Aujourd’hui en Allemagne. 9 Juin 2017

Synthèse de la presse quotidienne

9 juin 2017

Ce document est à usage strictement interne et a été réalisé par l’Ambassade de France en Allemagne

  1. Les médias audiovisuels et en ligne titrent ce matin sur le résultat des élections générales au Royaume-Uni. Les Unes de la presse écrite sont consacrées pour leur part au témoignage de l’ancien directeur du FBI devant le sénat américain : « Comey accuse Trump d’avoir diffamé le FBI » (Frankfurter Allgemeine Zeitung) ; « Comey reproche à l’administration Trump d’avoir menti » (Süddeutsche Zeitung) ; « l’ex-patron du FBI Comey : j’ai compris ce qui m’a été dit comme un ordre » (Die Welt) ; « Comey accuse Trump de mensonges » (Der Tagesspiegel). Le quotidien des affaires Handelsblatt s’intéresse au Qatar  dans le cadre de la crise actuelle dans le Golfe (« un Etat du désert en détresse »).
  2. Allemagne

« Von der Leyen va devoir répondre aux députés » (Bild)       

Depuis plusieurs jours, le tabloïd Bild publie des articles à charge contre la ministre allemande de la défense, lui reprochant d’avoir à dessein amplifié le scandale des pratiques dégradantes dont auraient été victimes de jeunes recrues du centre de formation de Pfullendorf (Bade-Wurtemberg) et d’avoir surréagi en limogeant le général en charge de la formation au sein de la Bundeswehr. Le journal signale aujourd’hui que la commission de la défense du Bundestag devrait mettre le sujet à l’ordre du jour de sa prochaine réunion et convoquer la ministre. L’article cite le président du groupe parlementaire SPD, Thomas Oppermann selon qui « avec Mme von der Leyen, Angela Merkel a choisi la plus mauvaise ministre de la défense depuis la réunification allemande ». « Un bon ministre de la défense se distingue par ses qualités de chef, sa transparence et sa sincérité. L’actuelle ministre en poste n’a rien de tout cela », aurait-il déclaré.

  1. Europe

BCE / « Draghi anticipe un virage » de sa politique monétaire (Handelsblatt)

La presse allemande, qui appelle de ses vœux depuis longtemps la fin de la politique des taux bas de la Banque centrale européenne, entrevoit dans les propos tenus hier par Mario Draghi la perspective d’un futur virage en la matière. « Le président de la BCE a envoyé un signal prudent mais parfaitement audible en direction d’une politique monétaire moins accommodante », écrit le Handelsblatt, « on entre sur la voie de sortie », confirme la Süddeutsche Zeitung, même si tous les journaux notent que M. Draghi maintient fermement le cap actuel tant que l’inflation dans la zone euro n’a pas atteint le niveau jugé requis. Le Handelsblatt, qui décrit de manière récurrente une politique monétaire pénalisant les épargnants allemands et poussant les gouvernements des pays endettés à la gabegie, ne cache pas sa satisfaction devant la perspective, même lointaine et peu précise, d’un retour à une politique monétaire plus stricte. Le quotidien alternatif de gauche tageszeitung estime, pour sa part, que les taux bas profitent non seulement aux pays aux économies faibles mais aussi au budget allemand, et que Berlin a donc peu de raisons de se plaindre. La taz craint toutefois que la politique très accommodante de la BCE ne provoque, dans un contexte de croissance revenue en Europe, des bulles financières et à terme une nouvelle crise de l’euro contre laquelle la BCE ne pourrait cette fois plus rien.

