Aujourd’hui en Allemagne. 14 Septembre 2017

Synthèse de la presse quotidienne

Ambassade de France à Berlin

14 septembre 2017

  1. Le discours sur l’état de l’Union de Jean-Claude Juncker fait les gros titres de tous les médias allemands ce matin : « Juncker : introduire l’euro dans tous les pays de l’UE » (Frankfurter Allgemeine Zeitung), « Juncker veut l’euro pour toute l’UE » (Süddeutsche Zeitung), « les plans pour l’UE de Juncker : plus d’Etats membres et l’euro pour tous » (Die Welt), « Juncker veut l’euro dans tous les pays de l’UE » (Der Tagesspiegel), « l’euro pour tous ? » (Handelsblatt).
  2. Allemagne

Reprise des expulsions de délinquants afghans vers l’Afghanistan

Après un moratoire instauré au lendemain de l’attentat du 31 mai dernier à Kaboul, qui avait causé la mort de dizaines d’Afghans et lourdement endommagé l’ambassade d’Allemagne, la Bavière et la Rhénanie du Nord-Westphalie ont procédé hier à de nouvelles expulsions de ressortissants afghans condamnés à une peine criminelle, rapporte l’ensemble de la presse. Dans une conférence de presse, le ministre fédéral de l’Intérieur Thomas de Maizière (CDU) a justifié cette mesure par la gravité des faits pour lesquels les huit Afghans expulsés ont été condamnés, ce que le tabloïd Bild met en exergue en publiant leur « casier judiciaire » (viols, violences aggravées, abus sexuels sur mineur, vols avec extorsion). Pour la Frankfurter Allgemeine Zeitung, Berlin veut envoyer un « signal de fermeté à la fois aux déboutés du droit d’asile afghans, […] et aux candidats au départ dans les pays d’origine » de l’émigration illégale. La Süddeutsche Zeitung pointe une action à visée électoraliste préjudiciable à l’Etat de droit (« ces criminels ont mérité la peine à laquelle ils ont été condamnés mais pas d’être expulsés vers un pays hautement dangereux »), et accuse Thomas de Maizière et ses homologues conservateurs de Bavière et de Rhénanie-du-Nord-Westphalie « d’échanger huit Afghans contre quelques voix de sympathisants AfD ».

  1. Europe

Discours de Jean-Claude Juncker sur l’Europe

La presse consacre la plus grande partie de ses comptes rendus et commentaires du jour aux déclarations du président de la Commission européenne appelant à l’élargissement de la zone euro, plusieurs journaux soulignant que sur le principe, cette idée n’a rien de novateur puisqu’elle est déjà prévue par le traité de Lisbonne pour tous les Etats membres de l’UE exceptés le Danemark et la Grande-Bretagne. Les quotidiens rapportent des réactions générales positives du gouvernement fédéral, à l’instar du Handelsblatt qui cite Peter Altmaier (CDU), ministre de la chancellerie fédérale, jugeant que le discours de Jean-Claude Juncker « offre une grande chance d’améliorer la capacité d’action de l’UE et d’imposer des réformes dans des domaines importants », et Sigmar Gabriel (SPD), ministre des Affaires étrangères, estimant qu’il « montre la bonne voie à suivre pour parfaire l’unité de notre continent ». Les médias en ligne se font l’écho de la réaction du ministre des Finances, Wolfgang Schäuble (CDU) sur la chaîne de télévision ARD, insistant sur le fait que l’adhésion d’un pays à la zone euro implique que « toutes les conditions soient remplies ». « Nous avons fait l’expérience que les pays qui adoptent une monnaie forte, qu’ils ne peuvent plus dévaluer, doivent avoir une économie qui peut le supporter », souligne W. Schäuble, qui se prononce une fois de plus contre une « communautarisation des dettes » des Etats membres tant qu’il n’y a pas de transfert à l’UE d’une partie de leur souveraineté budgétaire et économique.

