Uber fait plier le maire de New York

Le maire Bill de Blasio renonce à plafonner le nombre de véhicules utilisés par la société.

New York cède à Uber. Le maire de la ville, qui a fait l’objet d’une violente campagne de dénigrement de la part de la société, renonce à son projet de plafonner le nombre de voitures qu’elle utilise. Contrarié par les embouteillages qui congestionnent Manhattan et le déclin des taxis traditionnels (– 10 % de courses sur un an), il souhaitait limiter la croissance d’Uber à 1 % pendant une année.

Une flotte supérieure à celle des taxis

L’abandon de cette mesure est crucial pour Uber : New York représente son premier marché aux Etats-Unis. Il s’y est lancé il y a quatre ans, au prix de larges concessions : ses chauffeurs et voitures disposent d’une licence délivrée par la ville. Contrairement à la plupart des villes dans lesquelles Uber opère, il ne s’agit donc pas de particuliers qui transforment librement leur voiture en taxi.

Uber emploie quelque 20.000 chauffeurs à New York aujourd’hui. Son succès est tel que sa flotte a largement dépassé celle des taxis (13.600 véhicules). Le plafonnement envisagé par le maire de New York aurait bridé son développement. L’entreprise espère encore recruter 10.000 chauffeurs cette année, loin des 200 que la ville aurait autorisés dans le cadre de la nouvelle loi.

Campagne télévisée larmoyante

L’accord met fin à un bras de fer très public entre les deux parties. Valorisé à bientôt plus de 50 milliards de dollars, Uber a recruté des stars du lobbying pour gagner le combat. Il a embauché l’ancien directeur de communication de Michael Bloomberg (ancien maire de la ville) et l’ex-directeur de campagne de Barack Obama. Il a financé une campagne télévisée larmoyante, dans laquelle on voit un père incapable d’amener son bébé à l’hôpital, faute de voiture Uber dans les parages. Uber a aussi accusé Bill de Blasio d’être « à la solde de ses gros donateurs, les taxis ». Les New-Yorkais qui ont recouru à Uber cette semaine ont été pris à partie : Uber, qui est disponible en moins de 3 minutes en temps normal, a souvent exigé 25 minutes d’attente ces derniers jours, afin d’illustrer les conséquences potentielles du projet municipal

Les Echos 24/07/2015