Synthèse de la presse américaine du 5 Juin 2017

Ambassade de France à Washington

Lundi 5 juin 2017

Réalisation : Tristan-Aurel Mouline

Validation : Emmanuelle Lachaussée

  1. France/Europe

Attentats au Royaume-Uni

Les attentats perpétrés au Royaume-Uni suscitent de nombreux commentaires (WP, NYT, WSJ, Foreign Policy, CNN, The Daily Beast).

A l’approche des élections, le Washington Post s’interroge, en « une », sur l’impact des attaques terroristes sur le vote des Britanniques alors que Theresa May est la cible de critiques de son adversaire, Jeremy Corbin. A l’inverse, l’équipe éditoriale du New York Times juge « rassurant » le comportement des deux responsables politiques qui n’ont pas « exploité ces événements horribles à des fins politiciennes ». Selon le quotidien, qui partage l’analyse du Wall Street Journal, la victoire de Theresa May est probable mais désormais incertaine, rappelant les mots de l’ancien Premier ministre Harold Wilson : « en politique, une semaine est un très long moment ».

Par ailleurs, le Washington Post et le New York Times fustigent, en « une », la réaction de Donald Trump, estimant qu’il « attise la peur » et déplorant qu’il n’ait pas une attitude davantage présidentielle.

Enfin, les médias (WP, NYT) soulignent la volonté de la Première ministre britannique de procéder à une révision exhaustive de la stratégie antiterroriste du Royaume-Uni alors que les attaques ont été perpétrées avec « des moyens technologiques rudimentaires », titre le Wall Street Journal. Dans ce contexte, le Washington Post rappelle que la cyber-surveillance constitue désormais un enjeu de sécurité fondamental. A cet égard, l’équipe éditoriale du Wall Street Journal appelle les autorités à ne pas se défausser sur les entreprises de la Silicon Valley (Facebook, Google) – même si le quotidien déplore leur manque de coopération, rappelant qu’elles s’étaient opposées à des collectes massives de leurs données par la NSA – et à prendre les mesures nécessaires pour accroître la cyber-surveillance.

Présidence Macron

En « trollant » Donald Trump, Emmanuel Macron affirme son rôle sur la scène internationale, estime le Boston Globe. Selon Heather Conley – directrice du programme Europe du CSIS citée par le journal –, cette stratégie « espiègle » n’est cependant pas dépourvue de risques ; peut-être les Français n’attendent-ils pas de leur président qu’il « se dispute » sur les réseaux sociaux à la manière de Donald Trump, conclut le quotidien.

  1. International

Accord de Paris

            Le chroniqueur du Washington Post Robert J. Samuelson critique la décision de Donald Trump de sortir de l’Accord de Paris car il la juge, sur un plan stratégique, inopportune. Il estime que le président américain aurait pu court-circuiter le pacte sans en sortir et déplore qu’il contribue, par une décision hautement symbolique, à détourner le débat de questions de fond. L’observateur appelle à « l’honnêteté », considérant que l’Accord ne permet pas d’atteindre les objectifs escomptés. « Nous n’avons pas trouvé la solution pour lutter contre le réchauffement climatique : telle est la vérité », affirme-t-il, relayant l’analyse d’un expert du World Resources Institute.

A ce sujet, le chroniqueur du New York Times Paul Krugman estime que « le climat est la victime collatérale d’un débat sur la vérité », détournant le slogan de campagne de Donald Trump en titrant sa tribune « Making ignorance great again ».

Politique étrangère américaine

La sortie des Etats-Unis de l’Accord de Paris nourrit les inquiétudes des titres de presse traditionnels relatives aux orientations de politique étrangère du président américain, lequel conduit « une diplomatie du narcissisme » préjudiciable, à long terme, aux intérêts des Etats-Unis, estime E.J. Dionne dans le Washington Post. « Sommes-nous à un tournant historique ? », s’interroge pour sa part, dans le même journal, Lawrence Summers. L’ancien président de Harvard appelle les élites des Etats-Unis à se mobiliser pour adresser un message au reste du monde en opposition à celui du président américain afin de minimiser, sur la scène internationale, les effets négatifs de la présidence Trump. Le chroniqueur du quotidien Fred Hiatt craint, en particulier, que la mise au second plan de la promotion du respect des droits de l’homme ne porte atteinte aux intérêts et à la réputation de Washington. « Donald Trump met les Etats-Unis sur la voie de la régression et de l’isolationnisme », déplore enfin Charles Blow dans le New York Times.

Dans un éditorial, le New York Times craint que Cuba ne soit la prochaine victime de la volonté de Donald Trump de « défaire » la politique de son prédécesseur.

III. Politique intérieure          

Liens présumés entre l’équipe de Donald Trump et la Russie

            Dans un entretien accordé à Megyn Kelly sur NBC, le président Poutine a affirmé que l’hypothèse des interférences russes durant la campagne présidentielle américaine relevait d’un « non-sens », rapporte le Washington Post. Selon le principal élu démocrate de la Commission du renseignement de la Chambre des représentants, Mark Warner, qui s’exprimait le 4 juin sur CNN, aucun élément tangible ne permet, à ce stade, de valider cette hypothèse, souligne le Wall Street Journal en « une ».

Economie

Le niveau de chômage a rarement été aussi bas aux Etats-Unis, relève le Wall Street Journal qui rappelle cependant que, par le passé, des « troubles économiques sérieux » ont fait suite, à trois reprises, à des périodes de faible chômage (inflation dans les années 1970 ; explosion de la bulle internet au début des années 2000 ; et crise de l’immobilier en 2008).