Synthèse de la presse américaine du 11 Mai 2017

Jeudi 11 mai 2017

Ambassade de France à Washington

Réalisation : Tristan-Aurel Mouline

Validation : Emmanuelle Lachaussée

  1. Europe

Extrémisme

            Selon le New York Times, l’armée allemande est confrontée à une augmentation du nombre de recrues pro-nazis.

  1. International

Etats-Unis – Turquie / Syrie

Le Washington Post et le New York Times s’inquiètent de la réaction de la Turquie qui menace d’accroître ses actions militaires contre les combattants syriens kurdes en réponse à la décision des Etats-Unis de les armer directement dans la perspective d’un assaut visant à reprendre Raqqa. Pour, semble-t-il, apaiser les tensions entre Ankara et Washington, l’administration Trump a annoncé un renforcement des efforts de coopération avec le gouvernement turc afin de l’aider à identifier les terroristes dans la région, ajoute le Wall Street Journal.

Etats-Unis – OTAN

En déplacement en Lituanie – qui est la cible d’un nombre croissant de cyberattaques russes et qui souhaite une présence permanente de troupes militaires américaines et l’installation de missiles Patriot –, Jim Mattis, le secrétaire à la Défense, a réassuré Vilnius en réaffirmant l’engagement des Etats-Unis au sein de l’OTAN, rapporte le New York Times.

Etats-Unis – Asie

Selon le New York Times, le comportement « imprévisible » de Donald Trump conjugué à l’importance qu’il accorde à la menace nucléaire nord-coréenne suscitent « de l’anxiété et de la confusion » parmi les alliés des Etats-Unis en Asie. Aux Philippines, au Vietnam et à Taïwan, l’on craint que le rapprochement opéré entre Washington et Pékin ne conduise Washington à cesser de contrer l’influence croissante de la Chine dans la région alors que l’administration Trump a d’ores et déjà décidé de suspendre les patrouilles navales dans les eaux disputées de Mer de Chine.

En Corée du Sud, les remarques du président américain – lequel souhaitait que le déploiement du système anti-missiles Thaad soit financé par les Sud-coréens – a suscité « la colère » des citoyens, ajoute le New York Times. Le président Moon Jae-in, nouvellement élu, a indiqué qu’il souhaitait agir rapidement pour définir « un équilibre diplomatique » entre la Corée du Nord et les Etats-Unis, ajoute le quotidien. Dans le contexte, l’équipe éditoriale du New York Times appelle Washington à éviter toute friction inopportune avec Séoul.

Chine

L’équipe éditoriale du Washington Post fustige « la guerre de la Chine contre le droit », accusant Pékin de mener une campagne « vicieuse » pour « museler », grâce à des condamnations, les avocats spécialisés dans la défense des droits de l’homme. Le journal appelle le président américain, selon lequel son homologue chinois est « un homme bon », à s’élever contre ces méthodes.

Economie

Contrairement à « l’apocalypse » annoncée que provoquerait le développement des robots sur le marché du travail, le Wall Street Journal indique que les mutations du marché de l’emploi résultant d’évolutions technologiques – à savoir, l’automatisation des tâches – n’ont jamais été aussi faibles.

III. Politique intérieure          

Limogeage du directeur du FBI

Le limogeage, le 9 mai, du directeur du FBI, James Comey, monopolise toujours la couverture médiatique (WP, NYT, WSJ, Politico, Foreign Policy, CNN, Bloomberg).

Les principaux titres rapportent, en « une », que James Comey avait demandé des moyens supplémentaires dans le cadre de l’enquête menée par le FBI sur les liens présumés entre l’équipe de Donald Trump et le Kremlin. Celui-ci était « inquiet des informations qui lui étaient communiquées et qui étaient de nature à démontrer une collusion potentielle », révèle le Wall Street Journal.

En « une », le New York Times fustige le comportement « impulsif » de Donald Trump qui l’aurait conduit à limoger James Comey. Le Washington Post, en « une » également, livre une analyse similaire, rapportant que Donald Trump était « furieux » et a agi comme il le faisait lorsqu’il participait à l’émission de télévision The Apprentice.

Le New York Times énumère les prises de position des élus du Congrès qui apparaissent divisés : (i) 125 élus démocrates ou indépendants – mais aucun républicain – appellent à la mise en place d’un procureur spécial ; (ii) 81 élus démocrates ou indépendants et 5 républicains souhaitent qu’une enquête indépendante soit menée ; (iii) 34 républicains et 15 démocrates ou indépendants ont exprimé des inquiétudes ; (iv) 73 républicains – et aucun démocrate – se montrent neutres ou soutiennent la décision de Donald Trump ; (v) 170 républicains et 18 démocrates ne se sont pas encore prononcés. Dans ce contexte, Dana Milibank, chroniqueur du Washington Post, dénonce le manque de courage de Mitch McConnell, le chef de la majorité républicaine au Sénat, et l’invite à prendre exemple sur Howard Baker, ancien sénateur républicain, qui, lors du scandale du Watergate, n’avait pas hésité à « faire passer l’intérêt du pays avant l’intérêt du parti ». De même, l’équipe éditoriale du New York Times appelle Rod Rosenstein, l’auteur du rapport sur la base duquel Donald Trump a limogé James Comey, à « sauver son honneur ».

La division des élus se reflète dans les médias, note le New York Times. Alors que CNN dénonce « l’abus de pouvoir grotesque » du président américain, Fox News « célèbre » la décision de Donald Trump de congédier James Comey et l’équipe éditoriale du Wall Street Journal défend ardemment le caractère fondé du limogeage du directeur du FBI. Le 10 mai, une étude du Pew Research Center fait d’ailleurs état de « la rupture idéologique » entre le camp libéral et le camp conservateur : 89% des démocrates estiment que les médias jouent un rôle de garde-fou ; 42% seulement des républicains partagent cette analyse – un écart « historique » dans l’histoire moderne du pays, selon le quotidien.

Pour l’heure, cinq noms circulent pour remplacer, dans une période d’intérim, James Comey : Andrew McCabe, qui assure actuellement l’intérim ; Michael Anderson, Adam Lee, Paul Abbate et William Evanina, rapporte le Washington Post.