Actualité des think tanks du 4 au 10 Mai 2017

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Synthèse hebdomadaire des publications des think tanks 

 À NE PAS MANQUER

À la suite du renvoi du directeur du FBI James Comey par le président Trump, Elaine Kamarck de la Brookings signe un texte intitulé Trump fires Comey : Shades or Watergate dans lequel elle évoque la possible destitution de Donald Trump.

PRÉSIDENTIELLES FRANÇAISES

Bien qu’il estime que la victoire d’Emmanuel Macron à la présidentielle française représente « un recul du populisme en France et en Europe », le politologue souligne que le « succès des réformes du nouveau président » est maintenant essentiel. Il rappelle que le Front national a obtenu « des appuis historiques » et que la capacité du président élu à former un gouvernement à la suite des élections législatives à venir « n’est pas assurée ». En ce sens, Marine Le Pen et l’idéologie du Front national « ne disparaitront pas » au lendemain de l’intronisation d’E. Macron, souligne C. Kupchan qui remarque que ce dernier devra « élargir ses soutiens rapidement », sans quoi la France pourrait se retrouver en situation de cohabitation avec « un président faible face à un premier ministre fort ». Le chercheur met par ailleurs le président élu en garde « contre le statu quo » et invite plutôt ce dernier à « entamer ses réformes économiques dès que possible ». De plus, bien qu’il ait gagné l’élection par une forte majorité, E. Macron et sa nouvelle administration devront « se montrer attentifs » aux électeurs ayant accordé leur confiance à M. Le Pen car leurs préoccupations en matière d’économie, d’immigration et de gouvernance « sont légitimes », conclut l’expert.

« Les défis qui attendent la France et l’Europe à la suite de la victoire d’Emmanuel Macron sont extraordinaires », constate la politologue qui évoque le rejet des « vieux partis » comme une « opportunité à saisir ». Dans l’immédiat, le nouveau président devra se concentrer sur les législatives « afin de faire élire un gouvernement efficace », indique J. Dempsey qui souligne l’importance des premières actions d’E. Macron, qui seront suivies de près par une France divisée. Elle estime d’ailleurs que l’élection d’un « centriste réformateur » ne calmera pas les populistes mais que les réformes, si elles sont efficaces, ramèneront une partie des Français ayant voté blanc ou nul « vers la politique ». À titre de conclusion, la chercheuse indique sa confiance envers le nouveau président afin que ce dernier puisse « aider la France et, avec l’aide de l’Allemagne, l’Union européenne à atteindre leur potentiel inexploité ».

Enthousiaste à la suite de l’élection du candidat d’En Marche !, le politologue attribue son optimisme envers Emmanuel Macron au fait « que ce dernier s’est présenté sous une plateforme clairement pro-européenne ». À ce titre, il estime que la France rejoint l’Allemagne dans le rang des « pays courageux, prêts à répondre aux défis économiques, sécuritaires et humanitaires » auxquels est confrontée l’Europe. D’autre part, le chercheur indique que si les réformes économiques que veut entreprendre le président élu « connaissent le succès attendu », elles pourraient faire de la France le pilier fondamental d’une nouvelle construction européenne. J. Touati évoque en ce sens les « liens privilégiés » qu’entretient E. Macron avec le secteur des nouvelles technologies. Bien qu’il ait confiance en ce dernier, l’expert souligne que le nouveau président aura « fort à faire » afin de convaincre les électeurs de Marine Le Pen qu’il n’est pas « à la solde des banques et des grandes entreprises ». Il devra notamment « prouver aux classes ouvrières » qu’il prend au sérieux leurs préoccupations et la souffrance des plus démunis. En définitive, le chercheur exhorte le président élu à apporter « de nouvelles solutions et une nouvelle vision » au problème du recrutement de citoyens Français dans les rangs de Daech.

Dans leur analyse de la politique étrangère française sous Emmanuel Macron, les experts estiment que le président élu « délaissera le soft power » pour une ligne « plus dure » fondée avant tout sur la sécurité nationale. Pour eux, il s’appuiera sur trois piliers : l’ouverture au monde, l’indépendance et l’ambiguïté. L’ouverture se définit par « une place forte pour la France sur les marchés internationaux et dans les grandes organisations internationales ». L’indépendance serait quant à elle synonyme d’une plus grande affirmation de la France à l’intérieur de l’Union européenne et de l’OTAN. Ils estiment en ce sens que le nouveau président ne « voudra plus que l’OTAN soit l’élément fondamental de la politique étrangère française ». Ils évoquent par ailleurs « l’optimisme » d’E. Macron dans sa vision du rôle de la France en Europe et des «réformes positives » qu’il souhaite engager. Enfin, l’ambigüité représente pour les experts la capacité d’E. Macron à « préserver plusieurs options » dans son analyse des enjeux internationaux. Ils évoquent en ce sens le fait que le candidat Macron est notamment « resté vague » au sujet des conflits en Syrie et en Ukraine. Les chercheurs indiquent toutefois que cela peut également être attribué au « manque d’expérience du président élu ».

Le politologue conservateur estime que la victoire d’Emmanuel Macron signifie avant tout « un rejet des élites ». Faisant référence aux 4 millions de Français qui ont voté blanc, l’expert souligne que tant que les élections législatives n’auront pas eu lieu, il sera difficile de déterminer si « Macron a gagné, ou si Le Pen a simplement perdu ». De plus, l’expert évoque une « performance historique » pour le Front national, même si  le politologue critique la campagne menée par Marine Le Pen qui, « contrairement à Donald Trump et au mouvement Brexit », n’a pas été en mesure de convaincre une majorité de Français « du bien fondé de ses propositions ». Pour lui, la France est « toujours inquiète quant aux questions d’immigration massive, de sécurité nationale et de terrorisme », mais M. Le Pen n’était pas « le bon messager ». Il critique également E. Macron qu’il décrit comme un « mondialiste qui souhaite changer la France comme Barack Obama l’Amérique en 2008 ». Les Français « auront le quinquennat pour juger de ses réformes », conclut M. Gonzalez.