Think Tank Hebdo du 25 au 31 Mai 2017

 

Think Tank Hebdo

Newsletter hebdomadaire des travaux des Think Tanks aux Etats-Unis

Du 25 au 31 mai 2017
 

A NE PAS MANQUER

 

–       Macron’s presidency and the Middle East – Przemyslaw Osiewicz – MEI

P. Osiewicz estime que l’actuelle politique américaine au Moyen-Orient va permettre à Emmanuel Macron de renforcer le rôle de la France et de l’Union Européenne dans la région. Selon lui, le président français, tout en gardant une politique étrangère dans la continuité de celle de son prédécesseur, pourrait réussir par le biais de la diplomatie à renforcer sa stature de président et diminuer l’influence de l’extrême-droite et des groupes islamistes radicaux au sein de la société.

 

OTAN

 

–       A tale of two visits – Heather A. Conley & Jeffrey Rathke – CSIS

H. Conley et J. Rathke ont mis en lumière le contraste existant entre la visite de Donald Trump en Arabie Saoudite où celui-ci a réussi à adopter une discipline « inhabituelle » avec sa venue en Europe pendant laquelle le président américain s’est exprimé avec « rancœur et mesquinerie » face aux chefs d’Etats de l’OTAN. Un message qui a été perçu comme « inutile et contreproductif » et tranchant avec ceux plus rassurants des autres membres de l’administration. Les auteurs déplorent que Donald Trump n’ait pas reconnu l’actuelle croissance des dépenses européennes dans le domaine de la défense, estimant qu’encourager était une trajectoire « plus sage » que dévaloriser et critiquer la conduite des partenaires occidentaux. Cette visite qualifiée de « désastreuse » amène à s’interroger sur les raisons du mépris et du ressentiment du président américain vis-à-vis de l’Europe et de l’OTAN en particulier.

–       On Trump’s article 5 omission – Michael E. O’Hanlon – Brookings

M. O’Hanlon comprend le choix de Donald Trump de ne pas faire explicitement référence à l’article 5 de la Charte lors de son discours, concédant qu’il s’agissait d’un choix « regrettable » mais considérant cela comme une « erreur mineure ». Ainsi, l’auteur rappelle l’ambiguïté de cet article qui n’engage pas automatiquement les Etats-Unis dans une conduite à suivre en cas d’actions russes en Europe de l’Est. Par ailleurs,  M. O’Hanlon note que l’implication des Etats-Unis dans l’alliance se traduit davantage « dans les actions que dans les mots », faisant référence aux milliers de troupes déployées par Washington pour assurer la sécurité de ses alliés notamment en Pologne ou dans les Etats baltes. Selon lui, l’administration Trump a réitéré ses engagements envers ses partenaires et maintenu la politique étrangère américaine vis-à-vis de l’Europe.

–       America first also means Europe first – Louis Golino – Atlantic Council

Selon L. Golino, la rencontre entre Donald Trump et les autres chefs d’Etats de l’OTAN n’a fait que renforcer les doutes des partenaires européens sur l’engagement américain dans l’alliance transatlantique. Le chercheur estime que cette conduite pourrait avoir pour conséquence la diminution de l’influence américaine en Europe et une plus grande autonomie des pays européens. Selon lui, conditionner la mise en œuvre de l’article 5 au respect de la règle des 2% met à mal « les bases mêmes » de l’organisation. Il note par ailleurs que les Européens contribuent au fonctionnement de l’OTAN d’autres manières et met en garde contre le risque pour les Etats-Unis de voir ses partenaires européens « se détourner » de l’alliance transatlantique au profit d’une politique de défense au sein de l’Union européenne. L’administration Trump devrait ainsi se réjouir de la croissance des dépenses européennes de défense et rassurer ses alliés de son soutien.

–       NATO and Trump : The case for a new transatlantic bargain – Fabrice Pothier et Alexander Vershbow –  Atlantic Council

Le rapport souligne que la question d’un meilleur partage du fardeau fiscal n’est pas nouvelle pour l’OTAN mais que la possibilité de rendre conditionnel le « sacro-saint » article 5 est beaucoup plus « inquiétante ». Jamais un président américain n’était allé aussi loin dans la remise en cause des obligations des Etats-Unis dans l’alliance et dans celle de la valeur même de l’OTAN, selon les auteurs, qui conseillent un nouvel accord entre les Etats-Unis et l’Europe pour accorder un mandat plus solide à l’alliance, notamment dans le domaine de la dissuasion et de la cybersécurité. Selon eux, la culture du « compromis » a toujours été le moyen pour les Occidentaux de renforcer leur sécurité. Rappelant l’invasion américaine en Irak en 2003, ils mettent en garde contre le danger d’une division politique sur des sujets fondamentaux tels que la guerre civile en Syrie ou les ambitions régionales de l’Iran.

–       Judy asks: will Trump make Europe stronger? – Multiples auteurs – Carnegie

Pour Jorge Benitez, le comportement de Donald Trump au sommet de l’OTAN a été « contreproductif ». Il met en garde les Européens qui auraient la tentation de s’engager dans une politique de défense exclusivement européenne au détriment de l’alliance transatlantique qui est « indispensable » à la paix sur le continent.

Ian Bond note que les intérêts européens ont été mis à mal par la visite de Donald Trump dans différents domaines : (i) son soutien inconditionnel au bloc sunnite au Moyen-Orient risque d’exacerber les tensions sectaires, ce qui pourrait mener à un flux encore plus important de réfugiés en Europe, (ii) sa vision à somme nulle des relations commerciales entre les Etats-Unis et l’Europe risque de mettre en danger le système mondial de commerce, (iii) son refus d’appliquer automatiquement l’article 5 créé de l’incertitude pour l’ensemble des acteurs de la scène internationale quant à la volonté américaine de défendre ses partenaires européens et (iv) sa position opposée à celle des autres membres du G7 sur le changement climatique est en train de casser le consensus obtenu si difficilement lors de l’Accord de Paris fin 2015.

 

 

Réalisation : Joanna Bosse-Platière / Service de presse et communication – Ambassade de France à Washington
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