La Grèce privatise 14 aéroports régionaux

Première privatisation importante du gouvernement Tsipras, Athènes tient ses promesses faites à l’Eurogroupe en vendant au consortium allemand Fraport-Slentel des aéroports régionaux pour 1,23 milliard d’euros.

Quatre jours seulement après l’accord passé entre la Grèce et ses créanciers lors de la réunion de l’Eurogroupe du 14 août, Athènes tient ses engagements. Le gouvernement grec a officialisé, mardi, la cession des 14 aéroports régionaux au consortium allemand Fraport-Slentel pour 1,23 milliard d’euros, dans une décision publiée au Journal officiel. Il s’agit là de la première privatisation du gouvernement Tsipras dans le domaine des infrastructures -après la privatisation des droits des paris hippiques en avril- et elle représente l’un des plus importants plan de privatisation depuis le début de la crise grecque. Il y en aura d’autres : Athènes s’est engagé à 6,4 milliards d’euros de cession au privé sur la période 2015-2017.

Une opération déjà acceptée, puis gelée

La cession de la gestion des aéroports à l’entreprise allemande pour une durée de quarante à cinquante ans, qui avait été approuvée par le précédent gouvernement, avait été gelée en février 2014 -comme toutes les autres privatisations- sous la pression de Syriza après l’élection en janvier dernier du Premier ministre de gauche radicale Alexis Tsipras.

En novembre 2014, avant l’arrivée d’Alexis Tsipras au pouvoir, le consortium formé par Fraport et la société grecque Copelouzos (filiale de Slentel spécialisée dans le domaine de l’énergie) avait remporté face à l’Argentin CASA et au Français Vinci l’appel d’offres lancée par le Taiped pour 1,23 milliard d’euros assorti d’un loyer de 22,9 millions d’euros que le consortium devra payer chaque année à l’Etat grec. Fraport-Slentel avait indiqué qu’il comptait réaliser 330 millions d’euros d’investissements pendant les 4 premières années d’exploitation de ces aéroports. L’opération concerne notamment les aéroports de villes très actives ou touristiques comme Thessalonique, Corfou, Rhodes, Kos ou encore Santorin, souvent considérés comme les plus rentables du pays. « C’est la première action du mémorandum (plan d’aide) en vue d’une vente générale de la Grèce », a dénoncé mardi, l’aile gauche de Syriza.

Ironie de l’histoire, la majorité des parts de Fraport est détenue par la ville de Francfort et par l’Etat de Hesse … et donc par les pouvoirs public allemands.

Les Echos 19/08/2015