Aujourd’hui en Allemagne. 19 Septembre 2017

Synthèse de la presse quotidienne

19 septembre 2017

Ce document est à usage strictement interne et a été réalisé par l’Ambassade de France en Allemagne

  1. Divers sujets se partagent les Unes de la presse. La Frankfurter Allgemeine Zeitung consacre ses gros titres à l’« attaque de Gabriel contre la CDU/CSU sur la politique migratoire ». Die Welt juge que « la Turquie provoque l’Allemagne dans la dernière ligne droite de la campagne électorale » après une nouvelle convocation de l’ambassadeur allemand à Ankara. Der Tagesspiegel note que les partis politiques allemands constituent un « large front contre l’AfD ». La Süddeutsche Zeitung rend compte de la présentation d’un projet de loi prévoyant « davantage de droits pour les pères divorcés », notamment ceux élevant seuls leurs enfants. Le quotidien des affaires Handelsblatt s’intéresse aux stratégies des PME qui réussissent le mieux en Allemagne : « le Mittelstand exemplaire ».
  2. Allemagne

75ème anniversaire du ministre allemand des finances : « quel avenir pour Schäuble ? » (Handelsblatt)

La Frankfurter Allgemeine Zeitung et le Handelsblatt consacrent un article au 75ème anniversaire du ministre des finances, célébré hier à Offenburg en présence notamment de la chancelière et du président de la commission européenne Jean-Claude Juncker. Sous le titre « un ministre des finances à l’avenir incertain », la FAZ relève ironiquement que le FDP, par la voix d’Alexander Hahn, membre des instances dirigeantes du parti, a fait un « cadeau de choix » à Wolfgang Schäuble (CDU) en indiquant que les libéraux excluaient d’intégrer une coalition gouvernementale avec la CDU-CSU s’ils n’y obtenaient pas le portefeuille des finances, détenu par Wolfgang Schäuble depuis 2009. Le journal explique cette prise de position du FDP par « l’erreur majeure » commise il y a huit ans par le président des libéraux, Guido Westerwelle, qui avait opté pour le ministère des affaires étrangères au lieu de porter son choix sur le ministère des finances, laissant à Wolfgang Schäuble les coudées franches pour assainir le budget au lieu de mettre en œuvre les allègements fiscaux promis par le FDP lors de la campagne. Le Handelsblatt ajoute que du point de vue du président du FDP, Christian Lindner, le ministère fédéral des finances apparaît comme le seul ministère susceptible de traiter d’égal à égal avec la chancellerie fédérale et qu’en la personne de l’actuel président de la Banque européenne d’investissement, Werner Hoyer, le parti aurait trouvé le candidat idoine. Il reste toutefois, selon le Handelsblatt, que « les préférences de W. Schäuble sont claires », l’intéressé souhaitant être reconduit dans ses actuelles fonctions. Le journal n’exclut pas totalement qu’un ministère des affaires étrangères aux prérogatives européennes renforcées puisse tenter W. Schäuble.

Dans un éditorial, la FAZ juge que Christian Lindner surjoue son opposition à un prétendu « pipeline financier » entre l’Allemagne et les autres Etats membres qui aurait déjà été décidé, selon les dernières déclarations du président du FDP, par le président et la chancelière, dans le seul but de mettre la pression sur la CDU pour obtenir le portefeuille des finances.

Campagne électorale

Selon la dernière enquête INSA que publie Bild, la CDU/CSU et le SPD sont en recul dans les sondages, les conservateurs perdant un demi-point (36%) et le SPD un point et demi (22%) par rapport à la semaine passée. Créditée de 11%, l’AfD est rejointe par Die Linke qui  progresse d’un demi-point. Les Verts gagnent un point (7%) et le FDP demeure inchangé (9%).

  1. Europe

Turquie : l’ambassadeur d’Allemagne à Ankara à nouveau convoqué

La presse – notamment le quotidien Die Welt dont le correspondant Deniz Yücel est détenu en Turquie depuis le 14 février dernier – rapporte que l’ambassadeur d’Allemagne en Turquie, Martin Erdmann, a été convoqué hier au ministère turc des Affaires étrangères pour la deuxième fois en trois jours et pour la 17e fois depuis son arrivée en poste il y a deux ans, ce qui est « très inhabituel entre partenaires de l’Otan », a souligné un porte-parole de l’Auswärtiges Amt.

A noter que les médias allemands, qui couvrent au jour le jour l’actualité des relations germano-turques, notamment dans le contexte électoral, n’ont quasiment pas pris note de la libération du journaliste français Loup Bureau, excepté le quotidien alternatif tageszeitung qui y a consacré une brève.

  1. International

Corée du Nord

Dans une interview au tabloïd Bild publiée hier en ligne, le ministre allemand des affaires étrangères, Sigmar Gabriel (SPD), estimait que Kim Jong-Un « n’est pas fou, mais poursuit un objectif stratégique » en misant sur l’arme nucléaire pour assurer l’intangibilité des frontières de son pays. Sigmar Gabriel préconisait des négociations directes avec la Corée du Nord en prenant l’exemple de la mise en place de l’OSCE en Europe : « nous avons besoin de promouvoir une autre garantie de sécurité que la bombe atomique ». Ces déclarations sont critiquées par la Süddeutsche Zeitung, pour qui la Corée du Nord n’entend aucunement participer à des négociations tant qu’elle n’a pas achevé son programme nucléaire et balistique pour devenir un Etat nucléaire, et par le Tagesspiegel, pour qui « Kim Jong-Un ne mérite aucune politique de détente ».

Assemblée générale des Nations unies

Dans des avant-papiers, les commentateurs s’interrogent sur le devenir des Nations unies et sur le message que pourrait envoyer le président Trump dans le discours qu’il doit prononcer aujourd’hui à la tribune de l’ONU. Le Handelsblatt estime que l’unilatéralisme du président américain devrait en réalité s’inscrire dans la continuité des appels de B. Obama à un plus fort engagement des Alliés – y compris de l’Allemagne – dans la gestion des crises internationales et appelle l’Europe à combler le vide laissé par l’Amérique.

A l’instar de la FAZ, plusieurs journaux spéculent sur l’évolution du financement de l’ONU si les Etats-Unis réduisent en effet leur contribution, jugeant qu’une réforme de l’institution est en tout état de cause nécessaire./.