Synthèse de la presse américaine du 23 Mai 2017

 Mardi 23 mai 2017

Ambassade de France à Washington

Réalisation : Tristan-Aurel Mouline

Validation : Emmanuelle Lachaussée

  1. France/Europe

Terrorisme

            L’attentat perpétré à Manchester après un concert de la chanteuse américaine Ariana Grande fait la « une » des médias (WP, NYT, WSJ, Foreign Policy, TIME, CNN). Le département de la Sécurité intérieure a indiqué, le 22 mai, qu’il n’y avait pas, aux Etats-Unis, de « menace crédible » visant spécifiquement des salles de spectacle ; des mesures de précaution supplémentaires seront toutefois prises, notamment à New York, rapporte le Washington Post. Le président Trump a exprimé sa solidarité avec les Britanniques face aux « losers malfaisants », ajoute Politico.

Accord de Paris

            Le Washington Post souligne les efforts déployés par les Européens pour convaincre les Etats-Unis de ne pas sortir de l’Accord de Paris. En particulier, la ministre allemande de l’Environnement, Barbara Hendricks, a adressé à son homologue américain, Scott Pruitt – qui dirige l’Agence nationale de protection de l’environnement – un courrier que le quotidien s’est fourni et dans lequel elle évoque « les répercussions graves » auxquelles les Etats-Unis feraient face en cas de sortie de l’accord.

  1. International

Déplacement de Donald Trump au Moyen-Orient

En « une », les principaux titres (WP, NYT, WSJ) commentent le déplacement de Donald Trump en Israël au cours duquel celui-ci a appelé à « des efforts de paix renouvelés », note le Washington Post. Regrettant le caractère imprécis de l’approche du président américain, le journal indique que celui-ci pense être en mesure de contribuer à la résolution du conflit israélo-palestinien grâce à ses qualités de négociateur sans qu’une feuille de route ne soit nécessaire.

A cette occasion, les médias s’interrogent sur la stratégie américaine visant à ostraciser Téhéran au Moyen-Orient. « Israël et les Etats-Unis font front commun vis-à-vis de l’Iran », titre le Wall Street Journal. Ironisant sur « la romance entre Riyad et Washington » – également moquée par le président Hassan Rohani (NYT) –, l’équipe éditoriale du New York Times fustige pour sa part « la détermination de Donald Trump à créer une alliance anti-Iran avec les Etats sunnites arabes », estimant qu’elle est de nature à provoquer une confrontation militaire. Pour l’heure, l’Irak et le Liban ne cachent pas leurs inquiétudes, rapporte le Wall Street Journal.

Par ailleurs, le New York Times s’étonne du rôle central « inhabituel » des membres de la famille de Donald Trump – Ivanka Trump et Jared Kushner en particulier – dont témoigne le déplacement du président américain.

Politique étrangère américaine

« Malgré une rhétorique plus ferme, les actions de Donald Trump vis-à-vis de l’Iran et la Corée du Nord font écho à la stratégie de Barack Obama », déplore l’ancien représentant américain auprès des Nations unies, John Bolton, dans une tribune publiée par le Wall Street Journal et intitulée : « La nouvelle politique étrangère est la même que l’ancienne ». A l’inverse, l’équipe éditoriale du Christian Science Monitor salue « l’approche alternative œcuménique de Donald Trump » qui souhaite réconcilier les théologies pour « apporter la lumière ».

A l’occasion de son premier déplacement à l’étranger, Donald Trump envoie « un message de politique étrangère clair » : la Maison Blanche fait des questions de sécurité et les enjeux économiques une priorité tandis que la promotion des droits de l’homme est reléguée au second plan, analyse le Washington Post. L’ancien directeur de campagne d’Hillary Clinton, John Podesta, s’en alarme dans une tribune publiée par le quotidien. Evoquant « un retour en arrière historique », l’ancien conseiller de Barack Obama dénonce (i) les restrictions imposées par la nouvelle administration contre les programmes de planning familial dans les pays en voie de développement ; (ii) les projets de réduction des fonds américains alloués au développement international ; et (iii) l’approche de Donald Trump en matière de gouvernance qui pourrait avoir « un impact corrosif », celui-ci ayant notamment « salué l’action de Rodrigo Duterte ».

Vatican

Rappelant que les relations entre les Etats-Unis et le Vatican ont, en plusieurs occasions, fait l’objet de tensions – notamment lors de la première guerre d’Irak –, le Washington Post estime que la rencontre entre le président américain et le pape François prévue le 24 mai représente « une étape importante » pour l’action diplomatique de Donald Trump.

Le Wall Street Journal rapporte que, contrairement à ses prédécesseurs pourtant moins progressistes, le pape François pourrait parvenir à réintégrer au sein de l’Eglise catholique le mouvement traditionnaliste de la Fraternité sacerdotale Saint-Pie-X (FSSPX), ce qui éviterait un schisme avec un groupe constitué de plusieurs centaines de prêtres et de milliers de fidèles dans le monde.

Autres articles à signaler :

            Dans un éditorial, le Washington Post se félicite de la décision du Trésor américain d’imposer des sanctions contre des membres de la cour suprême vénézuélienne car elle « envoie un signal fort » au président Maduro.

Le New York Times s’alarme du traitement dont les homosexuels sont la cible en Indonésie.

III. Politique intérieure          

Administration Trump

En « une », l’ensemble des médias (WP, NYT, WSJ) évoquent le projet de budget de la Maison Blanche pour l’exercice fiscal 2018, lequel se caractérise par une diminution significative de 3600 milliards de dollars sur dix ans. Dans de virulents éditoriaux, le Washington Post et le New York Times dénoncent des mesures qui porteront d’abord préjudice aux Américains les plus vulnérables et n’offre rien d’autre que « de la souffrance ».

En « une » également, le New York Times évoque les tensions entre le bureau de l’éthique et la Maison Blanche qui souhaite empêcher la divulgation des noms des anciens lobbyistes ayant été autorisés à travailler pour le gouvernement fédéral.

Liens présumés entre l’équipe de Donald Trump et la Russie

Le Washington Post révèle, en « une », que le président américain aurait demandé au directeur du renseignement national, Daniel Coats, et à Michael S. Rogers, directeur de la NSA, de prendre leurs distances par rapport à l’enquête menée par le FBI sur les liens présumés entre l’équipe de Donald Trump et la Russie durant la campagne présidentielle américaine en les exhortant à affirmer publiquement qu’aucun élément ne permettait de démontrer l’hypothèse d’une collusion.