« Bruxelles déclare qu’Athènes a rempli toutes les conditions pour le déblocage d’un nouveau crédit » (Süddeutsche Zeitung)

Alors que le feu vert de Berlin au versement de la prochaine tranche d’aide pour la Grèce reste suspendu à une participation formelle du FMI au troisième plan d’aide, la Commission européenne s’impatiente, rapporte la Süddeutsche Zeitung. Le journal cite des déclarations en ce sens du vice-président de la Commission, Valdis Dombrovskis, qui souligne qu’il n’y a aucune raison objective de repousser ce versement, la Grèce ayant respecté tous ses engagements en matière budgétaire et dans la mise en œuvre des réformes convenues. Dans un entretien accordé à Die Welt, le président grec, Prokopis Pavlopoulos appelle l’Allemagne à ne plus s’opposer à un allègement de la dette grecque tel qu’exigé par le FMI comme condition de sa participation au plan d’aide, et à permettre que soit débloquée la nouvelle tranche d’aide le 15 juin prochain, lors de la prochaine réunion des ministres des finances de la zone euro. Estimant qu’un aménagement de la dette grecque pour la rendre viable « ne poserait pas de gros problèmes à l’Allemagne », le président grec appelle Wolfgang Schäuble (CDU) à « respecter à son tour les règles » et « à ne pas se laisser influencer dans sa décision par le contexte électoral allemand ». P. Pavlopoulos estime que le gouvernement allemand devrait « mieux informer » ses concitoyens des efforts et sacrifices consentis par les Grecs et du fait que « l’Allemagne n’a à ce jour pas encore perdu un euro » dans la crise grecque : « les responsables politiques doivent combattre les préjugés ».

Zone euro / interview du ministre portugais des affaires étrangères dans la FAZ

Dans un entretien publié par la Frankfurter Allgemeine Zeitung, Augusto Santos Silva estime qu’il est « contreproductif » de vouloir imposer aux pays endettés des programmes d’austérité les enfonçant davantage dans la récession économique, et que le Portugal a réussi à sortir de cette spirale en rétablissant les salaires des fonctionnaires et les retraites à un niveau permettant de relancer la demande intérieure et la croissance, tout en restant vigilant sur les dépenses publiques. « La grande erreur du FMI et des institutions européennes a été de croire qu’on pouvait appliquer le même remède à tous les pays en crise, or les conditions de départ sont très différentes d’un pays à l’autre », ajoute-t-il. A. Santos Silva déclare par ailleurs que le Portugal « soutient les idées françaises » en matière de réforme de l’UEM : « nous estimons très important de renforcer et de parachever la zone euro ».

  1. International

Déplacement de Sigmar Gabriel à Tripoli

La presse retient de la visite hier du ministre allemand des affaires étrangères en Libye que l’Allemagne va accorder au pays 3,5 millions d’euros supplémentaires au titre de la politique migratoire, répondant ainsi à l’appel récemment lancé par l’UNHCR, souligne la FAZ. Cet argent est destiné à financer l’amélioration des conditions de vie, parfois déplorables, dans les nombreux camps de réfugiés où sont retenus les migrants originaires d’Afrique subsaharienne, précise le Tagesspiegel. Les journaux mentionnent aussi que le ministre allemand a appelé au compromis les « parties libyennes profondément divisées », les exhortant à « entamer enfin sérieusement les discussions » pour la mise en œuvre de l’accord avec l’UE sur la politique migratoire.

  1. France

« Une France forte est bonne pour l’Allemagne et pour l’Europe », tribune de Gerhard Cromme dans le Handelsblatt

Dans une tribune que publie le Handelsblatt, Gerhard Cromme, président du conseil de surveillance de Siemens et artisan des rencontres économiques franco-allemandes d’Evian, se félicite de l’élection d’Emmanuel Macron et esquisse plusieurs pistes de coopération franco-allemande. Selon lui, la France et l’Allemagne pourraient s’atteler à la création d’un marché européen de l’énergie, au moyen notamment d’une réforme du marché européen des droits d’émission. Concernant l’électromobilité, il suggère de développer une vaste infrastructure de stations de recharge et de définir des critères et règles communs pour la circulation des véhicules autonomes. « Pourquoi pas un projet pilote sur un tronçon d’autoroute entre la France et l’Allemagne ? ». En matière de numérique, il plaide en faveur d’investissements communs afin d’étendre l’infrastructure très haut débit./.