l’amélioration des infrastructures militaires dans la zone, à la conduite d’exercices supplémentaires et au déploiement de nouvelles troupes et de vaisseaux, précise le quotidien selon lequel cet engagement illustre la volonté de Washington de se rapprocher des nations asiatiques pour faire face à la menace nord-coréenne.
« Les Etats-Unis abandonneront-ils Taïwan ? », s’interroge le chroniqueur du Washington Post Josh Rogin alors que l’administration Trump n’a pas encore réaffirmé son engagement à poursuivre la politique américaine d’aide à la protection de la défense de Taïwan vis-à-vis de la Chine.
Israël – Etats-Unis
A l’occasion d’une conférence organisée à New York le 7 mai, des proches du Premier ministre israélien Benjamin Netanyahou ont exhorté Donald Trump à tenir ses promesses de campagne – dont le déplacement de l’ambassade américaine de Tel Aviv à Jérusalem, indique le Wall Street Journal.
Accord de Paris
Dans une tribune publiée par le Wall Street Journal, l’élu républicain de la Chambre des représentants Kevin Cramer, auparavant opposé à l’Accord de Paris, appelle Donald Trump à ne pas en sortir sous réserve qu’il obtienne des modifications permettant de promouvoir le secteur de l’énergie américain.
III. Politique intérieure
Administration Trump
Le Washington Post s’étonne, en « une », que le groupe appartenant à Jared Kushner, le conseiller et gendre du président, cherche à attirer des investissements chinois dans le cadre d’un projet immobilier à New York au moment même où Donald Trump cherche pour sa part à consolider les relations bilatérales entre Washington et Pékin.
L’équipe éditoriale du New York Times appelle le secrétaire à l’Intérieur, Ryan Zinke, à s’opposer aux directives de Donald Trump qui sont de nature à porter préjudice aux « monuments nationaux » des Etats-Unis.