Aujourd’hui en Allemagne. 13 Juin 2017

Ambassade de France à Berlin

Synthèse de la presse quotidienne

13 juin 2017

  1. Divers sujets se partagent les Unes. La Süddeutsche Zeitung estime que « Macron risque un conflit avec les syndicats ». Les arrestations de manifestants contre la corruption en Russie font les gros titres de la Frankfurter Allgemeine Zeitung: « des centaines d’arrestations en marge des manifestations contre la corruption en Russie » et du Tagesspiegel : « les autorités russes arrêtent des centaines d’opposants ». Die Welt consacre ses gros titres à la réunion du G20 sur l’Afrique hier à Berlin : « Merkel veut faire de l’Afrique la nouvelle Chine ». Le quotidien des affaires Handelsblatt publie une interview du patron de la filiale allemande de Facebook qui marque sa volonté de lutter plus efficacement contre la désinformation sur le réseau social, en particulier pendant la campagne des élections au Bundestag : « Facebook admet des erreurs ».
  2. Allemagne

« Le directeur financier va prendre la direction d’Opel » (Tagesspiegel)

La démission avec effet immédiat de l’actuel Pdg d’Opel, Karl-Thomas Neumann, qui est remplacé par le directeur financier de l’entreprise Michael Lohscheller traduit, du point de vue de la presse, les attentes du repreneur français PSA lequel, rappellent les quotidiens, a fixé à la direction d’Opel un délai de 100 jours, une fois la reprise effectuée, pour présenter un plan permettant au constructeur de renouer avec les profits d’ici à 2020. Positive sur le choix de la « continuité » que représente Michael Lohscheller, la FAZ estime en effet que sa nomination laisse penser que PSA est bien déterminé à faire d’Opel une entreprise à nouveau profitable, ce que Karl-Thomas Neumann n’est pas parvenu à faire durant les quatre années passées à la tête de l’entreprise. En choisissant le directeur financier Michael Lohscheller, « le message est clair », considère également le Tagesspiegel : il s’agit de « sortir Opel financièrement du rouge ».

  1. Europe

« L’UE perd patience avec Theresa May » (Süddeutsche Zeitung)

Sous ce titre, la Süddeutsche Zeitung publie l’interview accordée par Michel Barnier, négociateur en chef du Brexit pour le compte des 27, à plusieurs quotidiens européens, dont Le Monde. M. Barnier insiste sur la nécessité d’entamer le plus rapidement possible les négociations avec Londres alors que le revers électoral de la Première ministre britannique menace de retarder le processus : « j’ai besoin pour cela d’une délégation britannique et d’un chef de délégation stable, responsable et mandaté », martèle-t-il.

Règlement de Dublin : « les pays de l’UE reprennent trop peu de demandeurs d’asile à l’Allemagne » (Bild)

Le tabloïd Bild rend compte de statistiques du ministère fédéral de l’Intérieur indiquant que depuis début 2016 jusqu’à la fin mars 2017, l’Allemagne a sollicité à 72.321 reprises d’autres pays de l’UE qu’ils reprennent des demandeurs d’asile dans le cadre du règlement de Dublin, mais que seuls 5321 d’entre eux (soit 7,3%) ont été renvoyés vers le pays où ils avaient été enregistrés en premier. A l’inverse, 39.251 renvois vers l’Allemagne ont été sollicités par d’autres pays de l’UE et 14.566 de ces demandes, soit 37,1%, ont été acceptées. Interrogé par Die Welt, un porte-parole du ministère allemand de l’Intérieur a déclaré que ce point était toujours abordé par Berlin au cours des contacts bilatéraux avec les partenaires européens mais qu’il était « très laborieux » d’obtenir des résultats en la matière.

Dans un commentaire, la Berliner Zeitung estime que la crise migratoire a mis en lumière l’échec de l’accord européen de Dublin, et qu’il convient de trouver un système plus équitable et solidaire de répartition des demandeurs d’asile en Europe afin de ne pas laisser l’Italie, la Grèce et l’Espagne porter seules le poids de l’afflux de migrants vers l’Union européenne.

  1. International

Réunion du G20 sur l’Afrique : « Merkel veut faire de l’Afrique la nouvelle Chine » (Die Welt)

La presse rapporte que lors de son intervention devant les participants à la réunion du G20 sur l’Afrique la chancelière a appelé la communauté internationale à investir davantage en Afrique et fait valoir que l’aide au développement n’est pas toujours le moyen le mieux approprié pour aider les pays africains. « Nous avons besoin d’une initiative qui parle avec l’Afrique et non pas sur l’Afrique », a-t-elle déclaré.

Dans un commentaire, la Süddeutsche Zeitung qualifie non sans ironie de « charmante » l’initiative « partenariat avec l’Afrique » du gouvernement fédéral, estimant que le terme sous-entend un dialogue d’égal à égal, contrairement à la politique classique d‘aide au développement qui cantonnait les pays africains dans un rôle passif. Cependant, la réalité est un peu différente, juge le journal qui reproche au G20 de se focaliser sur les « champions en matière de réformes » du continent africain (Maroc, Tunisie, Ghana). Les nouveaux accords commerciaux négociés avec ces pays, qui portent désormais le nom d’« accords de partenariat », sont destinés à faciliter l’accès des produits européens « ce qui laisse à penser que c’est moins l’Afrique qui est intéressante pour le G20 que les pays qui représentent des marchés potentiels ». « L’initiative allemande repose sur un seul pied ; elle apporte son soutien à ceux qui ont déjà parcouru un long chemin, mais ignore les autres et elle offre des chances surtout aux investisseurs », déplore le quotidien.

  1. France

Premier tour des élections législatives

L’ampleur du « tsunami français » (Die Welt) qui « pourrait balayer les partis traditionnels au Palais Bourbon » suscite encore aujourd’hui une abondante couverture de presse donnant des résultats plus détaillés du premier tour des élections législatives et se penchant sur l’échec de ténors du paysage politique français. Sur le fond, les analyses et commentaires ne différent pas des articles déjà publiés hier, rappelant qu’une écrasante majorité pour La République en Marche ! à l’Assemblée nationale donnerait au président de la République les coudées franches pour mettre en œuvre les réformes ambitieuses, mais que l’abstention de plus de la moitié des électeurs relativise la marge de manœuvre du gouvernement.

Comme à son habitude, le tabloïd Bild traduit de manière directe les attentes de l’opinion publique allemande vis-à-vis du partenaire français. Sous le titre « les cinq choses que peut faire Macron pour aider aussi l’Allemagne », Bild énumère « ce que Macron devrait faire pour que nous aussi profitions de sa super-victoire » : respecter les critères de Maastricht et réduire l’endettement ; mettre en œuvre les réformes du code du travail pour retrouver la croissance ; augmenter les effectifs de police et centraliser la coordination des services de sécurité et de renseignement pour améliorer la sécurité dans tout l’espace Schengen ; accueillir davantage de demandeurs d’asile – « mais cela est peu probable, car cela pourrait renforcer le Front national », ajoute aussitôt le journal –  et enfin, sur le plan européen, « œuvrer pour une défense commune, soutenir des sanctions contre la Russie et une stratégie commune sur le Brexit ». Dans les colonnes de Bild, Jens Spahn (CDU), secrétaire d’Etat au ministère allemand des Finances, souligne que « ce n’est pas avec un ministre des finances de la zone euro que nous allons convaincre les 10 millions d’électeurs de Le Pen. Ce serait bien si nous pouvions aussi impulser avec la France des avancées en matière de contrôle des migrations, de lutte contre le terrorisme et de politique de sécurité commune »./.