Aujourd’hui en Allemagne. 12 Mai 2017

Synthèse de la presse quotidienne

Ce document est à usage strictement interne et a été réalisé par l’Ambassade de France à Berlin

12 mai 2017

  1. Les prévisions de rentrées fiscales record en Allemagne d’ici la fin de la décennie font les gros titres de la presse allemande ce matin : « l’Etat peut compter sur 54 milliards d’euros supplémentaires de rentrées fiscales » (Frankfurter Allgemeine Zeitung), « plus de rentrées fiscales que jamais » (Süddeutsche Zeitung), « malgré un gigantesque surplus fiscal, les citoyens n’auront pas d’allègement d’impôts » (Die Welt). Der Tagesspiegel s’intéresse au fait que « la FIFA chasse ses propres contrôleurs ». Le quotidien des affaires Handelsblatt consacre son dossier du week-end à une vaste étude de l’institut Allensbach sur l’état de l’opinion allemande (« comment tourne l’Allemagne »).
  2. Europe / France

« La commission européenne ne veut pas faire pression sur la France » (FAZ)

Dans des articles essentiellement factuels, la presse rend compte de la présentation des prévisions économiques de printemps de la commission européenne, tous les journaux s’accordant à constater que « l’Europe sort de la crise » (Die Welt) même si les fortes disparités entre les Etats membres persistent. Le Handelsblatt relève que Bruxelles prévoit pour l’Allemagne une croissance de 1,6% soit légèrement inférieure à la croissance prévue pour la zone euro (1,7%) et « en dessous de la moyenne de l’UE » à 1,9%. « L’économie française, considérée par de nombreux économistes comme l’un des problèmes de la zone euro, n’est finalement plus si loin de l’économie allemande, avec une prévision de croissance à 1,4% », s’étonne le Handelsblatt. La Frankfurter Allgemeine Zeitung relève, sans commentaire, que le commissaire aux questions monétaires, Pierre Moscovici, a souligné ne pas vouloir envoyer de message de pression, et encore moins de sanction, à l’adresse d’Emmanuel Macron concernant les déficits publics français, estimant que le respect des critères de Maastricht était possible durablement avec des ajustements « minimes ».

« Nouvelles voies pour la zone euro » après l’élection d’Emmanuel Macron (Tagesspiegel)

Die Welt publie, dans le cadre de son alliance avec plusieurs quotidiens conservateurs européens, l’interview du ministre allemand des Finances parue hier dans La Repubblica. Wolfgang Schäuble (CDU) s’y déclare d’accord avec le président élu Emmanuel Macron pour envisager la mise en place d’un Parlement européen de la zone euro qui soit constitué par les députés européens des pays de la zone euro. Soulignant sa proximité de vues avec E. Macron, le ministre fédéral des Finances marque sa volonté de renforcer la zone euro sur une base intergouvernementale, « en faisant évoluer les instruments existants », estimant irréaliste une modification des traités. « Macron et moi sommes totalement d’accord à ce sujet », souligne W. Schäuble qui plaide à nouveau pour faire évoluer les statuts et prérogatives du Mécanisme européen de stabilité. « Effectivement, les idées ambitieuses de Macron pour renforcer l’intégration européenne ne sont pas si éloignées de ce que voulait Schäuble à marche forcée par le passé », analyse le Tagesspiegel, pour qui la campagne électorale oblige le ministre CDU à mettre en sourdine ses anciens appels sur l’approfondissement de l’intégration européenne pour ne pas effrayer les électeurs conservateurs eurosceptiques, convoités par l’AfD et le FDP. La Süddeutsche Zeitung, pour sa part, estime que « si Macron réussit à mettre rapidement en route des réformes en France, il ne faudra pas que le prochain gouvernement allemand cherche à nouveau des prétextes pour s’opposer à un approfondissement de la zone euro. Car Macron a raison sur le principe : l’union monétaire a besoin d’une politique qui l’unisse sur le plan économique, faute de quoi l’Europe restera faible et divisée ».

La Frankfurter Allgemeine Zeitung publie un entretien avec le président finlandais Sauli Niinistö, ancien ministre des Finances, lequel souligne partager la vision allemande de l’économie et des questions budgétaires (« je ne vois pas un point de la politique d’Angela Merkel que nous ne pouvons soutenir »). Interrogé sur E. Macron et les questions budgétaires et économiques européennes, il fait une réponse analogue à celle de W. Schäuble en préconisant une démarche intergouvernementale. « Ceci mis à part, le véritable défi de Macron se trouve chez lui, en France. Il doit réformer son pays », déclare le président finlandais. Le reste de l’interview est consacré à la montée du populisme en Europe, au Brexit et à la politique européenne de sécurité.

  1. Allemagne

« En dépit de rentrées fiscales gigantesques, pas d’allègement en vue pour les citoyens » (Die Welt)

L’ensemble des journaux reviennent sur la publication hier des prévisions fiscales avec pour l’année en cours 8 milliards de rentrées fiscales supplémentaires et 54,1 milliards supplémentaires à l’horizon 2021. Une fois de plus les journaux appellent le gouvernement fédéral à prendre des mesures pour diminuer la pression fiscale qui pèse notamment sur les revenus modestes et moyens. La FAZ estime que le gouvernement fédéral doit mettre un terme aux mesures sociales qu’il a conduites ces dernières années pour faire à présent un geste sur la fiscalité des revenus et réduire la socialisation de la richesse allemande. Le journal alternatif de gauche tageszeitung appelle le SPD à tenir compte de cette situation financière favorable pour proposer des mesures aidant les ménages face à la hausse des loyers et des soins et susceptibles de soutenir les personnes touchant des retraites modestes.

  1. International

Visite à Berlin du secrétaire général de l’OTAN : « Merkel : l’OTAN n’a pas à combattre Daech » (Frankfurter Allgemeine Zeitung)

« L’Allemagne n’est pas prête à donner son accord pour qu’un rôle militaire soit confié à l’OTAN dans la lutte contre Daech », rapporte le quotidien de Francfort. Le journal relève qu’en conférence de presse à l’issue de son entretien avec Jens Stoltenberg, la chancelière a rejeté l’idée que des missions étendues soient confiées à l’Alliance qui, de son point de vue, doivent se limiter à ses missions de surveillance./.