Les jeunes d’origine africaine se sentent plus discriminés que les autres dans l’entreprise

  • Selon le Centre d’études de l’emploi, 27% des jeunes d’origine subsaharienne disent avoir vécu des « injustices » au travail. La proportion la plus forte parmi les salariés, toutes origines confondues.

    Un première place peu enviable. Les jeunes d’origine subsaharienne sont, de loin, la population qui se sent la plus discriminée au travail, selon une étude du Centre d’études de l’emploi (CEE) publiée ce jeudi. L’organisme se base sur les données d’une enquête de l’Institut national de la statistique (Insee) et de l’Institut national d’études démographiques (Ined). Il s’est intéressé aux discriminations et injustices ressenties par les jeunes de 18 à 35 ans sur le marché du travail, selon le pays de naissance de leurs parents.

    27% disent avoir vécu des « injustices »

    Pour les salariés, toutes origines confondues, 7% des jeunes ressentent des discriminations. Le CEE a analysé séparément les cas des jeunes hommes et des jeunes femmes. Chez les hommes, « les salariés qui se sentent les plus injustement traités sont les descendants d’immigrés d’Afrique subsaharienne »: 27% disent avoir vécu des « injustices » et 21% des « discriminations ». Loin derrière, 12% des jeunes salariés d’origine turque se disent discriminés, 11% de ceux d’origine maghrébine et 10% des Français originaires des DOM.

      Chez les femmes, ce sont aussi les salariées d’origine subsaharienne et, plus surprenant, celles nées de parents français qui « s’estiment le plus injustement traitées ». Dans ces deux populations, 10% rapportent des cas de discriminations. Viennent ensuite les Françaises d’Outre-mer (8%) et les salariées d’origine turque (7%) et maghrébine (6%).

    Les femmes et les hommes ne se sentent pas discriminées pour les mêmes raisons: si « l’origine migratoire » est un « critère prépondérant » chez les hommes, ce n’est pas le cas chez les femmes qui citent davantage « l’âge » ou le « sexe ».

    L’Express, 22/05/2015