Aujourd’hui en Allemagne. 11 Mai 2017

Synthèse de la presse quotidienne

11 mai 2017

Ce document est à usage strictement interne et a été réalisé par l’Ambassade de France en Allemagne

  1. Le limogeage du directeur du FBI en pleine enquête sur les liens entre la campagne Trump et la Russie fait les gros titres de la Frankfurter Allgemeine Zeitung (« sévères critiques à l’encontre de Trump après le renvoi du directeur du FBI Comey »), de la Süddeutsche Zeitung(« le patron du FBI limogé, indignation contre Trump ») et de Die Welt (« un parfum de Watergate à la Maison Blanche »). Der Tagesspiegel rapporte pour sa part que « le SPD est sur la même ligne que Macron ». L’hebdomadaire Die Zeit consacre sa Une au nouveau président de la République (« le sauveur »). Le quotidien des affaires Handelsblatt estime que « l’Etat n’est jamais rassasié » alors que les rentrées fiscales et la pression fiscale sur les ménages atteignent des records en Allemagne.
  2. Allemagne / France

« L’Allemagne doit-elle aider la France ? » (Handelsblatt)

Cette question reste encore aujourd’hui au cœur du débat médiatique allemand après l’élection d’Emmanuel Macron comme président de la République. Le SPD, par la voix de son président, Martin Schulz, dans Die Zeit, et du ministre des affaires étrangères, Sigmar Gabriel, dans le Tagesspiegel, s’affichent « sur la même ligne que Macron », note à la Une le Tagesspiegel. Ainsi Martin Schulz se prononce-t-il dans une interview à l’hebdomadaire de Hambourg en faveur d’un budget de la zone euro, « une proposition centrale d’Emmanuel Macron », souligne la Süddeutsche Zeitung. Sigmar Gabriel, pour sa part, fustige les conservateurs et les libéraux allemands pour avoir lancé des « polémiques superficielles » contre le projet européen d’E. Macron « pour des raisons purement électoralistes » à la veille d’un scrutin régional décisif en Rhénanie du Nord – Westphalie. Dans une diatribe virulente, S. Gabriel accuse les ténors conservateurs et libéraux de « mettre en péril l’avenir de l’Europe » « en agitant la peur que la France ne gaspille l’argent des contribuables allemands ». Parallèlement, le ministre allemand des finances Wolfgang Schäuble (CDU) a déclaré, dans un discours à l’université Viadrina à Francfort sur l’Oder, qu’il fallait « se garder d’abreuver Macron de propositions d’aide », la France « étant suffisamment forte pour ne pas penser en priorité à qui pourrait l’aider », rapportent les journaux. Il a à cette occasion rejeté l’idée d’un budget de la zone euro au motif qu’il était irréaliste d’espérer actuellement changer les traités européens, notent la Süddeutsche Zeitung et le Tagesspiegel.

Le Tagesspiegel, sous la plume de son spécialiste des questions européennes, déplore que l’opinion publique et les responsables allemands, une fois passée la crainte de voir arriver à l’Elysée une dirigeante anti-européenne, se soient lancés « par réflexe » dans un « débat fantôme » sur les eurobonds, que ne justifie aucune déclaration récente du nouveau président, lequel « a des problèmes autrement plus urgents » avec la formation d’une majorité parlementaire. « Cela montre aussi à quel point l’Allemagne s’est éloignée des préoccupations françaises et ne réalise pas que depuis un an, l’adhésion de l’opinon publique française à l’UE est sur le fil du rasoir ». C’est pourquoi, juge le Tagesspiegel, « il est décisif pour l’Allemagne de soutenir Macron, le seul candidat à la présidentielle clairement pro-européen, et de bannir toute attitude arrogante ». « C’est dans l’intérêt de l’Allemagne », renchérit le correspondant diplomatique du Handelsblatt dans un débat contradictoire en page éditoriale, « Schäuble ne doit pas bloquer les discussions sur la zone euro mais rechercher des compromis avec Macron, la réussite de Macron est probablement la dernière chance de faire barrage à Le Pen ». Pour le rédacteur économique chargé d’apporter un avis contraire, c’est à la France de maîtriser enfin ses déficits publics. Die Zeit, enfin, juge que la campagne des législatives en Allemagne ne doit pas paralyser toute action européenne du gouvernement fédéral : « Macron et l’Europe ne peuvent attendre encore 135 jours avant que les choses ne bougent : aider Macron, cela ne veut pas dire que l’Allemagne doit dépenser plus d’argent, comme on le traduit souvent, mais qu’il faut gouverner l’Europe au lieu de se contenter de réagir, et développer des concepts, ce que Merkel déteste le plus ».

  1. Europe

Déficits publics

Le Handelsblatt publie l’intégralité d’un entretien entre le président de la Commission européenne et l’éditeur du quotidien des affaires qui s’est tenu lundi soir lors d’un panel de discussion sur l’Europe à Bonn. A cette occasion, Jean-Claude Juncker a déclaré notamment attendre d’Emmanuel Macron qu’il « remette en ordre les finances publiques françaises, c’est absolument nécessaire », rapporte le journal.

  1. Allemagne

Rentrées fiscales de l’Etat fédéral : « un record à en pleurer ! » (Bild)

Le tabloïd Bild se fait l’écho des prévisions fiscales à l’horizon 2020 qui doivent être rendues publiques aujourd’hui et indique que 55 milliards d’euros de plus qu’en 2016 (648,3 milliards) devraient entrer dans les caisses du ministère allemand des finances. Le journal souligne que le ministre bavarois des finances Markus Söder (CSU) appelle en conséquence à une réforme de la fiscalité de manière à soulager les revenus modestes et moyens. Sous le titre « l’Etat insatiable », le Handelsblatt pointe du doigt le fait qu’en Allemagne la pression fiscale ne cesse de se renforcer, avec actuellement presque 3,9 millions de personnes dans la tranche supérieure d’imposition (42%), soit deux fois plus qu’en 2004. Dans un entretien au quotidien économique, Christian Lindner, président du FDP, critique « l’avidité à tendance cleptomane » de l’Etat qui fait de plus en plus de la classe moyenne la victime du taux d’imposition le plus élevé et préconise des allègements de l’ordre de 30à 40 milliards d’euros annuels d’ici à la fin de la décennie./.