Synthèse de la presse américaine du 16 Mai 2017

Mardi 16 mai 2017

Ambassade de France à Washington

Réalisation : Vincent Talbot

Validation : Benoît Cormier

  1. France/Europe

Présidence Macron

            Les principaux titres (WSJ, WP, NYT) reviennent sur la première rencontre entre Angela Merkel et Emmanuel Macron. « Un nouveau vent d’espoir pour l’Europe », commente le Wall Street Journal qui estime que les deux dirigeants « s’entendent sur les réformes à entreprendre en Europe ». Le journal indique néanmoins qu’ils n’ont toujours pas offert de « solutions détaillées » aux problèmes de l’Union européenne. Le New York Times souligne pour sa part l’importance accordée par le nouveau président français à la relation franco-allemande, illustrée notamment par sa nomination d’Édouard Philippe, « un conservateur modéré qui parle allemand ». Le choix de ce dernier est par ailleurs salué par le Wall Street Journal qui estime que le nouveau Premier ministre représente la « vision de coopération » d’Emmanuel Macron pour diriger le pays en « collaboration avec la droite et la gauche, contrairement à son prédécesseur ».

Populismes

Le Washington Post consacre deux articles au populisme toujours présent en Europe « malgré la victoire d’Emmanuel Macron ». D’une part, le journal évoque la possibilité d’élections anticipées en Autriche, alors que la coalition au pouvoir « pourrait s’effondrer et ouvrir la porte au parti d’extrême-droite – Freedom Party ». D’autre part, la dirigeante du parti anti-immigration (AfD) d’Allemagne fait l’objet d’un article du quotidien qui la décrit comme « une femme ouvertement homosexuelle, acceptée par une extrême-droite en transformation qui cherche ainsi à élargir ses soutiens ».

  1. International

Syrie

            L’ensemble de la presse américaine (WSJ, WP, NYT, CNN, Politico, Fox News) revient sur la publication par le Département d’État d’une série de photographies satellites qui, selon les autorités américaines, démontreraient l’utilisation d’un four crématoire par le régime de Bachar el-Assad afin de couvrir des exécutions de masse. «Ces révélations qui rappellent l’Holocauste, confirme le changement de ton majeur de Washington face à Damas, entamé suite à l’attaque chimique du mois dernier  », estime le Washington Post. Le New York Times se fait d’autre part l’écho des propos du Secrétaire d’État Tillerson qui « n’accuse pas les Russes de participer à ces atrocités » mais évoque « l’influence de Moscou sur le régime Syrien ». Le Wall Street Journal, qui publie en « une » les images, revient quant à lui sur « les cris d’alarme » des organisations humanitaires qui estiment à « plus de 50 » le nombre de prisonniers « incinérés » chaque jour à cet endroit.

Cyberattaques

Les principaux médias (WP, WSJ, NYT, CNN, Fox News) rapportent que la cyberattaque du 12 mai aurait pu émaner de la Corée du Nord grâce à des outils de piratages développés par la NSA et volés par le groupe Shadow Brokers. À ce sujet, le New York Times se fait l’écho des propos du président de Microsoft qui compare les méthodes utilisées par les pirates « à un hypothétique vol d’armes américaines par des terroristes ». Le journal s’inquiète par ailleurs de la possibilité « d’un nouveau Edward Snowden » à l’intérieur de la NSA.

Iran

            Le maire ultra-conservateur de Téhéran, Mohammad Bagher Ghalibaf, se retire de la course à la présidence du pays « dans l’objectif de consolider le vote conservateur contre le président sortant Hassan Rouhani », rapporte le Washington Post. M. Ghalibaf aurait offert son soutien à Ebrahim Raisi, « favori pour défaire H. Rouhani », estime le New York Times.

III. Politique intérieure          

Partage d’informations ultra-sensibles

L’ensemble de la presse américaine (WP, WSJ, NYT, CNN, Fox News, National Review) revient sur les révélations du Washington Post qui rapportait en fin de journée le 15 mai que le président des États-Unis aurait « partagé des informations classifiées » lors d’une rencontre avec l’ambassadeur russe aux États-Unis et le ministre russe des Affaires étrangères à la Maison Blanche. L’information, provenant d’un allié américain dans la région, partagée par le président Trump serait liée à des projets terroristes, révèle le Washington Post.

À ce sujet, les principaux titres (WP, WSJ, NYT) s’inquiètent des conséquences de cette « bévue majeure » (NYT) du président américain, sur la coopération entre les États-Unis et la source de ces informations dans la lutte contre le terrorisme. Le Wall Street Journal met d’ailleurs l’accent sur la nature « particulièrement sensible et difficile à obtenir » des renseignements divulgués par le président Trump.

Le New York Times évoque pour sa part le « double standard » du président qui a « vertement critiqué la ‘supposée mauvaise gestion’ de courriels confidentiels par Hillary Clinton » et qui partage maintenant de l’information ultra-sensible avec « un ennemi des États-Unis ». CNN abonde dans le même sens et évoque « l’ironie sombre » derrière cette histoire. Le Washington Post souligne également le « manque de jugement flagrant » du président et se fait l’écho des préoccupations des services de renseignements américains qui, sous le couvert de l’anonymat, indiquent que Donald Trump a « violé les règles entourant la gestion d’informations ultra-sensibles ».

Les journaux (WSJ, WP, NYT) reviennent par ailleurs sur les réactions des membres du Congrès américain à ces révélations. Les Démocrates, « outrés, inquiets et méfiants » (WP), en appellent à un élargissement de l’enquête sur les liens entre le président et la Russie. Pour leur part, plusieurs Républicains estiment que « si elles s’avéraient véridiques, ces révélations devraient être prisent très au sérieux » (NYT). Les médias rapportent enfin les dénégations de plusieurs membres de l’administration quant au partage d’informations ultra-sensibles par le président.

Dans un éditorial, le journal conservateur National Review estime que les appels à la destitution du président américain, lancés par certains Démocrates à la suite de cette histoire, « sont complètement ridicules et infondés».