Aujourd’hui en Allemagne. 14 Juin 2017

Synthèse de la presse quotidienne

14 juin 2017

Ce document est à usage strictement interne et a été réalisé par l’Ambassade de France en Allemagne

  1. Aucun sujet ne s’impose aujourd’hui à la une de la presse allemande. La Frankfurter Allgemeine Zeitung titre sur le lancement par la Commission européenne  d’une procédure d’infraction visant la Pologne, la Hongrie et la République tchèque en raison de leur refus de participer au programme européen de répartition des demandeurs d’asile. La Süddeutsche Zeitung titre sur le fait que la ville de Munich s’apprête à interdire les véhicules diesel. Die Welt s’intéresse au stress des salariés allemands. Sous le titre « l’économie allemande est dopée », le Handelsblatt publie un entretien avec Christian Lindner, président du parti libéral FDP, qui critique une économie allemande dont la force repose essentiellement sur la sous-évaluation de l’euro, la faiblesse historique des taux d’intérêt et les prix attractifs des matières premières.
  2. Allemagne

Sommet allemand du numérique à Ludwigshafen

La presse relève que la chancelière s’est déclarée satisfaite du chemin parcouru en matière de transition numérique et a loué la coopération avec les milieux économiques. Elle souligne aussi que Mme Merkel s’est abstenue de toute promesse de campagne électorale et que la question ou non de la création d’un ministère fédéral du numérique, que certains appellent de leurs vœux, reste donc posée.

Largement moins optimistes, les commentateurs concluent à un bilan plus que modeste de l’Allemagne en matière de passage au numérique et pointent notamment du doigt les administrations dont ils critiquent les lenteurs. Du point de vue du Tagesspiegel, il manque en Allemagne un climat favorable à l’innovation et une ouverture face aux bouleversements qu’implique la transition au numérique. Pour la FAZ, il n’est pas suffisant que la chancelière se contente de quelques encouragements à ne pas confier aux seuls Américains l’utilisation des « big data ».

  1. Europe

« Procédure d’infraction contre Varsovie, Prague et Budapest » (FAZ)

La décision de la Commission européenne de lancer une procédure d’infraction contre la Pologne, la Hongrie et la République tchèque pour non-application du mécanisme européen de relocalisation des demandeurs d’asile fait l’objet de comptes rendus essentiellement factuels. La Frankfurter Allgemeine Zeitung doute que des « sanctions » soient le bon moyen de « contraindre les pays d’Europe centrale à accueillir des contingents de réfugiés ». Dans ce contexte, le journal revient sur les difficultés que connaît l’Allemagne pour renvoyer selon les règles de Dublin des demandeurs d’asile dans les pays européens où ils ont été enregistrés en premier, estimant que cela tient à une certaine arrogance de Berlin, « qui impose des standards d’hébergement et de prise en charge que quasiment aucun autre pays de l’UE ne peut satisfaire ».

« La Hongrie adopte une loi controversée sur les ONG » (FAZ)

Les quotidiens réagissent vivement à l’adoption par les députés hongrois d’une loi sur la transparence visant les ONG financées par des fonds étrangers, dont ils rappellent qu’elle vise ouvertement les fondations du milliardaire américain d’origine hongroise George Soros. La Frankfurter Allgemeine Zeitung estime que la comparaison avec le musèlement des opposants au régime russe est exagérée, mais juge « infamante » cette législation étant donné les relents d’antisémitisme et de théorie du complot que le Premier ministre hongrois et ses proches mettent à profit pour justifier leurs attaques contre les fondations Soros. « Orban semble atteint d’autisme politique, il poursuit de façon maniaque un seul objectif, lutter contre l’ennemi Soros », critique aussi la Süddeutsche Zeitung.

  1. Europe / France

Interview de Pierre Moscovici / déficit budgétaire français

Dans un entretien accordé au groupe de journaux régionaux Funke Medien (Berliner Morgenpost, Westdeutsche Allgemeine Zeitung), le commissaire européen aux affaires économiques se félicite de ce que le président de la République soit un « Européen convaincu, avec des objectifs ambitieux tel que le renforcement de la zone euro ». Interrogé sur l’idée d’un ministre européen des finances, Pierre Moscovici précise que « l’important n’est pas la dénomination – pas besoin que cela soit un ministre – mais la fonction : nous avons besoin de quelqu’un qui soit à la fois président de l’Eurogroupe et membre de la commission européenne. Nous avons besoin d’une personne clairement responsable de la politique budgétaire devant rapporter au parlement européen. Ce ne doit pas être un super-ministre des finances, pas un supérieur hiérarchique des ministres des finances nationaux. Wolfgang Schäuble n’a pas de souci à se faire ». S’agissant de la communautarisation des dettes, il souligne que « la Commission ne propose pas d’eurobonds, nous savons que c’est une ligne rouge pour nos amis allemands. A long terme, dans une zone euro entièrement intégrée, on pourra éventuellement parler d’une mutualisation de nouvelles dettes. Mais nous n’allons pas commencer maintenant ».

S’agissant de la France, Pierre Moscovici souligne qu’E. Macron « a toute latitude pour mettre en œuvre son programme de réformes ». Il déclare attendre de la France qu’elle « rétablisse sa crédibilité » par des réformes du marché du travail et budgétaires et poursuit : « j’exhorte le président à respecter dès cette année les règles du pacte de stabilité et de croissance. Le déficit public français ne doit plus dépasser le seuil de 3% du PIB ». Ces propos, déjà diffusés hier dans des dépêches, ne sont relevés à la marge que par la Frankfurter Allgemeine Zeitung qui prend note, dans une brève, des déclarations du Premier ministre hier sur France info qui jugeait « extrêmement fort » le risque de dérapage budgétaire cette année.

  1. International

Turquie

Quelques journaux notent que l’ambassadeur d’Allemagne en Turquie a rendu visite hier au journaliste germano-turc Deniz Yücel actuellement incarcéré depuis 120 jours. Die Welt consacre un article sous forme de reportage au déplacement également hier en Turquie du ministre allemand en charge des affaires européennes, Michael Roth (SPD), qui a rencontré des opposants et des défenseurs des droits de l’homme. Le journal relève que le ministre allemand n’a pas caché ses inquiétudes face à la situation du pays qu’il voit « sur le chemin de l’isolement »./.