Dans l’ensemble, les commentateurs réservent un accueil plutôt froid au discours de Jean-Claude Juncker. Plusieurs, telle la Frankfurter Allgemeine Zeitung, à droite de la palette éditoriale, et la tageszeitung, à l’opposé, se rejoignent pour constater que les propositions de J.-C. Juncker n’apportent aucune réponse aux crise que traverse depuis des années l’Union européenne, et qu’il ne faut forcer ni l’élargissement de la zone euro, ni celui de l’espace Schengen alors que ces thèmes divisent plus qu’ils ne rassemblent. « Plus de réalisme ! », demande la FAZ, « tout ça, ce sont des rêveries, cela passe à côté de la réalité », renchérit le tabloïd Bild. Die Welt dénonce « l’absurdité » des propositions du président de la Commission européenne d’élargir la zone euro et l’espace Schengen et s’interroge « mais sur quelle planète éloignée l’UE et son capitaine Juncker ont-ils vécu ces dernières années ? ». Une partie de la presse de centre-gauche, plus indulgente, estime au contraire, à l’instar de la Berliner Zeitung, que J.-C. Juncker « rend un grand service » à l’UE en l’exhortant à se réformer. « Une partie des réformes proposées est réalisable sans changement des traités existants, il convient maintenant de les mettre en œuvre », estiment les Stuttgarter Nachrichten. Le Handelsblatt, pour sa part, juge que le président de la Commission européenne veut surtout redonner à celle-ci le poids et l’autorité perdus face au Conseil européen, et faire de la Commission « une sorte de gouvernement de l’UE », un dessein que critique le journal.

  1. France / Allemagne / Europe

« Marchandages sur l’euro » (Die Zeit)

L’hebdomadaire Die Zeit, dans un article cosigné de son correspondant en France et du bureau de Berlin, décrit les « débats et transactions complexes » à venir entre Paris et Berlin sur la réforme de l’UEM et sur l’attribution des grands postes à responsabilité de la zone euro. Selon le journal de Hambourg, la prudence et la discrétion de Mme Merkel et de son parti sur la réforme de l’UEM pendant la campagne électorale allemande ne devraient plus satisfaire Paris une fois l’élection allemande passée. Die Zeit croit savoir qu’E. Macron pourrait se rendre à Berlin avant la fin de l’année pour défendre ses idées dans le cadre d’un grand discours – comme celui prononcé à Athènes la semaine dernière – et rendre progressivement public son plan en 10 points pour l’Europe. S’agissant d’un budget de la zone euro, Mme Merkel jugerait qu’à court terme un budget européen d’un grand maximum de 20 à 30 milliards d’euros serait réalisable.

Die Zeit spécule sur les hypothèses de répartition des postes dirigeants de la zone euro, évoquant l’option du ministre de l’Economie et des Finances Bruno Le Maire devenant chef de l’Eurogroupe, un marchepied vers le poste de ministre des finances de la zone euro et celle du président de la Bundesbank, Jens Weidmann, dirigeant la Banque centrale européenne. Le journal conclut en décrivant ce qui pourrait être un résultat « pas inintéressant » de ces transactions franco-allemandes : un Fonds monétaire européen avec des instruments de sauvetage renforcés, un ministre des finances de la zone euro français – avec un budget modeste – et un banquier central allemand.

  1. France

JO 2024 à Paris

La Frankfurter Allgemeine Zeitung, la Süddeutsche Zeitung et la Berliner Zeitung consacrent des correspondances à l’attribution des Jeux Olympiques et Paralympiques d’été de 2024 à la ville de Paris, la Süddeutsche Zeitung s’amusant de ce que la France célèbre « comme une victoire » un résultat négocié et acquis d’avance. Les quotidiens espèrent que les attentes liées à la qualification de Paris, sur le plan budgétaire et environnemental, ne seront pas déçues./.