Aujourd’hui en Allemagne. 19 Mai 2017

French Economy Minister Emmanuel Macron attends a press conference on September 11, 2015 after the 4th CoSpace meeting. AFP PHOTO / FLORIAN DAVID

Synthèse de la presse quotidienne

Ce document est à usage strictement interne et a été réalisé par l’Ambassade de France en Allemagne

19 mai 2017

  1. Les difficultés de Donald Trump après le limogeage du patron du FBI font les gros titres de la Frankfurter Allgemeine Zeitung (« Trump : je suis victime de la plus grande chasse aux sorcières de l’histoire ») et du Handelsblatt (« le président-problème »). Les révélations sur des possibles fautes de la police berlinoise dans la gestion du dossier de l’auteur de l’attentat du marché de Noël en décembre dernier sont à la Une de Die Welt (« dossiers falsifiés sur le cas Amri – qui est responsable ? ») et du Tagesspiegel (« De Maizière veut des clarifications sur le dossier Amri »).  La Süddeutsche Zeitung titre pour sa part sur le fait que « la Commission européenne punit Facebook » en infligeant au groupe américain une amende pour des informations inexactes sur le rachat de WhatsApp.
  2. Allemagne

Affaire Amri : « De Maizière veut que toute la lumière soit faite » (Tagesspiegel)

La presse se fait l’écho de la réaction du ministre fédéral de l’intérieur aux dernières révélations et indique que face aux « soupçons inouïs » qui pèsent sur les autorités de police de la capitale, Thomas de Maizière (CDU) a appelé l’ensemble des services concernés à faire au plus vite toute la lumière sur l’affaire. La FAZ signale que les Verts demandent la mise en place d’une commission d’enquête parlementaire.

Dans leurs commentaires, les journaux approuvent unanimement la démarche certes « hors du commun » (tageszeitung) du sénateur berlinois en charge de l’intérieur qui a déposé plainte contre des fonctionnaires de police soupçonnés d’avoir falsifié et antidaté des documents de l’enquête. Les quotidiens font également valoir que s’il est avéré qu’Anis Amri se livrait effectivement au trafic de stupéfiants, il aurait dû être arrêté à l’automne dernier, ce qui aurait permis d’éviter l’attentat du 19 décembre.

  1. Europe

Interview du ministre polonais des Affaires étrangères dans Die Welt

A l’occasion du premier déplacement aujourd’hui du président fédéral, Frank-Walter Steinmeier, à Varsovie, Die Welt publie un entretien avec Witold Waszczykowski dans laquelle le ministre polonais décrit les relations germano-polonaises comme « très bonnes dans l’ensemble, tant sur le plan politique et économique que pour les questions militaires ». « Pour la Pologne, l’Allemagne est un partenaire fiable », se félicite le chef de la diplomatie polonaise. Les divergences, explique-t-il, relèvent de la politique énergétique (gazoduc Nord Stream) et de la politique migratoire, domaine où Die Welt note toutefois une évolution : la Pologne envisage de mettre en place des couloirs humanitaires pour les réfugiés de guerre à l’image de ce qui a été initié en Italie, en France et en Espagne, déclare le ministre polonais des Affaires étrangères : « nous réfléchissons à délivrer des visas humanitaires d’un an pour soigner en Pologne des blessés de guerre ou des enfants traumatisés et sommes encore dans une phase préparatoire en concertation avec le Vatican, l’église polonaise et l’organisation Caritas », indique-t-il.

S’agissant des institutions européennes, W. Waszczykowski marque l’importance pour la Pologne que l’Allemagne, la France et d’autres pays européens tiennent compte des intérêts polonais, et rejette une nouvelle fois toute idée d’une Europe à plusieurs vitesses. « Ce concept déboucherait sur un désastre, la Pologne a encore le souvenir très vif de la partition de l’Europe », insiste-t-il en ajoutant que la mise en place de structures politiques pour la zone euro « diviserait l’UE » : « c’est très dangereux et pourrait signifier la fin de l’Union européenne ».

  1. International

« Gabriel demande l’aide des Etats-Unis dans la dispute au sujet d’Incirlik » (Frankfurter Allgemeine Zeitung)

Depuis Washington, le ministre allemand des affaires étrangères a vivement critiqué l’attitude des autorités turques et, affirmant que le problème actuel dépasse le cadre bilatéral, appelé les Etats-Unis à faire valoir à l’allié turc que les parlementaires allemands doivent avoir accès à la base d’Incirlik. Selon le journal, le gouvernement fédéral espère qu’avec l’aide des Etats-Unis Ankara modifiera sa position d’ici au sommet de l’OTAN le 25 mai. La Süddeutsche Zeitung estime pour sa part que « le conflit s’envenime » et en veut pour preuve des déclarations du ministre des affaires étrangères turc selon lequel il revient à l’Allemagne de décider si oui ou non elle entend retirer ses soldats d’Incirlik. « S’ils veulent partir, c’est leur affaire. Nous n’irons pas les supplier », aurait-il déclaré à la chaîne de télévision turque NTV.

  1. France

Un gouvernement « calibré pour les législatives » (Süddeutsche Zeitung)

La presse publie des portraits favorables de la ministre des Armées, Sylvie Goulard, « une Européenne passionnée » (Handelsblatt) bénéficiant d’une forte notoriété en Allemagne, et se penche à nouveau sur la composition du gouvernement, avec lequel « le président Macron se lance dans une expérience politique », écrit la Frankfurter Allgemeine Zeitung. La Süddeutsche Zeitung comme le Tagesspiegel jugent que l’entreprise consistant à faire fi des clivages partisans au sein du gouvernement est « risquée ». Pour la Süddeutsche Zeitung, il s’agit d’une équipe gouvernementale calibrée pour apporter au président de la République une majorité parlementaire qui lui fait défaut : « Macron joue très gros en confiant sa politique économique à la droite, et risque de payer sa majorité parlementaire par un été chaud sur le plan social », craint le journal de Munich. « Il ne s’agit pas d’un gouvernement solide coulé dans le moule, mais d’une grande coalition inédite pour la France, avec tout ce que cela comporte de conflits potentiels », observe le Tagesspiegel, pour qui il sera essentiel que ministres de droite et de gauche dépassent leurs divergences et offrent l’image d’un gouvernement soudé, faute de quoi les ténors des deux camps attiseraient les guerres partisanes, empêchant le président de la République de réunir une majorité au parlement./.